bouise.jpg
Jean Bouise, l'oncle Louis du Grand Bleu, était un de mes amis. Tout le monde l'aimait car il était particulièrement attentionné. C'était vraiment dans sa nature. Un jour que je lui rends visite après une représentation (il vient d'être le récitant dans Jeanne au bûcher d'Arthur Honnegger, sur un texte de Paul Claudel), nous découvrons, au moment de sortir de sa loge, un garçon d'environ 14 ans qui attend devant la porte. Le jeune homme lui demande un autographe. Mac (c'était le nom que lui donnaient son entourage) répond : "D'accord je te donne un autographe à condition que tu m'en donnes un toi-même…" L'échange fait, le garçon s'éloigne avec un large sourire. Autre histoire du même genre. Un inconnu reconnaît Mac et l'aborde. La conversation dure une heure environ. Par la suite Jean Bouise apprendra qu’immédiatement après cette rencontre le jeune homme s’est précipité vers un appareil automatique de photos d’identité puis est rentré chez lui en déclarant : « Je voulais voir quel visage on a quand on a l’air heureux ... ».

> Reposez en paix, Mac, sous la pierre anonyme que vous avez choisie, dans le petit cimetière de Saint-Hilaire-de Brens. Ni vos amis ni le public ne vous oublieront.
autographe.jpg
[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]