Le Garde-mots

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Tag - Linguistique

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vendredi 8 juillet 2011

Topo

Terme familier. Bref exposé, écrit ou oral, sur un sujet précis. Abréviation de topographie, description détaillée d’un lieu. Du grec topos, lieu.

Synonymes : abrégé, aperçu, avant-goût, croquis, esquisse, exposé, extrait, jus, laïus, note, projet, rapport, résumé, sommaire.

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lundi 20 juin 2011

Ana

Aux XVIIe et au XVIIIe siècles on accolait ce suffixe latin au nom propre de certains auteurs. Exemple : Voltairiana. Détaché et substantivé, le mot désigne le recueil des pensées d’un auteur. Il s’agit en outre d’un palindrome.

Synonymes et mots voisins : abrégé, aide-mémoire, analecte (morceaux choisis d'un auteur), anthologie, aperçu, chrestomathie (recueil de textes d'auteurs classiques), collection, compendium (résumé de l'ensemble d'une science, d'une doctrine), condensé, épitomé (abrégé d’un ouvrage historique ; du grec épitomê, lui-même de temnein, couper), extraits, florilège, manuel, mélanges, mémento, mémorandum (note destinée à rappeler quelque chose), morceaux choisis, pages choisiesprécis, recueil, résumé, sélection, sommaire, spicilège (recueil de documents), textes choisis.

lundi 13 juin 2011

Multianagramme

Après la multicontrepèterie, découverte par le gardien en 2006, voici la multianagramme  : une seule expression génère, après transposition, de nombreuses anagrammes. Voici 51 résultats obtenus avec l'expression « cristal de roche ». Avec ces 14 lettres on peut faire encore plus de séries de mots mais seules ont été retenues  les anagrammes cohérentes, celles qui ont un sens, en tout cas un début de signification.

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vendredi 15 avril 2011

Francisme

Particularité du français parlé en France par opposition à d’autres usages de la langue dans les principaux pays francophones : Québec (québécisme), Belgique (belgicisme), Suisse (helvétisme).

Synonyme : hexagonisme. Mots voisins : gallicisme (tournure propre à la langue française mais qui n’est pas une exclusivité du territoire français), géolecte (dialecte propre à une zone géographique), particularisme (caractéristiques particulières d'une communauté linguistique),  topolecte (dialecte propre à un village).

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vendredi 11 mars 2011

Malcontent

Mot vieilli. Se dit de quelqu'un qui n'est pas content, qui est déçu, n’a pas obtenu le résultat qu’il attendait. Étymologie : mot forgé à partir de mal et de content. On peut aussi écrire mal-content.

À la fin du XVIe siècle on désignait sous le nom de Conjuration des malcontents un parti opposé à la politique d’Henri III. Il était composé de catholiques modérés réprouvant la Saint-Barthélémy (1572) et de protestants. Son chef était le duc d'Alençon. Ses membres portaient les cheveux presque ras. Il en est resté l’expression coiffure à la mal content que l’on trouve encore chez Flaubert.

Synonymes et mots voisins : acariâtre, à cran, agacé, aigri, bougon, chagrin, choqué, contrarié, courroucé, crispé, déçu, dépité, désolé, énervé, ennuyé, exaspéré, fâché, furibond, furieux, grincheux, grognon, hargneux, insatisfait, irrité, maussade, mécontent, morose, rembruni, renfrogné, ronchon, soucieux. Antonymes : comblé, content, satisfait.

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vendredi 19 novembre 2010

Cratylisme

Théorie selon laquelle les noms utilisés pour désigner les mots, en particulier sur le plan phonique, ont un lien direct avec leur signification, un peu comme dans le cas des onomatopées. La forme et le contenu  du mot sont en quelque sorte de même origine et de même nature.

En établissant un rapport entre le son et la signification le cratylisme attribue ainsi un caractère naturel, quasi religieux, à l’étymologie, suggère l’hypothèse d’une langue universelle, idéalise la juste façon de nommer les choses. On retrouve une idée voisine avec le mythe de la Tour de Babel (Dieu punit les hommes de leur prétention à construire une tour qui monterait jusqu'au ciel en les dispersant et en les faisant parler diverses langues au lieu de la langue unique qu'ils employaient jusque là). On pourrait presque remonter au premier verset de l'évangile de Jean « Au commencement était le verbe » puisque les mots sont censés mimer la réalité. Les auteurs de la Renaissance, Rabelais en tête, ont éprouvé un vif intérêt pour le cratylisme. De nos jours le poète suisse Ferenc Rákóczy en fait même l'acte fondateur de tout processus poétique.

