Insultes poétiques
Par le gardien le jeudi 1 décembre 2005, 00:02 - Gardimots - Lien permanent
Espoir... miroir aux allumettes! |
Comme prévu par le règlement, Eleonide a gagné une insulte spécialement préparée, en écho, par le gardien.
Vois-tu, dans ta rivière limpide,
Une vie semée de serpents ?
Elle est pour toi
Elle est à prendre
Lisse et froide
Dans le vent d'hiver
Elle te pique
Tu disparais
Nue et chaude
Au vent du désert
Elle te brûle
Et tu renais
- Kiffe pas trop les mots, pauvre garde, tu risques de devenir un vibrion de
la langue française (Patdon).
Et toi, le pompier, tu ressembles à une fondue savoyarde avant l'ivresse du poêlon. Tu mets le feu aux gosiers et t'as même pas de génépi pour l'éteindre.
- Lorsque les poules auront des dents, ta parole sera d'or (C***).
Et lorsque les coqs auront de l'argent, ton dentier sera candidat à l'Académie française.
- Même si j'ai un jour deux cents ans je n'entrerai jamais dans ton cimetière
(***).
C'est pas grave, je te garderai une place dans mon fournil. Tu seras le pain des pauvres.
- Lâche tes mots à heures pétantes, ou je t'envoie un pet de pétales de roses
(Patdon)
Ton dictionnaire de rimes a des relents de mouton qui se néglige. Tu l'as trouvé dans un jardin suspendu ou sur le dos d'un ornithorynque ?
- Je vous quitte, mon amour, et vous assure que vous fûtes l'un de mes plus
délicieux cauchemars (Foth).
Partez, rêveur de silence, j'irai vivre chez un pâtissier créole. Il fera pour moi de savoureux Puits d'amour.
- Même le chiendent ne se laissera jamais goûter par ta mauvaise langue
(C***)
Je ne cause pas aux poètes. Ils préfèrent les fleurs de rhétorique au blé en herbe.
- Ton ombre est celle d'un cafard ! Ne sois pas étonné qu'avec toi, je me
fasse scarabée ! (C***)
Le cafard mange la poussière, mais toi il te laissera tranquille, résidu d'hiéroglyphe. Va te cacher sous une pyramide !
- Tu es si belle que je préfère ne pas te regarder (Stéphane).
Tu as raison. Quand on est borgne du cœur, on baisse les yeux pour ne pas faire peur aux libellules.
- Ton odeur est moins repoussante que la couleur de tes cheveux
(Stéphane).
On dirait un archer qui vient d'inventer l'huile bouillante. Tes flèches sifflent plus fort que le vent de la mémoire. Leur zigzag est une bénédiction pour les cibles émouvantes.
- Je tiens à te dire merci d'être tel que tu es : après toi, la plus immonde
créature me semblera un être d'exception (hi3).
C'est moi qui te remercie. De la part de la petite cousine du diable, c'est un compliment.
- Par tes mots, par tes actes, par tes silences et ta manière d'être, tu m'as
fait expérimenter tout ce que le bonheur n'est pas, tout ce qui est néfaste en
l'être humain et pour l'être humain. Il ne me reste plus maintenant qu'à
savourer en pleine conscience l'or de chaque instant vécu loin de toi. Ainsi
j'ai compris ce qu'est le Bien : c'est tout ce qui ne te définit pas (hi3).
Je suis sourd au bonheur car tu n'existes qu'en rêve. Tes paroles sont des non paroles. Tes mots, des intentions. Reste dans les limbes, dors sur ton nuage de sauterelles et ris pour l'éternité en buvant des larmes de pacotille.
- Croisières paradisiaques tu désirais.
De soirées caviar et champagne tu rêvais.
Filer au vent et courants des mers chaudes tu imaginais.
Standing, piscines et ponts dorés tu convoitais.
Tout ces idéaux aujourd'hui tu côtoies.
Eh, retombe sur mer, enfant de chaloupe ! Sur la mer je peux nager
Avec toi j'aurais fini par sombrer
Sirène de bateau-lavoir
Tombée du ciel avec l'orage
Repartie avec le silence - Toi, garde-mots, tu es aux mots ce que le garde-meuble est aux meubles :
une vacuité provisoire ... (jeanthiebo).
Oui, mais je me remplis d'aise à chaque fois que tu déménages. La prochaine fois va t'installer à Venise. Il y a un asile pour psycholiquides au bord d'un canal en pente.
