Résonance
Par le gardien le mercredi 7 juin 2006, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Dans le domaine acoustique, propriété que possèdent certains objets, de prolonger la durée d'un son et de l'amplifier.
Un bâton que l'on tourne lentement sur son bord permet de le faire vibrer et de produire des sons qui prolongent le geste. En éveillant peu à peu le bol tibétain prendrons-nous conscience que nous sommes nous-même, symboliquement, une caisse de résonance mentale et affective ?
Commentaires
et merci !
petit rectificatif : je ne m'essaie plus à raisonner sur la résonance ! ce fut un épiphénomène, bien rangé dans les annales de l'anthropologie !
je me suis limité à définir la résonance ainsi :
Associée à la physique et l’acoustique, la résonance correspond à une « excitation sinusoïdale particulièrement amplifiée au voisinage de la fréquence propre d’un système, lui-même réactif à des oscillations qui lui sont propres. (…) Sommairement, on peut dire que le système réagit d'autant plus facilement qu'on lui fournit de l'énergie à une fréquence proche de sa fréquence naturelle »[5]
et de conclure :
Cette définition ne saurait nous aider à établir la résonance comme un « outil pour l’anthropologie ». Reste que je trouve l’expression séduisante puisqu’elle peut susciter des réflexions, être interrogée et utilisée par l’anthropologie.
Les phénomènes de résonance peuvent être destructeurs. C'est pourquoi il est interdit aux soldats de marcher au pas sur les ponts, pour éviter que ces édifices ne s'écroulent en entrant en phase avec la fréquence de leurs pas.
Les litanies peuvent-elles avoir une telle influence sur les esprits ?
Résonance : comme on peut le constater, j'ai choisi de ne pas parler de la résonance en tant que phénomène physique mais je suis content que Dolgo et Faidit en parlent.
Litanies : certainement. C'est le principe de base du chamanisme et de tous les "états modifiés de conscience".
Vous avez dit "caisse de résonance" ? Hélas, oui, parfois l'on prend conscience que l'on reproduit le même schéma avec les mêmes sons que ceux qui nous ont précédés ... jusqu'à ce que l'on découvre enfin son vrai soi, doté de ses propres capacités à créer et à aimer ...
Le son est vibration donc énergie. Il peut être un indicateur.
Quoi de plus saisissant que d'entrer en résonance avec l'orgue ou la chorale d'une église ? Il n'est pas de chaîne hi-fi qui puisse procurer pareilles sensations.
Quand dans un orchestre (ou une chorale) une section joue à l'unisson, il se produit un phénomène de résonance qui donne un plaisir énorme aux musiciens, un de ceux qui rendent "accro" à la musique. Je crois qu'effectivement c'est la puissance de l'énergie ainsi dégagée qui engendre une sorte de transe.
Sinon, dans la rubrique "souvenir, souvenir" je repense à mon mot-valise du jeu de l'an dernier. La raisonnance ou jouissance suprême des esprits vibrants. Rires
[Le gardien : la résonance est également ici.]
Faidit, connais-tu la symphonie "avec orgue" de Camille Saint-Saëns ? Et les symphonies "pour orgue" de Charles-Marie Widor ? Des merveilles ...
Cette résonance là est belle . Bien plus belle que l'Imagerie par Résonance Magnétique ! (IRM) . Rien à voir ...
Hélas, non, Alain, mais je vais tâcher de les découvrir. Est-ce en raison du film, ton billet me fait penser au bourdonnement qui débute l'introduction d'Ainsi Parlait Zarathoustra et, par enchaînement d'idées, au Big Bang. D'ailleurs, du point de vue de la physique quantique, tout est ondes, vibrations et résonances, l'âme peut-être aussi ...
Par intuition on peut penser que l'énergie précède la création.
Je le pense aussi, et selon les "quantitiens" le vide regorge d'énergie. C'est le quantique des cantiques !
La résonance d'une voix sur la sensibilité est parfois plus importante que le message qui l'accompagne.Cette musique des mots qui fleurissent dans le silence complice est délectation.Charnelle par sa source,aérienne par son envol,la mélodie d'une phrase ,comme le célèbre morceau de Vinteuil chez Proust,grave en nous la mémoire de la personne,nous livre une part d'elle-même,ses accents intérieurs,ses épreuves et ses joies...L'oreille,plus que la vue,est à ce titre infaillible:par certaines vibrations ,on sait si l'on est aimé,si l'on plaît,si l'on vibre à l'unisson.