Mots voisins : iconicité (ressemblance naturelle entre le signe et ce qu’il signifie), langage (système de signes vocaux et graphiques destiné à l'expression de la pensée et à la communication entre les hommes), langue (système de signes vocaux et graphiques permettant la communication entre les individus au sein d’une même communauté), parole (usage concret du langage articulé dans le but d'exprimer ses pensées et ses sentiments), sémantique (étude de la signification des unités d'une langue),  signe (unité linguistique constituée d'une partie physique, matérielle, le signifiant, et d'une partie abstraite, conceptuelle, le signifié), signifiant (part matérielle, sonore ou visuelle, du signe), signifié (part conceptuelle, sémantique du signe).

Le terme fait référence au dialogue de Platon, le Cratyle, dans lequel l’un des interlocuteurs de Socrate, Cratyle, défend la thèse d’une relation motivée entre les mots et les choses. Pour lui, les mots sont attribués aux choses de manière symbolique et figée par le « Législateur ». L’autre personnage, Hermogène, ne croit qu’à l’arbitraire des mots (comme le fera plus tard Ferdinand de Saussure), dont les noms sont établis par convention entre les hommes ; autrement dit il n’y a pas de lien entre un son et ce qu’il signifie.

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dimanche 10 octobre 2010

Histoire de la ponctuation

La ponctuation est plus récente que l’écriture. Dans l’Antiquité on ne mettait pas d’espaces entre les mots mais des points (chez les Grecs et les Romains, l’emploi du verbe en fin de proposition permettait en outre de repérer les coupures de phrases). Aristophane de Byzance (257 – vers 180), conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie, invente la ponctuation au IIe siècle av. J.-C., pour les écrits grecs, en utilisant un système à trois points : le point d’en haut  (ou « point parfait »), placé à l'extrémité supérieure de la dernière lettre d'un mot pour indiquer que le sens de la phrase est complet et qu’on peut aller à la ligne ; le point médian ou « point moyen » (à mi-hauteur) , équivalent de notre point-virgule ; et le point d’en bas ou « sous-point » (placé à l'extrémité inférieure d'un mot) qui correspond à notre point final. Ces points facilitaient la copie des manuscrits.

Saint-Jérôme (345-420), à l’occasion de la traduction de la Bible grecque en latin (la « Vulgate ») met en place un système de ponctuation relativement complexe, dans lequel il reprend les trois points d’Aristophane de Byzance en ajoutant une division des textes en colonnes.

Au Moyen Âge, Gasparino Barzizza, dit Gasparin de Bergame (1370-1431), rédige le premier traité de ponctuation, La Doctrina punctandi.

La ponctuation s’est surtout développée avec l’apparition de l’imprimerie (vers 1440). Goeffroy Tory (1480-1533), par exemple, invente l’apostrophe et le point crochu qu'Étienne Dolet (1509-1546) renomme « virgule » dans son ouvrage Traité de la ponctuation de la langue françoise plus des accents d’ycelle. La Renaissance est également l’époque où l’on invente les signes diacritiques (comme la cédille et les accents). Les signes de ponctuation tels que nous les connaissons sont des apports successifs liés à l’essor de l’imprimerie. Ils seront pleinement organisés à partir du XVIIIe siècle. Dans l’article Ponctuation  de L’Encyclopédie, Nicolas Beauzée défend avec force l’intérêt de la ponctuation. Il la règle sur les besoins de la respiration.

Au XIXe siècle un changement s'opère. On commence à rythmer la ponctuation sur les nécessités grammaticales. De même les auteurs, qui en laissaient le soin aux imprimeurs et l'ignoraient complètement, se l'approprient et même la revendiquent, avec à leur tête George Sand (1804-1876).

Au XXe siècle, Apollinaire (Alcools, 1913) supprime la ponctuation dans ses poèmes. Il a un précurseur Stéphane Mallarmé (1842-1898) qui ne ponctue pas son poème M’introduire dans ton histoire (1886). Mais surtout, signe de modernité, il sera imité par les générations qui le suivent.

Les signes anecdotiques

La ponctuation est actuellement stabilisée. On a bien cherché à inventer de nouveaux signes, mais ils n’ont eu que des succès éphémères :

• le point exclarrogatif [‽] ou « interrobang »,  combine les fonctions de point d’interrogation et de point d’exclamation ;

• le point d’ironie [ironie2.png], point d'interrogation ouvert à droite, a été proposé par Alcanter de Brahm ;

• le point d’indignation [¡], a été créé et utilisé par Raymond Queneau dans son roman Le Chiendent ;

• la virgule d’exclamation [virgule surmontée d’un point d’interrogation], et suivie d’une lettre en bas de casse (ou « minuscule ») contrairement au point d’interrogation ;

• et bien d’autres.