- La pensée de vous me donne le courage
De partir au loin avec armes et bagages
Et de mettre entre nous le plus de distance
Afin d'obvier vos odieuses nuisances (Maryne)
Mes nuisances sont à l'égal de vos passions
Nous aurions pu nous entendre
Si seulement nous avions eu des points communs
Mais la guerre des fleurs était notre seule tendresse - Ta présence me transporte … au-delà de l’insupportable, tel le soleil … au
cœur de l’aride désert. (Maryne).
Ton absence m'émerveille. On dirait l'instinct quand il se fait ermite.
- Maudit chemin, chaque matin, pour trouver le « MOT DU JOUR » ! Je clique,
sereine et confiante, sur l'onglet « Mots du jour »… maudite logique qui me
fait cliquer ici ! Le gardien a sa logique qui n’est pas la mienne ! Je clique
et pestouille devant mon clavier… à tort et à travers, de « Mots-valises » en «
Mots du gardien »…
Un espoir vers « Métamots »… maudits métamots ! De maudits clics en clics maudits, ce n’est pas en cliquant par ici que je vais le trouver… maudit mot du jour ! De clics en clics de plus en plus virulents, j’atterris sur « Mots en crise »… crise de mes maux ! Tonnerre de blog ! Me réconciliant avec une logique qui n’est pas la mienne, je reprends le chemin méthodique du pas à pas… à chaque case suffit sa peine… Je vérifie une nouvelle fois que le mot du jour n’est pas dans la case « Mots du jour »… je clique sur la case suivante… MOTS SINGULIERS… Maudits « Mots singuliers ». J’enrage d’y trouver "Déniaiser"…m’en voici toute retournée.
Ah ! ! ! ! mes maudits maux dits.(Eleonide)
As-tu reçu le don des mots ou le don des maux ? Tu dis ou tu mens ? Tu vis ou tu vends ? Au marché de la création, tu a été choisie par Ali Baba. - Ton talent est tel que tu écrirais mieux sans ta plume. (Nemo)
Et toi, tu ferais mieux de retrouver la tienne, au lieu d'écrire avec tes pattes d'oiseau-mouche...
- Vos attraits ont laissé dans mon cœur tout le noir du vôtre. (Maryne).
L'or noir du mien est la lumière qui éteint votre avenir. Souriez : vous nagez dans le marc de café.
- Très cher, votre sens de la répartie est le parfait exemple de la
stéatopygie de votre humour (Ben le contestable).
Peut-être, mais c'est aussi ce qui me préserve de vos plaisanteries de crocodile endormi dans une cuve de limonade.
- Si la bêtise avait une gradation vous en seriez l'échelle de Richter (Ben
le contestable).
Eh, vous, le têtard géant, au lieu de coasser, vous ne pourriez pas aller voir ailleurs si la pluie d'euros est pour demain ? Je vous prie de ne pas prendre mes bottes pour un séchoir à grenouille.
- Votre présence surpasse le reflet d'un vampire (J.).
Comment faites–vous pour me voir ? Vos yeux ont la transparence du charbon de bois quand il tombe amoureux d'un feu de cheminée ...
- Le scrofule paraît si beau lorsque l'on vous contemple (J.).
Vous êtes si délicatement perdu parmi les débris de la civilisation que vous ne rêvez que de triviales poursuites à travers les champs de ruines et les rivières de méduses.
- Maintenant que je t'ai connu, l'apocalypse me paraît une fin heureuse ...
(orelie).
Tu n'aurais jamais dû dire ça. Je m'en souviendrai quand je rejoindrai le chœur des vierges. Tu périras dans un champ de coquelicots et moi je repeindrai le ciel pour l'éternité.
- Tu es bête comme les pieds d'un cul-de-jatte (Tristan).
Les tiens ressemblent à deux baobabs dans un dortoir pour gérontophiles. Il faudrait un arc-en-ciel sous une pluie d'araignées pour que tu te décide à les laver.
- Blanc-bec-de-lièvre ! (Tristan).
Lièvre de Mars ! Mars à l'ombre ! Ombre à jeux !
- Transparent comme l’Air,
Dévastateur comme le Feu,
Salissant comme la Terre,
Insipide comme l’Eau,
Quatre éléments de ta personnalité et quatre lettres qui me font penser à toi comme l’ananas me fait penser à l’aphte.(Bagatelle).
Quand je consomme du venin de crapaud, mes souvenirs font des bulles. Je retrouve le goût du malheur, de nos délires, de nos hasards. Et puis le ciel s'entrouvre et je retourne à ma nouvelle enfance. Sans toi ni ton éternel chaudron. - Arthur Rambo ! (Tristan).