Mais quand se tarit l'écoute,et que l'on se heurte à l'incompréhension,alors le chant se tait et cède parfois la place à cette résonance tyrannique,à ce bourdonnement insupportable que sont les acouphènes,cette musique adultérée et prisonnière ,étranglée par les émotions contenues.
""A peine la sensation délicieuse que Swann avait ressentie était-elle expirée, que sa mémoire lui en avait fourni séance tenante une transcription sommaire et provisoire, mais sur laquelle il avait jeté les yeux tandis que le morceau continuait, si bien que, quand la même impression était tout d'un coup revenue, elle n'était déjà plus insaisissable. Il s'en représentait l'étendue, les groupements symétriques, la graphie, la valeur expressive; il avait devant lui cette chose qui n'est plus de la musique pure, qui est du dessin, de l'architecture de la pensée, et qui permet de se rappeler la musique. Cette fois, il avait distingué nettement une phrase s'élevant quelques instants au-dessus des ondes sonores. Elle lui avait proposé aussitôt des voluptés particulières, dont il n'avait jamais eu l'idée avant de l'entendre, dont il sentait que rien autre qu'elle ne pourrait les lui faire connaître, et il avait éprouvé pour elle comme un amour inconnu. D'un rythme lent, elle le dirigeait ici d'abord, puis là, puis ailleurs, vers un bonheur noble, inintelligible et précis." (Marcel Proust. Un amour de Swann)
j'ai pas encore tout lu mais... "C'est le quantique des cantiques !" c'est carrément beau !
Ca résonne bien par là, non ? Merci Garde : je suis pas "fan" de tes réponses... évasives...discutables... mais y'a de quoi causer (elles sont discutables, étonnant, non ?).
Modestes et géniaux.
Discutables, certes. "Évasives" voudrait dire que j'évite de répondre, que j'élude. Je ne suis pas d'accord avec ce qualificatif.
Merci, Dolgo ! C'est cette idée de vide entrant en résonance et créant l'univers ex nihilo qui me l'a inspiré. Sans jouer les thuriféraires, je te trouve injuste avec notre ami Alain.
Non, pas injuste, dans son propre monde : il n'a pas la même sensibilité que moi; il le dit un peu vivement, c'est tout.
Mea maxima culpa... Evasif n'est effectivement pas le qualificatif adéquat.
j'me tais pour aujourd'hui !
Bonsoir Gardien. Je rentre et découvre ton gentil message et cette belle oeuvre de résonance. C’est un magnifique hommage à la mémoire de tout un peuple. Le bol Tibétain n’est pas un instrument en soit, malgré que le son qu'il procure aide et participe depuis toujours, à la méditation. Il a été utilisé dans beaucoup de traditions, bien que le contexte rituel exact soit souvent obscur. Les Bols Tibétains sont traditionnellement construits dans un alliage de sept métaux (l'or, l'argent, le cuivre, le fer, le plomb, l'étain et le mercure), c’est par ce mélange qu’on obtient la plus merveilleuse résonance. Bien qu'il n'existe pas d'enregistrements anciens, les techniques métallurgiques nécessaires à la réalisation des bols existaient déjà en Asie il y a 2500 ans.
Merci Gardien, prends soin de toi, bonne soirée, respectueusement. xuan-lay
Bonjour,
Discutez-vous encore de ce sujet Garde ?
Je discute de tous les sujets. C'est pour cela que les commentaires restent ouverts. Ils sont "modérés" (en affichage différé) à cause des annonceurs de médicaments interdits à la vente libre, des liens pour les sites pornographiques et de certains personnages vulgaires.
Quelle est la question ?
La résonance... Cela ressemble étrangement à l'empathie il me semble. Mais cela s'étend au-delà de la relation humaine pour atteindre les créations humaines qui produisent une résonance dans l'observateur. Maintenant, la résonance de quoi est-elle faite ? Est-elle ravissement, joie et bonheur ? Ou peut-elle aussi être désillusion, désespoir et inquiétude ? Et à qui appartient alors ce résultat émotif ? Est-ce que l'art est émetteur d'effets de résonance ou en tant qu'observateur suis-je la seule personne à produire ce résultat émotif ? Lorsque je suis empathique, je perçois l'émotion habitant l'autre qui se distingue de la mienne. Ici, ou suis-je, ou est l'autre, ou la chose ? Est-ce que l'observateur devient l'émetteur de façon simultanée ? Je n'arrive manifestement pas à trouver quelle est la question qui satisfait le plus ma réflexion. Qu'en pensez-vous jusqu'à présent ?
En passant, Bonne année !
Geneviève
Bonne année. Effectivement on peut dire que, dans le sens où je l'entends, Résonance et Empathie sont synonymes. C'est une empathie bilatérale.