Réification
Par le gardien le dimanche 31 juillet 2005, 00:14 - Singumots - Lien permanent
Action de transformer un concept abstrait en réalité concrète, en objet.
Pour certains l''Homme est un concept dont la réification est en marche. Si nous manquons de vigilance, il sera bientôt réduit à l'état de produit.
"C'est un mot très triste pour moi..."]
Commentaires
On pense à Perec bien sûr. On pense à foule sentimentale, on essaye de nous chosifier. On veut breveter la vie, demain on brevettera nos neurones.
Attention à la république si on ne veut pas avoir une réprivée totalement réifiée.
J'utilise ouvent ce mot, en ce qu'il représente pour moi la "chisificationde l'homme". Qu'il s'agisse de la femme objet de la société d'aujourd'hui, ou de l'homme chose sexuelle dans mon cas.
Cette utilisation est-elle correcte garde-mot?
Réification de l'homme : quand l'homme devient une chose (sexuelle).
"Res" en latin, c'est "chose". Donc "réification" convient quand on parle d'une chose sexuelle, sous entendu un objet inanimé. "Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" (Lamartine)
La réification de la culasse, c'est quand le garagiste meule précisément la culasse du moteur pour y poser pile-poil dessus le joint(de culasse, s'entend). Si on change le joint de culasse soi-même, il faut quand même aller porter la culasse avant au garage où il y a une machine à réifier les culasses.
mais non, pas de réification pour les culasses de moteur mais une rectification (plane dans ce cas). Les culasses pourraient-elles être des concepts abstraits pour certains ? A tel point qu'il faudrait les chosifier ?
OUI, il suffit d'un joint.
Ne pas confondre "concret" et "chose". Le concret c'est l'observable (l'homme, l'animé, le vivant sont tous aussi concrets que les objets inanimé). La chose, l'objet c'est l'inanimé (ce qui ne peut opposer qu'une résistance passive). Alors, là il y a du flou dans la définition.
Exact. Je pense que, maintenant, il n'y a plus de flou car je viens d'ajouter "de pensée". L'homme est bien un objet de pensée, au sens philosophique du terme ?
Attention , n'allons pas trop loin : s'agit-il de penser le changement, ou de changer le pansement?
En pensant l'homme, on est en position méta par rapport à lui. Alors qu'en le pansant on est à son niveau : c'est uniquement pour cela que l'homme ordinaire préfère l'infirmière au philosophe. Elle agit, il assagit ! Et l'homme n'a pas envie d'être sage.
Et le sage ? A-t-il encore envie d'être homme ?
Oui, plus que tout au monde. Le sage est un autre anarchiste. Un utopiste qui rêve de l'homme idéal, et qui croit que la sagesse va remplacer les lois. Quel hyper-social celui-là ! Et pour ce mal, il n'y a pas de médecine assez douce ! D'où l'incommunicabilité bien connue entre infirmières et philosophes !
Pour en revenir à la réification (parce que sinon, on s'éloigne, on s'éloigne), je propose de faire le parallèle avec "instrumentalisation". Instrumentaliser un individu, c'est s'en servir, à son insu, comme d'un instrument, un objet. Réifier c'est se servir d'un concept, d'une idée comme d'un objet, une chose. Un "concept" est complexe, alors qu'un "objet" sera seulement compliqué. D'où une simplification destructrice parfois en passant de l'un à l'autre. mais pas toujours, aussi la réification n'est pas toujours moralement condamnable !
Ah que tu es peut-être jauni à l'idée, mais c'est une idée humaniste. Bienvenue sur le Garde-mots.