Alexithymie
Par le gardien le lundi 11 avril 2005, 22:04 - Singumots - Lien permanent
Concept introduit par le Professeur Peter. E. Sifneos (États-Unis) en 1972. Étymologie : du gr. alexein, repousser, et thumos, âme.
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Par le gardien le lundi 11 avril 2005, 22:04 - Singumots - Lien permanent
Concept introduit par le Professeur Peter. E. Sifneos (États-Unis) en 1972. Étymologie : du gr. alexein, repousser, et thumos, âme.
Commentaires
Je me permet de donner l'éthymologie:
a - lexis : sans - mots
thymie : émotion
Mot inventé de toute pièce par l'auteur précité en 72 je crois. J'ai aussi l'impression que c'est un mélange de latin et de grec ?
L'étymologie est gréco-grecque: alexein, repousser, et thumos, âme. Le professeur Peter Sifneos (États-Unis) a forgé ce mot en 1972 en partant du fait que les alexithymiques sont très froids avec leur entourage.
Ma source concernant l'éthymologie "greco-romaine" provient du best-seller "l'intelligence émotionnelle" de Daniel Goleman: les "émotions qui laissent sans mots". L'image est également belle ...
Merci pour l'indication de ce livre.
Y a-t-il une corrélation avec le "vide émotionnel" décrit par le Dr Gratch: "si les hommes pouvaient parler..."?
Ce phénomène touche-t-il l'homme et la femme de la même façon, dans les mêmes proportions?
D'après ce que je crois le vide émotionnel est l'incapacité à avoir des émotions, alors que l'alexithymie correspond à l'incapacité à les ressentir et à les exprimer. Du point de vue de la perception par l'entourage c'est peut-être la même chose, mais dans l'intimité de l'être il y a une différence. Il y a sans doute les mêmes comportements chez les hommes et chez les femmes dans ce domaine, sauf en ce qui concerne les variantes liées à l'éducation (tu es une fille tu dois te comporter comme ceci, tu es un garçon tu dois te comporter comme celà).
ou on trouve l'origine dumot robot sur VOTRE sIte,
Je viens de l'ajouter à l'instant. J'ai écrit l'embryon de ce billet le premier jour du blog. Votre question me donne l'occasion d'y revenir et de l'implémenter.
Mon epoux est alexithymique. Je decouvert ces 4 symptomes quand j'ai commencé à le connaitre. Ce fut très difficile à vivre. Aujourd'hui je connais le nom de son trouble. On pourrait meme supposer que ces gens sont par conséquent très personnels et un peu coupés des autres comme un peu les autistes, des sauvages.
De quel origine tient ce trouble ? suite à un traumtisme . j'aimerai savoir pourquoi cela ? suite à un choc psychologiue important (mort de la mère ou du père par ex) Merci
Comment répondre à cette question ? Les causes sont variables. Il y a nécessairement une souffrance, mais ensuite, chacun à son chemin individuel.
Je m'inquiète seulement ce matin du fait que votre site arrive en toute première occurrence lorsqu'on appelle "Alexithymie" sur Google… juste devant le mien (sourire).
Je suis toutefois sérieux : vous trouverez dans mes pages la démonstration d'une manipulation étymologique perpétuée par les sciences humaines françaises. Peter Sifneos est on ne peut plus clair : l'alexithymie, c'est le mal de la société de l'information ! Avant qu'il ne forge en 1972 le terme d’alexithymie après en avoir formulé le concept au cours des huit années précédentes, deux cliniciens américains avaient décrit « des patients psychosomatiques incapables de verbaliser leurs affects », qu’ils avaient, faute de mieux, qualifiés d’illettrés émotionnels.
Ramener l'alexithymie à une variante de l'athymie, c'est nier que la langue est au cœur de ce syndrome. Ce déni en dit long.
L'homme de parole et d'écriture que vous êtes ne peut abandonner cette souffrance à des experts qui en récusent la vraie nature.
Très cordialement à vous.
Voir sur mon site (notamment) : Vertige de l'étymologie.
