Déraper
Par le gardien le jeudi 21 avril 2005, 00:14 - Actumots - Lien permanent
Terme de marine qualifiant une ancre qui se détache du fond, ce qui rend difficile le contrôle du bateau par le capitaine.
Jean-Pierre Raffarin a réagi à l'incident qui l'a opposé à Dominique de Villepin en affirmant qu'il n'y a pas de crise au gouvernement et que son ministre de l'Intérieur a seulement "dérapé". Tous les marins vous le diront, en cas de dérapage le capitaine fait mettre en place une dérive.
Commentaires
En Poésie, comment qualifie-t-on
l'encre qui se détache du fond
et qui rend difficile
le contrôle du bateau par le capitaine ?
Quand on a le pied marin
en cas de dérapage
parle-t-on de bateau ivre ?
Je place mon commentaire
dans une bouteille vide
et le jette à la mer.
Que les flots le conduisent
évitant les écueils
jusqu'au Garde des Mots.
Et le Garde-mots t'informe que l'encre n'est pas l'ancre. Que l'encre se boit dans les yeux, si l'on en croit Francis Cabrel, tandis que l'ancre est au navire ce que la racine est à l'arbre en mal d'évasion.
Commentaire décousu, puis reprisé au fil de mes pensées
Rédigé, néanmoins à l’encre sympathique.
Merci Gardien !
Me voici rassuré que l’encre ne soit l’ancre…
De l’encre le poète à la terrible tâche
D’y sculpter quelques lettres pour qu’en mots elles s’attachent.
Quelle encre Gardien utiliserais-tu pour nous faire un billet ?
Savais-tu que l’ancre se boit également,
si l’on en croit quelques brasseurs alsaciens ? (et wikipédia !)
En découlent des questions étonnantes :
- doit-on dire je m’assèche, je boirais bien de l’ancre ?
ou ma seiche, je boirais bien de l’encre ?
- que doit-on arroser à l’ancre ?
- en cas d’alcoolémie importante peut-on dire que l’on se fait un sang d’ancre ?
- les ancres de chines sont-elles plus lourdes que les ancres d’ailleurs ?
Tu m’écris que l'ancre est au navire ce que la racine est l'arbre en mal d'évasion.
J’aime beaucoup cette comparaison.
Amusant, quand on sait également que l’encre
est une maladie terrible qui colore les racines du Châtaignier… (wikipédia)
Mais je n’invente rien…
Je ne suis, après-tout, qu’un modeste armateur, de vers et pieds marins,
qui jette parfois son ancre dans ton port, Garde-Mots.
Merci Gardien de n’être point geôlier.
Les mots, comme l’air libre, sont faits pour circuler.
Il aura fallu trois ans pour que ce dérapage fasse causer. C'est dingue quand même!
Bonjour Traces,
Je vous croise parfois
Dans le ciel comme en terre…
Et vous prie, de bien vouloir pardonner la suffisance
qui m'a conduit, ici, à illustrer un mot qui,
de toute évidence vous était destiné.
Ici, plus qu'ailleurs, vous aviez votre place.
Bonjour mnesique,
euh... j'comprens pas bien... pourquoi ce mot m'était-il destiné? Et pourquoi j'avais ma place ici plus qu'ailleurs? Merci de m'éclairer...
Ménisque crois que ce que vous avez écrit ci-dessus est un message codé à mon intention... Personnellement j'ai pris votre commentaire comme étant relié au billet lui-même.
Oui, vous avez absolument raison.
Ce qui a motivé mon commentaire c'est une réflexion plus vaste sur la blogosphère : si les articles s'empilent et pourraient laisser croire que tout s'oublie à grande vitesse, et que seul compte le billet du jour, on s'aperçoit sur votre site, bien plus que sur beaucoup d'autres, que le blog crée un autre rapport au temps; c'est fascinant quand même que des propos puissent avoir un écho trois ans plus tard!! Non?
Je vous prie de bien vouloir m’excuser si le doute,
en vos esprits, j’ai semé. J’avais, en effet, bien compris
que le commentaire de Traces était relatif au présent billet.
Permettez que je vous délivre de vos interrogations
sur le sens de mon propos.
Traces, lorsque j’ai découvert ce billet, il y a quelques jours,
il était vierge de tout commentaire.
Ayant croisé, à diverses reprises, vos commentaires
(ou illustrations) sur d’autres billets du garde-mot
je me suis étonné que le mot “déraper” ne vous ai inspiré !
Je m’attendais à trouver un lien de votre main
du type de celui que vous avez laissé
quand Dora est morte (vers “temps de chien).
“Déraper” sans y voir de Traces, je trouvais cela dommage.
J’ai donc laissé un commentaire, puis deux,
en espérant un jour vous voir intervenir…
Ce que vous fîtes !
L’équilibre rétabli, il ne me restait plus
qu’à vous délivrer mon mystérieux message :
- “Je vous croise parfois dans le ciel comme en terre…”
Depuis que j’ai vu vos photos je suis plus attentif
aux traces que je croisais avant sans les apercevoir.
- “un mot qui, de toute évidence vous était destiné”
Un dérapage laisse forcément des Traces.
- “Ici, plus qu'ailleurs, vous aviez votre place.”
Je me répète encore mais déraper sans Traces
et ce billet toujours restait inachevé.
Plutôt que de signer A.M.
avec un M comme mnésique
je devrais peut-être signer A.L.
avec un L comme lambiqué.