Castramétation
Par le gardien le mercredi 12 octobre 2005, 00:47 - Singumots - Lien permanent
Un bien vilain mot, l'un des plus vilains de la langue française, non pas pour sa phonie à connotation sexuelle (sans justification sur le plan étymologique), mais pour sa signification propre.
Commentaires
l'autre jour, j'ai désherbé ma clairière,
mon jardin
arraché les herbes qui ne me convenaient pas
délimiter mes frontières tout en douceur, rondeur
arrondit les angles
mon territoire élargit
cette frontière utilise aussi
actes symboliques
accord entre l'intérieur et l'extérieur
à l'aise dans mon camp
fière de mes belles limites
Castramétation.. ce mot ne me dérange pas
Je ne le trouve ni vilain ni beau
Il peut être… bivouac.. cantonnement dans mon dico
Mais quel serait ce vilain mot qui envahit le territoire d’autrui sans respect, avec totalitarisme, violence...
Il n'est pas sans me rappeler "circonvallation" que je ne trouve pas très beau mais qui m'hante depuis mes 12 ans. Ce mot a son espèce de corrolaire : contrevallation. Mais je n'ai jamais très bien saisi la nuance qui les différencie...
Circonvallation: tranchée fortifiée établie par les assiégeants autour de la place assiégée pour lui couper les communications.
Contrevallation: ligne de retranchement dont l’assaillant enveloppe la place forte pour se garder des sorties de l’assiégé.
Autrement dit, la circonvallation est offensive et la contrevallation défensive. Appelez-moi Sun Tzu et n'en parlons plus.
Bonjour,
Contrairement à ce qui est affirmé, le mot castramétation a un vrai rapport éthymologique (quoique lointain) avec la castration, et même avec les castors (!).
Tout ceci est une histoire de couper et découper : le mot "castrum" vient du fait que pour un romain établir un camp c'est tout d'abord "découper" l'espace, notamment en un cardo et un decumanus (c'est-à-dire, pour aller vite, en deux allées qui se croisent). Les augures étrusques et romaines allaient jusqu'à découper le ciel en zones pour tirer des présages du vol des oiseaux).
De même, pour l'anecdote, le castor tire son nom des bestiaires médiévaux qui dans leur grande fantaisie lui attribuaient l'habitude, lorsqu'il était poursuivi par un chasseur, de se couper les ... et de les jeter à la tête du chasseur, croyant que c'est à ses bijoux de familles que celui-ci en voulait (pas totalement faux , d'ailleurs, si on pense à la façon de se procurer le musc en parfumerie).