D'ici
Par le gardien le lundi 17 juillet 2006, 00:00 - Versimots - Lien permanent
D'ici
De l'autre camp
Du pays de guingois
De tous
De ceux qui rient
De l'énigme encore vierge
De la vie souterraine
De la source
Du jaillissement
De l'éternité
D'entre les innocents
De l'herbe
Des oiseaux
Des graines
De rêve en rêve
D'amour et de solitude
A chaque fois que nous donnons
une réponse
Le soleil réchauffe le monde
Et se fait petit
Dans l'univers
D’ici on ne le voit pas
Car les autres soleils le protègent
Commentaires
Si ton ici est mon là-bas, qui est loin, qui est proche, de toi ou de moi ? Ici, quand je pose une question, elle résonne à l'infini dans l'univers. Ici le soleil chauffe et le monde se meurt dans le brasier de ses idées agonisantes. Ici les hommes ont peur et ne se rendent pas compte que leur peur même les détruit. Ici, on pense que là-bas l'herbe est plus verte mais on juge durement ceux qui ne sont pas d'ici et on n'ose pas partir là-bas. Ici, même du rêve on tremble, car le rêve, qui nous libère et nous arme, nous ouvre les portes de ce là-bas. Sortir du cadre, ça dérange, même quand le cadre est limitant. je ne vois plus ce que j'écris, car ton cadre de saisie est trop petit ! C'est étrange d'écrire à tâtons, sans voir ce que l'on écrit : le sens semble en prendre, dans l'invisible, un relief particulier.
C'est l'écriture automatique que tu nous décris.
"D'ici" exprime également ce rapport au temps qui nous porte au-delà ,pour nous affranchir de quelque tutelle par le défi verbal(le fréquent "d'ici à ce que je fasse telle chose"...)qui masque d'autant plus nos velléités et lâchetés que nous renforçons par le ton la vigueur de notre prétendu refus. Car c'est bien du présent que part cette charge en définitive dirigée contre soi,pérennisant du même coup nos pesanteurs.Mais nous avons beau nous escrimer:le futur qui escortera nos jours reniera,s'il
sphère inconsistante de" l'ici et maintenant " notre "moi", en dilapidant nos énergies par de vieilles querelles intestines. La partance est mouvement:j'aime la voir surplomber les escarpements ,s'enivrer du voyage de hasard,qui est liberté.Que d'aventures concentrées dans les monosyllabes généreusement polysémiques:"ici","là","ailleurs". De son côté,le "d'ici là" nourrit la réflexion en nous projetant au terme,quand tout s'aplanira et que
dérisoire ironie,pour se fondre avec le vrai silence de la capitulation sans condition.
Eden, tu n'aurais pas dû. J'arrête le Garde-mots.
Ca ferait un bon captchatchatcha anti-spam !
Toujours autant plaisir de vous lire. Et puis le blog est sympa maintenant. ;) :) Merci pour le lien. Surprise et touchée de sa dénomination.
Bonne continuation Garde. :)
D'"ici",que pouvons nous écrire sans nous référer incessamment à l'"ailleurs"? Une récente promenade en montagne m'a permis de constater combien fusaient les conversations,sous le couvert d'une sylve enchanteresse,sur des lieux lointains,en sorte que nous ne savions plus exactement où nous étions(les époques s'entremêlaient aussi dans l'entrelacs des souvenirs approximatifs ou des projets ,qui nous faisaient quitter des yeux la variété du paysage.)
Le "d'ici" est aussi aujourd'hui sujet au déracinement,tandis qu'à l'inverse l"ailleurs" est porteur de rêves. Ton blog,tout en permettant de voyager par toutes les connexions lexicales,associations d'idées...nous ramène à un point fort de ralliement de points de vue
contrastés,qui permettent de circonscrire un"ici" consistant,de favoriser la concentration,et de donner un port d'attache à la pensée qui s'échappe,sans
entraver sa liberté d'expression...Bref un blog qui vaut force médications par l'énergie qu'il transmet!...
Ce qui me plaît dans ce blog c'est la constellation des commentaires à la fois contrastés et similaires par l'esprit.
Pourquoi la parole en dérive se fait-elle insistante Quand le contempteur s'arroge le droit de la suspendre, Sans au demeurant l'avoir écoutée? J'ai senti l'aiguille fine qui de son trait segmente,sectionne, La parole incertaine qui chuchote et qui doute, Parce qu'il eût fallu faire part belle à l'illusion" d'ici" : La marmitée de soupe,la fleur expirante à la tapisserie, Le gâte-sauce à son pot , le rapin pour la pochade, Cette beauté postiche que "d'ici" l'on célèbre avec émulation, Cet "ici" qu'on ressasse , avant le remuement sournois Des choses que l'on tait : le post-scriptum posthume De l'idéal féal ,dont pourtant on s'écarte, Pour ne pas voir,dans l'ombre,sur le bord de leur ruissellement, Un tressaillement d'étoiles,ce poudroiement doré, Les chaudes réminiscences venues de cet "ailleurs" rêvé. .
Ni alexandrin, ni double hexamètre: ça ne peut être que du rap français. A l’œuvre on connaît l’artisan (见作品,识大师).
Une réponse... mais à quelle question?
Quand tu as la réponse, tu n'as plus qu'à choisir la question. C'est plus facile que dans l'autre sens, non ?
Oxy ici revenu.
Par un jeu rappelé
Par un je
Ignoré
Sans réponse
parce que sans question ?
Ton pays de guingois...
Existe-t-il un pays qui ne soit pas de gaingois?
Oui. C'est celui où le pays de guingois se regarde dans le miroir des intentions.