Le Garde-mots - Tag - Bijoux - CommentairesJ'ai un garde-mots comme d'autres ont un garde-manger. Pour les mots et le fromage c'est mieux qu'un réfrigérateur.
Les nouveaux billets sont affichés le lundi et le vendredi.2020-06-09T07:04:39+02:00Alain Horvilleururn:md5:1027DotclearAmbre - le gardienurn:md5:093521d43f972d27e991eb31e4a5dcc82010-12-03T23:37:53+01:00le gardien<p>J'ai affiché car j'ai suffisamment lu pour savoir que ce que vous
décrivez correspond à des données classiques en psychanalyse. Ceci dit, je sais
que ça ne plaît pas à tout le monde. En outre c'est bien loin du billet sur
l'ambre. Qu'importe. Du moment que ça respecte certains critères culturels.</p>Ambre - DEVALMONTurn:md5:1e444c65dd610e18fb7a63daadf4924d2010-12-03T23:00:36+01:00DEVALMONT<p>Tout d'abord merci d'avoir rendu visible cette intempérance d'expression
formelle, franchement je "nie" croyais pas, l'exercice m'est apparu trop long,
mais bon, cette bouteille à "l'amer" un peu surchargée a fini par trouver
rivage à son errance impromptue, "temps" mieux, vous êtes décidément trés
tolérant ! Question coextensive à votre seyant dernier billet : Jusqu'à quel
"laitage" cher censeur serai-je en capacité de vous suivre dans votre quête
d'élévation du trait d'esprit ? Je crains de vouloir à l'insu de mon plein gré
esperer relever la gageure !<br />
A vous "délire" bientôt !</p>Ambre - le gardienurn:md5:dbbf06b218e9c8d83abfa0b688d5e1502010-12-02T21:44:33+01:00le gardien<p>Vous êtes dur avec Ana. Non pas par ce que vous dites mais à cause de votre
prose si particulière. En effet elle est mexicaine et quoi que comprenant
admirablement le français je doute qu'elle n'arrive à suivre, calembour après
calembour, tout ce que vous écrivez.</p>Ambre - DEVALMONTurn:md5:cc68a3370f167b81143c4dc7b0a57aef2010-12-02T17:30:41+01:00DEVALMONT<p>Vous vous doutiez bien Le Gardien que je n'allais pas rester sur un défaut
de prise de "sens" par rapport au derniers mots de Ana... Avec Ana,
visiblement, la Chauve-Souris considérée objectivement jusqu'ici par Devalmont
semble au fil "dégobillé" produits par Ana s'installer définitivement entre
"ambre" et lumière...Au "comte" de résultat" produit par ci-devant Devalmont,
Ana a fait le choix à l'évidence du meilleur et du "vampire", et à mon sens
deux idées s'imposent : ça "sang" à plein nez la sus-mentionnée Gaudriole et
"l'hémo" pour le dire sortent du cadre formel d'une bonne prise de "sens" voulu
par Le Gardien du temple...Nous ne sommes pas ici, dans un site d'invites
intempestives, que je, Devalmont, malgré l'équivocité attaché à priori à ce
pseudo, ne fréquente assurément pas...! ( Fesse book, "Aime"SN...non
sincèrement "samedi" rien, en attendant dimanche, le jour du "saigneur", pour
le meilleur...)</p>Ambre - anaurn:md5:e0ecf6d80b3499f775474bc8a393d9a12010-12-01T17:07:18+01:00ana<p>Merci Dr.Horvilleur.</p>
<p>DEVALMONT. Pour un instant, je m´ai sentie une vraie criminal. Rossettes?