Étoile gonflable au parfum refroidi, retourne dans ta galaxie et pleure en attendant Einstein.
- Toi, mon espèce d'occis-mort vivant ! (oxy).
Avis de tempête sous un crâne en berne ! Échappée belle vers le degré zéro du ver à soi ! "Occis-mort", dites –vous ? Pourquoi pas "Jeu de mots laids" ou "Lis tes ratures" ? Vous me copierez cent fois : "Je ne dois pas faire d'enfant à la langue française sans l'autorisation écrite du Pape des escargots".
- Mots pour maux
Chaque année c'est la même chose :
Tu t'attaques à moi au moment où je suis le plus fragile.
Tu me bats le cœur, me coupes le souffle,
Me serres la gorge parfois, souvent jusqu'aux larmes.
Sinistre parasite ! Minuscule vampire !
Tu es petit et très fort mais
Sans moi tu n'es rien !
Tu vis à mes dépens, mais
L'inverse n'est pas vrai. Tu sais t'imposer
Et je ne sais pas dire non :
Pas d'antibiotique puisque tu es un virus,
Aspirine ou paracétamol, solutions de bonnes guerre froide
Mais guère efficace finalement...
De toute façon, à chaque fois le printemps te chasse !Oui, je sais qu'avec le printemps viennent les fleurs du mal,
Gaspard De La Nuit
Je trouverais bien alors le moyen de me plaindre du pollen...
Avec les fleurs du mal viennent les silences
Avec les silences le malheur sonne à la porte
Et la musique du malheur n'est autre que l'éternité
Quand elle ne veut pas dire son nom - Pourquoi me regardes-tu comme ça alors que tout ce que tu vois, ce n'est
que toi... (Goug)
Ce n'est pas moi, c'est le reflet de ce que tu n'es pas. Je vois la flamme qui purifie, l'eau mythique qui boit les rayons du futur intérieur et transforme notre amour en bouquet de hasard. Nostalgie, nostalgie : tes yeux furent, mais ton regard s'est éteint à l'approche du bonheur.
- T'apprécier est comme voir un fantôme...seuls les fous y arrivent... (Goug)
Tu me vois, puisque tu me parles. J'existe dans ta folie, dans le nuage multicolore qui te console du passé. Garde tes mots, rend moi la grâce et le pardon. Profite de l'hiver pour consoler la neige d'être si blanche. Une autrefois nous compterons les étoiles et les temps seront advenus.
- J'irai cracher sur vos tongs (Tristan)
Et moi sur les fleurs d'insulte pour les transformer en arbre de coutume.
- Que le meilleur des vins,
Que le plus doux des miels,
Pour toi se changent en eau, en vinaigre et en fiel,
Homme de peu de foie...
(mum)
En vain tu m'invectives,
En joie tu me retiens,
Car l'ivresse me dicte un amour inventé
Ou tu n'as plus ta place,
Femme de peu cœur … et de cervelle feinte. - Tu es aussi tarabiscoté qu'une pintadine sociopathe sur un hydranthe à poil
ras ! Et je pèse mes mots !! (Gaspard De La Nuit)
Tu ressembles à Philippe Noiret quand il descend dans sa champignonnière. Je voulais t'offrir un recueil de poèmes pour ton anniversaire. Finalement j'ai choisi le Dictionnaire des injures, de Robert Édouard (Collection 10/18). Ma dédicace est un peu spéciale : j'ai signé toutes les pages à ton intention.
Commentaires
Très très joli tout ça ! Et bravo à la gagnante ! :)
Objectivement, nous n'avions aucune chance face à l'évident talent d'Eleonide. Je prends ici toute la mesure de ma défaite en me retirant de la vie politique, en jetant ma toge tel Cincinnatus, et en retournant cultiver mes salades à défaut d'en sortir d'assez brillantes pour rivaliser avec la gagnante ;-)
Encore toutes mes félicitations à la gagnante!
bravo et encore bravo
Je suis venu, j'ai vu, j'ai été vaincu...
Je vous laisse ma nuque, vous conviendrez à votre bon vouloir de son destin.
waouhhhhh....vos mots à mes mots !
me voici pour un instant sur la sellette....
toute guillerette!
Espoir..miroir aux allouettes
mon petit texte ici pianoté
m'a quelque peu tourmenté:
"Que sont ces maux ainsi jetés?
Mais dans quoi t'es tu donc encore lancé?
poétiques insultes
j'encense votre chemin
elipse de mots à maux
tout en douceur
bravo a tous!
chaque matin mon regard
vient se poser sur ce site..un régal!
parfois mes doigts pianotent
ou se taisent
délice de vos mots
par ce petit soleil hivernal
voilà une journée qui commence bien!
