Photons messagers : quand la science rattrape la fiction

A l'Université de Genève, le groupe de physique appliquée dirigé par Nicolas Gisin a réalisé la téléportation quantique d'un photon. A l'aide d'un cristal non linéaire un faisceau laser est scindé en deux rayons distincts. Chaque « grain de lumière » de l'un des deux rayons résultants possède, dans l'autre faisceau, un double avec lequel il ne forme, en fait, qu'un seul et même objet physique, de telle sorte qu’il se trouve simultanément en deux endroits. Il devient alors possible d'agir en un lieu sur l'un des photons pour voir cette action répercutée par les fibres optiques sur le photon jumeau, pourtant situé dans un autre laboratoire à deux kilomètres de distance. C'est ce qu'on nomme l'intrication des photons.

Application pratique: la cryptographie quantique. La moindre analyse de la ligne sur laquelle sont transmis les photons brise la corrélation entre les jumeaux, sauf si l'on possède la clé quantique. La communication est alors interrompue et il est possible de savoir si l'on a été espionné. Autrement dit, la simple lecture altère le message. Sécurité garantie : bientôt il sera impossible de pirater une communication sans posséder un doctorat en physique quantique.

[Retrouvez ce billet dans
L'Almanach 2010 du Garde-mots
]