Pour être complet voici l'avis d'un expert, professeur de philosophie diplômé. La qualité de la vidéo n'est pas très bonne mais la leçon est imparable.

N'oublions pas non plus l'usage détourné et contemporain que les internautes font de la ponctuation.

lundi 4 octobre 2010

Ponctuation

Ensemble des signes conventionnels, graphiques, non alphabétiques, qui servent dans un texte, à marquer les pauses entre les phrases ou éléments de phrases afin de permettre au lecteur d’en repérer la structure, le rythme, et d’en découvrir les nuances. Leur nombre augmente avec la complexité de la phrase. Dans la lecture à haute voix ils ne se prononcent pas.  Du latin punctum, point.

La ponctuation renforce l’impact des signes alphabétiques. Elle organise la syntaxe et le sens, efface les ambiguïtés, suggère les intonations, souligne les particularités affectives, extériorise les intentions de l’auteur. Elle joue un rôle dans la créativité littéraire et le style, dont elle est l’auxiliaire.

Mots voisins : signes diacritiques (signes qu’on ajoute  à une lettre de l'alphabet pour en modifier la prononciation), grammaire (ensemble des règles conventionnelles qui déterminent le bon usage de la langue parlée et écrite), hypercorrection (reconstruction erronée d'un terme qui consiste à substituer à son état que l'on croit altéré un autre état supposé correct et qui ne l’est pas), lexicologie (étude du lexique d'une langue), linguistique (science qui a pour objet l'étude du langage), morphologie (étude de la forme des mots), orthotypographie (ensemble des règles d’orthographe et des règles typographiques), philologie (étude de la linguistique historique), sémantique (étude d'une langue du point de vue de la signification), syntaxe (partie de la grammaire qui organise l’ordre des mots dans la phrase), symboles typographiques (exemples : le pied de mouche [¶] classiquement placé au début d’un paragraphe, l'esperluette [&], l’arobase [@], la puce [•]), typographie (art de disposer un texte dans un document imprimé).

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vendredi 1 octobre 2010

Défense de la langue française

Dans la jungle de la blogosphère, vous trouverez toujours un blog pour vous séduire. Conquis, vous lirez le sujet du jour, celui de la veille, les commentaires, et, incapable de résister, vous adopterez un pseudonyme et y irez de votre propre glose. Et vous y reviendrez. Ce blog sera peut-être « Le Garde-mots » ! Pour lire la suite, cliquez ici.

Ceci est le début d'un article qui vient de paraître dans le numéro courant (3e trimestre 2010) de la revue Défense de la langue française, dont l'objectif, clairement énoncé, est : « Défendre la qualité de notre langue, tout en ayant le souci de son évolution. » C'est dire si je m'inscris tout naturellement dans le droit fil de ce projet. Je vais même m'inscrire (tout court) à l'association Défense de la langue française, qui publie la revue et compte plus de 3000 membres. Au sommaire du même numéro d'excellents articles sur les mots en péril, les acceptions et mots nouveaux, la définition de Romanichel, les mots du boulanger, la force des mots, l'actualité de la néologie, les verbes transitifs et intransitifs, « quand » et « quant », etc...

lundi 27 septembre 2010

Jobelin

Nom donné à l’argot des malfaiteurs et des gueux du XVe siècle. Même étymologie que jobard, lui-même du moyen français jobe, niais ; peut-être tiré de Job, nom d'un personnage biblique connu pour sa résignation dans le malheur et les railleries qu'il dut subir de la part de ses amis.

Synonymes et mots voisins : argot, baragouin, bigorne (synonyme vieilli d’argot), blesquin (synonyme d’argot au XVIe siècle), charabia, jar (synonyme vieilli d’argot), jargon, javanais (insertion d’une syllabe entre les consonnes et les voyelles, généralement « ja » ou « av »),  joual (parler populaire des canadiens francophones), jobarder (abuser d'un jobard), jobarderie (crédulité), jobardeur (personne qui jobarde), langue de feu (javanais dans lequel on insère la syllabe « f »), langue verte, largonji (procédé qui consiste à remplacer l'initiale du mot par un « l » et à la rejeter à la fin du mot ; exemple : « jargon » devient largonji), louchebem (argot des bouchers du XIXe siècle), narquois (argot des malfaiteurs au XVIIe siècle), patagon (synonyme familier d’argot), sabir (terme péjoratif désignant un langage difficilement compréhensible), verlan (procédé qui consiste à inverser les syllabes), volapük (langage plus ou moins incompréhensible).

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