Bravo Eleonide ... se faire insulter par toi relève du délice bien certainement ...
Et Bravo Garde pour toutes ces réponses insultantes !
Eleonide, j'ajoute ma voix à ce concert de louange. En fait non. C'est un concours d'insulte que diable ! alors soyons de mauvaise foi !!!
Franchement pitoyable... et ça prétend faire de la poësie... on se croirait chez Drucker...
Tu es aussi poètique qu'un arum sur une queue de pie (sans le nœud papillon, sinon OK ce n'est pas une insulte), et aussi injurieuse qu'un nourrisson dans un landau rose bonbon (parce que les fleurs c'est périssable).
Sinon, Garde, comme chaque année mon anniversaire tombe le 28 juin... dois je t'envoyer mon adresse ?
Ce n'est pas la peine, ta maladresse me suffit.
Eleonide ! vous m'épatâtes dès vos premiers écrits :-)
je plaisante bien sûr. Bravo à toi pour ces jolies trouvailles et merci au garde de nous faire jouer
Complainte amoureuse
Oui, dès l’instant que vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes !
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Ah ! fallait-il que je vous vîsse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez.
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !
Bravo pour toutes ces prouesses intellectuelles ! Je me suis régalé.
Grand succès pour le garde-mots, on l'imite ! Voici d'abord le texte du gardien (5 novembre 2005) :
(1) Envoyez au gardien des insultes poétiques. Exemple: "Tu es plus ahuri qu'un olivier sous l'orage", ou encore: "Si tes ancêtres te voyaient ils inventeraient la prison sans barreaux.", "Tu te crois belle et pourtant tu n'es que la petite sœur du vent".
(2) Toute injure qui ne répondrait pas aux critères de décence et de courtoisie sera immédiatement supprimée par le gardien. Les mots obscènes, crus, lourds, abjects, vils, bas, ignobles, infâmes, méprisables, hideux, honteux, sordides, sales, orduriers, misérables, immondes, crapuleux, dégradants, déshonorants, avilissants, dégoûtants, grossiers, indignes, innommables, odieux, laids, vulgaires, en un mot les mots directement insultants sont formellement interdits.
Et maintenant, sur un forum, le texte d'un imitateur qui ne cite pas sa source (8 novembre 2005) :
Je vous invite à formuler des insultes poétiques.
Ex:
T'es plus sauté qu'une grenouille
Les fruits sur ton chapeau, c'est pour manger?
On ne doit pas viser personne, et les mots obscènes, crus, lourds, abjects, vils, bas, ignobles, infâmes, méprisables, hideux, honteux, sordides, sales, orduriers, misérables, immondes, crapuleux, dégradants, déshonorants, avilissants, dégoûtants, grossiers, indignes, innommables, odieux, laids, vulgaires sont interdits.
Remarquez dans ce texte la double négation : "pas" + "personne", qui signe le barbarisme.
Le gardien est très content d'être une source d'inspiration. Il vous recommande, malgré tout, de vous méfier des imitations ! Etp>
Splendide ces quelques grammes de scélératesse dans un monde d'anacoluthes ...
Bravo à la gagnante...
Pour tous les participants, les répliques du Gardien sont des prix de consolation qui valent tous les premiers prix:
Combien je regrette de n'avoir pas su insulter !
salut brave déffenseur de la langue de molière , j'ensemense la joute auprès de mes amis et je doit dire quelle a beaucoup de succès , non pas gâce à vous, mais je cherchais des jouteur à la hauteur et il me semble que le vocabulaire me manque mais pas l'imagination !bref je voulais juste vous féliciter pour ce petit concours que vous avez organisé!
Histoire de...
Je révais trop d'enfer dessus;
Et d'y mettre la mienne.
Permettez donc que je sois crue,
Pour cette gloire vilaine.
Que faire de selles tirées?
Qui va les rentrer bravement;
Et de la terre emmerdée,
Nous faire le grand lavement.
très beau !!! Digne des plus grand poète ! on voudrait vous faire rentrer dans l'histoire !
Merci. Je me contenterai d'entrer dans le cercle des poètes apparus.
Non, c'était Lilith.
Je vous découvre... Super pissant.
(en québécois "pissant" veut dire plaisant, drôle)
" dit on: infâme ou : une femme ? "
"Elle avait une maniére de donner
Mes p'tits aphos pour rire...
" Les nouveaux riches ont pognon sur rue "
à bientôt !
Calembours et insultes poétiques vont très bien ensemble.