Votre interpellation est intéressante. Le dictionnaire subjectif que je tiens ne peut que se nourrir de remarques telles que la vôtre. Ainsi il y a eu un détournement de sens par rapport à ce que voulait l'auteur initial, Peter Sifneos ? C'est le sort de tous les mots ! Je ne conteste pas ce que vous dites, vous connaissez la question de l'alexithymie mieux que moi. J'élargis seulement le débat : faut-il fixer le sens des mots ou les laisser évoluer au gré du caprice de leurs utilisateurs ?
Cet échange me donne l'occasion d'ajouter l'adresse de votre site dans mes liens.
« Faut-il fixer le sens des mots ? » Ni des mots, ni de la langue ! qu'elle vive, qu'elle vive sur la Toile comme ailleurs, et vous y contribuez.
En la circonstance, nous sommes devant un concept forgé par des cliniciens, c'est-à-dire des scientifiques (les sciences humaines revendiquent le statut de sciences, leurs concepts sont leurs outils). Dire, en 1972, aux États-Unis, que la société de l'information produit 8 % de citoyens qui, à des degrés divers, ne disposent pas d'un accès suffisamment aisé à la langue (l'outil et tout le matériel – y compris affectif – qui fait fonctionner l'outil) pour entretenir des relations fluides avec leur environnement humain, voilà qui a le mérite de la clarté : alexithymique est celle ou celui qui se mure, jusqu'à la phobie sociale, faute de pouvoir « donner langue » aisément à ce qu’il ressent pour le partager avec le monde qui l'entoure : il est a-lexis, sans mots. Ce constat interpelle bien d'autres corporations que les professionnels affilés à la psychiatrie et ses annexes. Il concerne chacun de nous, familles, pédagogues, acteurs comptables du lien social. Ainsi que les professionnels de la langue…
Une tout autre chose est d'affirmer, pour préserver les étroites frontières de son pré carré, que si l'alexithymique ne communique pas, c'est parce qu'il n'a rien à communiquer, souffrant d'un blindage qui lui fait « repousser son âme » (alexein), ses affects, ses émotions.
En clair, votre premier lecteur – qui signe pourtant Alexis – le guerrier qui « repousse l’envahisseur » ! – vous donnait très rigoureusement l'étymologie à laquelle Peter Sifneos eut recours en 1972 pour forger le concept. Et, de façon très significative, vous donnez aussitôt après la seconde interprétation, celle de l'école française représentée par Maurice Corcos, qui gomme toute la spécificité des observations et des analyses américaines de 1972, faisant de l'alexithymique un malade que, fondamentalement, il n'est pas ! – ou pas encore…
Il ne s'agit plus tout à fait, convenez-en, d'observer la langue évoluer au gré des usages comme un entomologiste se délecte des folâtreries de ses petites bestioles. Prendre l'alexithymie pour ce qu'elle est, telle qu'elle a été identifiée avec une étonnante finesse d'analyse et une évidente empathie par Peter Sifneos, impliquerait que le "psy" ne soit plus seul compétent devant cette souffrance. Je vous laisse dérouler la suite, qui vous désigne les enjeux et vous donne la clé de cette bataille étymologique.
Merci à vous, en tout cas, de faire place à ce débat.
L'enjeu est peut-être également le personnel contre le collectif.
Le débat est si intéressant que je ne peux pas rester indifférent, surtout en ce qui concerne l'étymologie grecque: Le préfixe grec αλεξι... correspond exactement à sa traduction française "para..." qui a donné plusieurs termes, comme para-tonnerre, para-chute, para-pluie, para-sol, etc., dans le sens de "arrêter" et non pas dans le sens de "parallèle". L'étymologie de θυμός, donnée par Le Gardien est plus que correcte: en ancien grec ça équivaut à "âme" qui, évolué, est devenu "état d'âme" et a fini par signifier en grec moderne "colère". Je pourrais continuer mon exégèse, mais vous pouvez déjà tirer vos conclusions.
PS. Le nom Αλέξανδρος (Alexandre) possède la même racine: Celui qui arrête (repousse, stoppe) les hommes.
J'aime les mots , j'aime le garde-mots
Faites qu'ils s'entrechoquent et tintent
Comme cristal Oui, les mots dits ne meurent jamais !
Maudits mots qui une fois dits ont droit à l'Eternité
Avantage et danger suprême
Mots assassins, mots frontières, mots cercueils