Le Garde-mots

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lundi 7 février 2011

L'art du pet

Furtif
Au champ des oreilles

Léger
Quand il chante
Un air de flûte

Majeur
Quand il entonne
Le jeu du clairon

L'ouïe en est le témoin songeur
L'œil s'inquiète
Sans pour autant imaginer le pire

Demain ce sera l'heure
D'écrire un nouvel art de vivre

Aujourd'hui
Contente toi
D'être attentif
A l'étincelle
Qui va produire
Le feu du mystère
Et la plainte subtile
Du résidu humain

La combustion est rare
Mais certaine

Drame de la solitude :
Personne n'est offensé
Sinon l’esprit sans révolte

vendredi 14 janvier 2011

Églantine

Fleur de l’églantier. Ce rosier sauvage est l’ancêtre des rosiers actuels, le seul que l'on connaissait autrefois, avant qu'il ne soit domestiqué pour devenir l'ornement emblématique de nos jardins. La fleur a des pétales très fragiles, blancs ou rosés, qui tombent rapidement. Ce phénomène explique les vers célèbres de Pierre de Ronsard (1524-1585) :

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'arrose ;
La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur ;
Mais battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.


ou encore, toujours de Ronsard :

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée,
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.

                       
ainsi que ceux de François de Malherbe (1555-1628) :

Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses
L’espace d’un matin.


Le fruit ovoïde de couleur rouge orangé, appelé cynorhodon ou gratte-cul, est connu pour son « poil à gratter ». Il est également apprécié des amateurs de confiture ainsi que pour la vitamine C qu’il contient.

Dessin d'Ydel

Merci au dessinateur Ydel pour cette illustration.
Pour afficher l'ensemble de ses contributions au Garde-mots cliquez sur l'image.
Bientôt on ne dira plus "un dessin d'humour" mais "un Ydel"


De l’ancien français aiglent, lui-même du latin aculentum, muni d’épines, dérivé de aculeus aiguillon. Les Romains appelaient le rosier sauvage rosa canina, le rosier des chiens, expression qui deviendra par la suite son nom botanique, car cette plante était censée guérir la rage.

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vendredi 10 décembre 2010

Le clone triste

Vingt ans plus tard j'avais un jumeau
Et c'était moi
En instance de vérité

En plus heureux
En plus cynique
Sans visage ni récit
Avec une ombre
De sentiment

La pilule était amère
Puisque malgré mon regard
Et ma vie rêvée
Mon frère s'appelait miroir

lundi 1 novembre 2010

Faux et usage de faux

L'affaire se mesure à l'aune du destin
Du passé décomposé
Du silence et de la déraison

Apparaît une vieille
Amoureuse des hommes
Au crâne chauve
Au rêve impertinent

La dernière à sourire
La première dans le champ du probable

Complice du destin
Nue
Indécente
Stérile

Solitaire
Elle tisse pour nous
La parure de l'aube

La sentence est toujours la même :
Elle fait semblant de pâlir en notre nom
Et nous emporte vers l'inconnu

lundi 11 octobre 2010

Objeu

Mot-valise qui fait du poème un objet de jeu avec les mots. Il donne de l’objoie, surtout si l'on prend « Le parti-pris des choses », titre du premier livre (1942) de Francis Ponge (1899-1988), son créateur. Ce recueil est une série de proêmes (encore un mot de lui) qui tentent de serrer au plus près le quotidien. Quelques titres : La Crevette, Le papillon, Les escargots, L’huître, La bougie, L’orange, La pluie.  Ponge s'efforce de rester fidèle, autant qu’il est possible, à l’objet. Il s’agit, par un travail d’écriture précis et rigoureux, de tendre à ce que les mots deviennent matière verbale et peut-être la chose elle-même. Un exemple :

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vendredi 24 septembre 2010

L'énigme

Étrangère
Aux cils brûlés

Couchée
Sur l'idée du temps

Précieuse
En toute circonstance

La vie

*
         
Pour nous séduire
Elle donne un rôle
À chacun de nos amours

*

Un jour je l'emmènerai
Dans la forêt de mes désirs

Il faudra
Que je la viole
Il faudra
Que je la perde

Alors
Alors seulement
Je saurai qui je suis

vendredi 3 septembre 2010

Personnification

Fait d'attribuer des propriétés humaines à un objet. Exemple : Le téléphone pleure. Étymologie : du mot français personne. Synonyme : subjectification (Bernard Dupriez).

Mots voisins : allégorie (personnification dans laquelle une réalité abstraite et universelle – l’amour, la mort, etc.  - est représentée, sur le mode narratif, comme un être vivant), allusion (figure par laquelle on évoque une personne ou un fait sans en parler expressément), anthropomorphisme (tendance à attribuer aux animaux ou aux choses des sentiments humains), comparaison, emblème (figure symbolique, parfois accompagnée d'une devise), évocation, fable, hypotypose (figure de style consistant à décrire une scène de manière si frappante, qu'on croit la vivre), incarnation, métaphore, mythe, parabole (court récit allégorique, symbolique, de caractère familier, sous lequel se cache un enseignement moral ou religieux), prosopopée (figure qui consiste, dans un discours, à faire parler et agir un être inanimé, un animal, une personne absente ou morte).

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lundi 16 août 2010

Le mire et le grimaud

Je suis un mire et un grimaud

Le mire fouille les corps
Il y cherche la vérité

Le grimaud s'invite à la parole
Homme de l'être et du destin

Le mire connaît l'ordre des choses
Le grimaud l'observe en rêvant

Ils ont en commun le langage

Celui du silence Celui des mots

L’un et l'autre décrivent
L'autre et l'un racontent

Le mire parle de proie
Le grimaud chante la vie

Ils disent ce qu’ils ressentent
Ils ne voient que l’impossible

L'Homme est leur
lanterne

Leur avenir et leur destin

Par
sa volonté il les invente
Par
son désir il les éclaire

lundi 2 août 2010

La Terre vue du ciel

La Terre depuis Apollo 17

Photographie de la Terre prise depuis Apollo 17 (1972)

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lundi 26 juillet 2010

Littérisme

Capacité à lire et à comprendre un texte simple, à utiliser une information écrite. On évalue le niveau de littérisme d'une personne en déterminant dans quelle mesure elle comprend ce qu'elle lit et parvient à utiliser l'information ainsi recueillie. Dans la vie courante, le littérisme permet de développer ses connaissances, de prendre une part active dans la société et donc de réaliser ses objectifs. Synonymes : littéracie , littératie, lettrure.
Antonyme : illettrisme, à ne pas confondre avec l'analphabétisme. Il s’agit d’une question de degré : l’analphabète n’a jamais appris à lire ni à écrire ; l’illettré a appris, mais n’a pas suffisamment pratiqué pour être capable de lire couramment.

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