Myrmidon
Par le gardien le dimanche 24 avril 2005, 18:05 - Singumots - Lien permanent
Selon la mythologie grecque, les Myrmidons étaient des fourmis que Zeus
transforma en hommes. Ils purent ainsi repeupler l'île d'Égine qui venait
d'être dévastée par une peste. Ils émigrèrent par la suite en Thessalie et
participèrent à la guerre de Troie sous les ordres d'Achille. Étymologie: du
grec murmêkès, fourmi.
Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche
Je vous préviens, cher Myrmidon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche!
Commentaires
On le trouve aussi évoqué dans la Belle Hélène d'Offenbach, lors de l'entrée des rois : "Voici le bouillant Achille, Bouillant Achille, Le grand Myrmidon." Par contre pas d'allusion aux fourmis ou alors ça m'a échappé.
Merci pour ce rappel. Le texte exact est:
Achille (entrant):
Je suis le bouillant Achille,
Bouillant Achille, bouillant Achille,
Le grand Myrmidon...
Oreste, les deux Ajax et Calchas:
Le Myr-, le Myrmidon !
Ici il faut entendre l'expression "Le grand Myrmidon" à peu près comme "Le général des troyens".
Dans "A ceux qui sont petits" de Victor Hugo, se trouve le mot Mirmidon, employé pour désigner la "petitesse du coeur":
Est-ce ma faute à moi si vous n'êtes pas grands ?
Vous aimez les hiboux, les fouines, les tyrans,
Le mistral, le simoun, l'écueil, la lune rousse ;
Vous êtes Myrmidon que son néant courrouce ;
Hélas ! l'envie en vous creuse son puits sans fond,
Et je vous plains...
Plus le coeur est petit, plus il y tient de haine.
Eh bien, voilà qui augmente ma collection de myrmidons ! Merci.
Achille ne peut pas être le général des Troyens. Les Myrmidons émigrent en Thessalie du sud et participent bien à la guerre sous les ordres d'Achille, mais contre les Troyens.
Exact. Merci pour ce correctif.
Un texte peu connu de Victor Hugo
L'HALEINE SOLAIRE
Je déteste le soleil épais, pesant, éblouissant des beaux jours.
Les pluies en mai m'enchantent, étrangement. Un ciel couvert de nuages peut réveiller en moi les ardeurs les plus molles mais les plus authentiques. La vie, la vie poétique, cotonneuse, indolente, je la sens sous l'onde de mai, qu'elle prenne la forme de crachin tiède ou de grand voile humide. Mes humeurs s'affolent avec une exquise lenteur lorsque entrent en scène les particules d'eau qui virevoltent dans les airs, s'immiscent sur les toits, humectent les feuilles. Sur la ville la pluie vernale apporte une fraîcheur aqueuse pleine de l'odeur des champs. L'atmosphère est ralentie, trouble, chargée de réminiscences.
J'aime ne voir au-dessus de ma tête qu'un immense manteau d'une blancheur uniforme.
En juin le ciel entièrement couvert me donne une sensation d'éternité, de profondeur, mais aussi d'infinie légèreté. Les aubes de juin sans soleil me ravissent. A la lumière crue et directe de l'été je préfère la clarté douce et diffuse que filtre une barrière de brumes blanches.
En juillet je n'espère que l'éclat nivéen d'une lumière d'avril. Certains jours du mois estival la nue ne laisse passer aucun rayon, alors les champs de blé deviennent pâles comme si la Terre était devenue la Lune.
Août, je le préfère sous un vent doux et serein plutôt qu'embrasé par des tempêtes de lumière. Là, le monde m'apparaît sous son vrai jour : sans les artifices et superficialités communément inspirés par l'astre.
L'alchimie nuageuse provoque en moi un mystère de bien-être qui m'emporte loin en direction des espaces nébuleux, haut vers l'écume céleste.
Entre genèse des étoiles et éveil du bourgeon.
VICTOR HUGO
Magnifique texte de Hugo, vraiment !
Ce commentaire à relancé ma curiosité. J'ai donc demandé à Raphaël Zacharie de Izarra l'origne du texte. Voici sa réponse: J'ai trouvé ce texte il y a quelques années à la bibliothèque municipale du Mans (je l'avais soigneusement recopié à la main) dans une édition de Gallimard datée de 1961. Il s'agissait d'une biographie officielle de Victor Hugo, un assez gros pavé... Ce texte faisait partie de quelques feuillets de Victor Hugo retrouvés par l'auteur de cette biographie qui par conséquent n'avaient pas encore été publiés à cette date (1961). Cette édition publiait pour la première fois ces quelques feuillets jusqu'alors inconnus de Victor Hugo. Depuis j'ignore si ce texte a été repris dans d'autres éditions. Je me souviens avoir lu dans cette biographie que le biographe (dont je n'ai pas retenu le nom) était en possession personnelle de ces feuillets qu'il publiait en excluvisité dans son ouvrage. Donc il est donc fort possible, pour des raisons diverses, que ce texte ait été jusqu'à ce jour publié dans une seule édition.
Pour votre collection : voici un groupe d'énarques qui s'intitule "les myrmidons" et qui, à mon sens, illustre à la perfection votre définition du mot. Surtout le second paragraphe.
Merci pour cette info, et aussi pour avoir cité le Garde-mots.
jadore ce texte il est vraiment très bein et puis jadore les secret