Qu'est-ce que j'ai fait ? Ai-je coupé mon arbre tellement aimé et ai-je laissé
sans foyer à ces petites oiseaux?</p>
<p>Alors, j'ai fait une recherche dans le réseau et… les rossetes sont des
chauves – souris!!!! ( même si ils ont un beau nom).</p>
<p>Pour être sincère, je n'ai pas besoin de penser qu'ils peuvent me sucer le
cou, il suffit d´imaginer que l´un d´eux peut me frôler avec une de leur ailes
terrifiantes.</p>
<p>De plus, ma chienne Gala, elle prenait des petite siestes sous mon arbre. Le
moindre soupçon qu'ils pouvaient la mordre ou laisser tomber leur excréments
au-dessus d'elle me donne des frissones.</p>
<p>A propos de ce que vous disiez sur le symbologie judéo-chrétien, il y a un
tableau (triptique) de Van der Weyden de "<a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/7VPWlKdLhvXekq4znwUS-Q" rel="nofollow">La
Crucifixion</a>" qui à des anges noirs en volant qui semblent, a mon avis,
avoir des ailes de chauves – souris.</p>
<p>Merci DEVALMONT de toutet votre information. Pendant la nuit j'ai rêvé de
mon copal ambrifère (sans “fus” grace a Dieu).</p>Ambre - DEVALMONTurn:md5:09514e81dd929e7612ecd0d3ebf84f642010-12-01T08:39:34+01:00DEVALMONT<p>Le Gardien : Merci d'avoir pris la peine et l'initiative de commenter les
mots ignorés par ANA.</p>
<p>ANA : Est-ce que les chauves-souris sans doute frugivores installées en
pendeloque sous les branches du copal ambrifère n'étaient-elles pas des
roussettes autrement appelées renards volants ?</p>Ambre - le gardienurn:md5:35b85a32f0fae38e6f9e89f1d20567ab2010-12-01T07:51:28+01:00le gardien<p>S'épandre : s'étaler comme du linge que l'on pend au solleil.</p>
<p>Désaffectiver : cesser d'avoir une réaction affective.</p>Ambre - anaurn:md5:7aa24fa5e593dec01459da7619c325202010-12-01T03:43:56+01:00ana<p>Garde, dans mon arbre il n'y en avait pas de centaines, seulement 8 ou 9,
mais ellesn´é taient pas dans une grotte… horreur! près de moi. Maintenant j'ai
un petit arbre de pomme-grenades qui apporte beaucoup d´adorables colibris qui
sont, disons- le ainsi, l'antithèse des pauvres chauve - souris.</p>
<p>DEVALMONT , Sûrement le Comte Drácula ne sera pas d´accord avec ce proverbe
de son pays (sourires!!)</p>
<p>Je crois que les chauves - souris de mon jardin, n'étaient pas <a href="http://blog.legardemots.fr/post/2010/09/29/" rel="nofollow">hématophages</a> comme le Comte, elles mangaient des insectes et des fruits,
mais .... qui peut leur retirer le sinistre de leur "look" ?</p>
<p>(Je m´excuse, je ne comprends pas "s'epandre" et "desaffectiver").</p>
<p>A propos, j'ai une petite histoire “sinistre” des chauves - souris : quand
j'étais petite, le frère de mon amie, il était “boy-scout” et plusieurs fois
ils faisaient son camping dans les grottes qui abondent où je vis. L'enfant a
contracté une maladie horrible qui s´appelle leptospirose, qui est produite par
l'excrément de chauve - souris. C'est une raison de plus pour se maintenir
éloignés de ces petits bêtes terrifiants, n´est pas Garde?</p>
<p>P.S.<br />
Je trouve le mot “Fu” est très très dröle.<br />
Saludos, Ana</p>Ambre - DEVALMONTurn:md5:67cbcbc3be53d450a850d2b72a5b675e2010-11-30T11:25:47+01:00DEVALMONT<p>Merci Gardien pour m'avoir infligé la correction demandée ( sans parti pris
sado-masochiste ), sachez que je développe, je sécrète intimement à l'instar du
bon pin du jour soit dit en passant impropre à la transsubstantiation, une
sorte d'exigence inflexible confinant à une forme de "psycho-rigidité"
prévalente pour le respect des us et coutumes de la langue française,
conformément à l'esprit "spiritueux" de votre site...aussi l'erreur même
involontaire "napel" aucune excuse ( référence à l'aconit napel, recéleur et
sécréteur d'un terrible poison ), je me dois de vérifier avant d'écrire
"pensée(s)" (penché), arc-bouté sur votre "airain" d'homme rompu et repu de
réjouissances lexicales...<br />
Votre ambre "sinisant" me renvoit spontanément à des pensées...gratuitement et
sans compter, m'installe avec "joyau" dans la reviviscence de moments rares
partagés avec mon propre Père aux expositions de minéraux et autres gemmes de
Sainte-Marie-aux-Mines sise dans le Haut-Rhin !<br />
Merci !</p>Ambre - le gardienurn:md5:a043c73ae21a448027402816131b3b142010-11-30T07:40:25+01:00le gardien<p>Ce billet est à rebondissement. La seconde partie paraîtra vendredi. La
troisième, entièrement consacrée à la Chambre d'ambre est prévue pour lundi
prochain.</p>
<p>J'avais très peur de l'<em>idée</em> des chauve-souris. puis un jour j'ai
visité une grotte où il y en avait des centaines. Il a bien fallu faire face et
depuis je n'ai plus peur.</p>Ambre - anaurn:md5:990dabcbfb9ac5d185cddf50cea70b012010-11-30T01:38:58+01:00ana<p>Une très belle mot Garde.</p>
<p>Avez vous-entendu parler de “la Chambre d´ambre”, celui qui le roi de la
Prusse a offert au Zar Pierre le Grand? Cela a été conciderée l'huitième
merveille du monde. Les photos sont incroyables parce que les murs etaient tous
recouverts d´ambre.</p>
<p>À propos, j'avais dans mon jardín, mon propre arbre d´ ambre, un Copal
énorme et précieux ( on le trouve aussi à l´Amerique) dont le résine était doré
et parfumée (les Mayas l'utilisaient pour faire d´ encens).<br />
Je dis que “ j'avais”, parce que, malhereuxement, j'ai dû de l'enlever. Il
apportait beaucoup de chauves - souris à mon jardin. Le jour dont j'ai
découvert que ces petites bêtes pendaient comme des pommes de mon arbre,<br />
