Les deux veuves
Par le gardien le dimanche 23 avril 2006, 00:00 - Versimots - Lien permanent
L'une est la vie
L’autre brise l'éternité
L’une est le philosophe qui chante des merveilles
L'autre est la mort
L'une a le droit d'être impossible
L'autre celui de faire peur
Chacune est la sœur de l'autre
Chaque autre est la rivale de l'une
Et l'homme pleure de solitude
En entrant dans leur ronde sans fin
Commentaires
tiens, ca reveille dans un coin de ma mémoire "la rose et le réséda"....
pourquoi j'en sais trop rien mais ca fait du bien. Merci.
un poeme ni noir ni blanc et qui m'amène a cet espace d'incompréhension que j'aime bien...
interrogée par le titre et les juxtapositions aussi...
des petites phrases qui emportent dans des univers où ma raison cherche à comprendre...ce que j'aime ce sont les mots suggérés...ces espaces entre les lignes qui appartiennent à chaque lecteur...
qu'y a t-il entre les lignes?
Ah, j'ai (enfin) pigé : l'alpha et 'oméga ?
"L'homme pleure de solitude..." écrit Horvilleur...
et l'autre il fait quoi ? : O
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle l'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle la rose et le réséda
Eleonide : bien entendu, il n'y a pas de réponse ...
l'autre est sur la rive
il observe
il a traversé, lui aussi ses noirs et ses blancs
il a plongé, barbotté, glouglouté...
Un jour, épuisé, il s'est allongé...le courant l'a porté jusqu'à la rive
Et maintenant, il attend que l'homme solitaire, sagement, sorte de sa ronde sans fin
Magnifique "flou" artistique q'Eleonide a parfaitement complété avec beaucoup de justesse , j'aime .
On apprécie d'autant plus l'une qu'on a conscience de l'autre.
C'est le privilège et la solitude de l'Humain...
Un jour quelqu'un m'a dit "aimer c'est accepter sa solitude..."
C'est certainement ce qui permet d'aller vers l'autre.