Si l'univers était écrit

S'il était plein de déliés
De bosses
Et de ronds-de-plumes

Si nous pouvions le lire
L'écrire
Barrer les erreurs d'un trait d'union
Le mordre par contumace …

Nous serions les seuls à penser
A boire l'encre du désir
A manger des poèmes
A vivre du temps imprimé
Et des idées qui font la une de l'humanité

Les autres
Resteraient entre amis
Assis sur leur néant
A tenter d'apprendre l’alphabet
A déchiffrer l'énigme du savoir

A force de les accueillir dans nos rêves
Ils connaîtraient l'enfance et la mort
Nous pourrions en rire
Et les aimer

Mais le roman universel n'a pas d'âme
Il nous fuit
Devient illisible

Nous vivons dans l'ignorance
Où l'espèce
A le front de nous forcer à naître

Les autres l'apprendront par hasard