(pendues avec la tête en bas) j'ai eu presque un arrêt cardiaque. Quand j'ai
réussi à me remettre de la frayeur, j'ai appellé à deux jardiniers qui l'ont
immédiatement coupé.<br />
C'était un jour très triste pour moi, mais, depuis que l'arbre est parti, les
chauves - souris sont partis avec lui.</p>Ambre - DEVALMONTurn:md5:1932bdbe9428f198961379b1988272f42010-11-29T22:23:16+01:00DEVALMONT<p>"Ch'ambre d'hôte"<br />
Votre nouveau mot m'inspire presque spontanément trois définitions de
cruciverbiste en herbe :<br />
1) Résultat d'un travail long et "succin" à la fois : ambre jaune<br />
2) "Gemme" sylvaine ! : ambre jaune<br />
3) Vente (débit) de pin à l'ancienne : ambre jaune</p>Ambre - le gardienurn:md5:fd6dc8ec275ac1dca095bd284e9f8b1b2010-11-29T16:46:31+01:00le gardien<p>Je n'ai rien lu àc e propso.</p>Ambre - e2lurn:md5:3bc8c994c45c8d717c3d84336d4e272f2010-11-29T16:02:34+01:00e2l<p>y a t il d'autres vertus thérapeutiques?</p>Ambre - le gardienurn:md5:7d3977820f2963df177b62c47d487ae52010-11-29T02:59:48+01:00le gardien<p>Chez nous cette même pratique est utilisée dans le but de calmer les
problèmes dentaires des bébés.</p>Ambre - e2lurn:md5:6c1635a620bf8aadacd6fda3d38d67592010-11-29T00:07:56+01:00e2l<p>je me rappelle, il y a fort longtemps, un américain mettant un collier
d'ambre autour du cou de son bébé pour que la peau fragile ne s'irrite pas dans
les plis...</p>Pomme de senteur - une passanteurn:md5:8ce89722aa57fe45ad4f991d9982ecb32010-02-09T20:19:18+01:00une passante<p>En pension nous avions un petit placard à gouters dans lequel je mettais des
pommes.<br />
Cette fois-là, j'avais ramené tant de pommes que j'avais du en remiser quelques
unes dans les tiroirs de mon bureau d'étude.<br />
Un soir la directrice est entrée,faisant sa petite virée habituelle et,
s'approchant de ma table, s'est ´´ecriée...<br />
Ça sent la pÔÔÔmme par ici !</p>Pomme de senteur - Air fouurn:md5:fb3494a37fe51f764ce34f8d948324022010-01-31T21:37:31+01:00Air fou<p>Et que dire du désir, lorsqu'il ne s'agit pas de masquer, mais d'épicer. La
pomme, il y aurait tant à dire sur elle, qui de nos jours éloigne plus le
médecin que ...les autres! On dit que l'odeur est ce qui mène par le bout du
nez le désir. Il s'agit de dénicher le/la bon/ne partenaire afin d'assurer la
continuité de l'espèce. Notamment, l'odeur renseigne sur les différences
génétiques (diversité) et l'état du système immunitaire. Tiens, ces chiens
détecteurs de cancer!<br />
---<br />
Je rêve que l'on me chante la pomme avant de tomber dedans, croquer la pomme,
fruit de l'amour... et de la santé. Un blogue juste pour la pomme, cher
Gardien.<br />
---<br />
Bonne soirée de dimanche, Zed ¦)</p>Pomme de senteur - mahfoudurn:md5:5acd0c07f0238a7895035baa76c5b4052010-01-31T19:01:29+01:00mahfoud<p>"Au moyen àge, il y'avait aussi "les pommes à senteurs" Ce sont des pommes
piquées de nombreux clous de girofle et qui donnèrent le nom de pommade." D'où
peut-être l'idée de la pomme de senteurs?</p>Pomme de senteur - le gardienurn:md5:fd9bbe350e1a3abc9e23aeb2d2d9949a2010-01-31T14:09:09+01:00le gardien<p>Je vois que vous êtes au aprfum.</p>Pomme de senteur - le gardienurn:md5:c832dd813acb18dc06c53a6f644938c82010-01-31T11:20:43+01:00le gardien<p>Sauf s'il s'agissait d'une pomme de cent heures.</p>Pomme de senteur - mahfoudurn:md5:871dc28c6146584cfab0c3bd6ced9e7b2010-01-31T10:41:34+01:00mahfoud<p>La pomme d'Adam restée en travers de sa gorge, aurait dû, selon toute
logique, nous donner bonne haleine.</p>Pomme de senteur - le gardienurn:md5:1bf574341fc50b33fa2a7b074a7674e42010-01-30T09:20:04+01:00le gardien<p>Avec tou ça nous ne sommes pas paumés.</p>Paralangage - Dhomochevskyurn:md5:bb6cbd1e7e3694f45cae6b581d822b1e2005-10-21T20:23:58+00:00Dhomochevsky<p>Merci pour l'info et aussi de transmettre ce merveilleux texte.<br />
Continuez de construire ce mur de culture et de savoir.<br />
Vous donnez êtes les briques, nous blogonautes, nous en sommes le ciment.</p>Paralangage - Le garde-motsurn:md5:e1931d7a403fcbd1ca204f737b192f2c2005-10-20T23:42:52+00:00Le garde-mots<p>Tu parles sans doute de la <a href="http://blog.legardemots.fr/post/2005/05/10/100-synesthesie" rel="nofollow">synesthésie</a>
?<br />
<br />
Tout le monde connaît "la madeleine de Proust", mais, seuls certains ont lu le
texte. Voici ce très beau passage de <em>Du côté de chez Swann</em> (1913)
:<br />
<br />
II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le
théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour
d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me
proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai
d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces
gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été
moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt,
machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste
lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé
s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des
miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se
passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé,
sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la
vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même
façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt
cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir
médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je
sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le
dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que
signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve
rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que
la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer.
Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...]
Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la
vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent
dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays
obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher
? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore
et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je
recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait
aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant
laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître.
Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé.
Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un
effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour
que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout
obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre
les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans
réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui
refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême.
Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la
saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi
quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait
désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte
lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances
traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image,
le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi.
Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet
neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je
ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible,
de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne,
la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de
quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire
conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant
identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de
moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu
peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut
recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne
de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser
cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes
désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le
souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que
le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant
l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante
Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.
La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse
goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger,
sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray
pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs
abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était
désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si
grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou,
ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de
rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après
la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais
plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et
la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre,
à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur
gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.</p>Paralangage - Dhomochevskyurn:md5:d4bb14323a5e234f5d5a49b694694cb12005-10-20T23:10:02+00:00Dhomochevsky<p>salut,<br />
mes compliments pour le blog.<br />
petite question; comment se nomme le mot qui désigne le fait de se souvenir
lorsqu'on touche quelque chose, ou qu'on sente une odeur, bref, quel est le nom
scientifique du phénomène de la madeleine de Proust?</p>Paralangage - Le garde-motsurn:md5:a4c1de00052906ea505be9f93d536fa52005-09-23T11:22:10+00:00Le garde-mots<p>J'essaierai.</p>Paralangage - Perrineurn:md5:25c2bd9faa5670240d39764c965651fe2005-09-23T11:01:21+00:00Perrine<p>Pourriez-vous me donner VOTRE définition de <br />
"paralittérature"<br />
épithète dont a été affublée pendant bien longtemps la "littérature populaire", genre romans"à l'eau de rose", romans de cape et d'épée, etc ?</p>Paralangage - Chrisurn:md5:08c0a1e134284dc470148e44da22411c2005-06-03T19:32:05+00:00Chris<p>Oui, c'est important, et sans vouloir paraphraser S. Freud, nous pouvons chercher à interprêter les "actes manqués" des personnes situées en face de nous et déceler ainsi ce que révèle leur inconscient.</p>Paralangage - Le garde-motsurn:md5:2b86783dab96a26e52772d0cb61afa2d2005-05-31T11:30:21+00:00Le garde-mots<p>Si, continuez. Je n'ai aucun monopole sur les commentaires des visiteurs.</p>Paralangage - Vroumetteurn:md5:e818293e193fb583c5491b178f2792012005-05-31T10:40:49+00:00Vroumette<p>Ben voilà, en référence à mon commentaire du mot précédent, c'est ce qui me
manque. De pouvoir exprimer par gestes ce que j'écris. Un grand sourire ça
fonctionne ?</p>Paralangage - Elle.urn:md5:3fa11257dec8b7337e8ce8388f6d0c712005-05-31T10:16:39+00:00Elle.<p>Gardez vous des pourcentages...c'est l'intention de l'emetteur qui fera l'efficacité du message...et ce que le recepteur est capable d'en entendre..pas facile de communiquer...</p>