Spadassin
Par le gardien le vendredi 22 août 2008, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon.
Spadassin est attesté pour la première fois :
- en 1534, en tant que patronyme, dans La vie très horrificque du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas, abstracteur de Quinte Essence, livre plein de Pantagruelisme de François Rabelais. Le père de Gargantua, Grandgousier, est en guerre avec son voisin Picrochole à propos de fouaces. Ses lieutenants sont le duc de Menuail, le capitaine Merdaille et le comte Spadassin.
- en 1559, comme nom commun, dans Les vies des hommes illustres, traduit de Plutarque par Jacques Amyot. Il s’agit donc d’une antonomase.
Anecdote contemporaine
Un jour, j'ai dit à quelqu'un qui me fixait : "Pourquoi me regardez-vous d'un sale œil ?". Sa réponse me glaça un court instant : "Vous savez ?" Comme je faisais "non" de la tête il m'expliqua qu'il avait un œil de verre et qu'il avait perdu le vrai en se battant à l'épée dans les années 1950 à cause d'une femme. En racontant cette histoire autour de moi j'appris qu'il avait effectivement la réputation de provoquer les gens en duel pour un oui ou pour un non. Je devais mon salut au fait que je ne savais pas...
Commentaires
"il m'expliqua qu'il avait un œil de verre et qu'il avait perdu le vrai en se battant à l'épée dans les années 1950 à cause d'une femme."
Le bretteur monophtalme a peut-être vu la femme s'envoler à coup de due aile, pour le spa d'Assin* ?
*lieu-dit de Virieu-le-Petit.
PS : Vire yeux, le peut-y ?
S'agissait-il du dernier grand duel médiatique du 30 mars 1958 entre Jorge de Piedrablanca de Guana, 8e marquis de Cuevas, et Serge Lifar ? La presse avait été convoquée et Serge Lifar fut égratigné à l'avant-bras pour booster l'audience; mais pas un seul oeil ne manquait à l'appel à l'issue du spectacle.
Se battre en duel pour une femme ! ça se fait rare, c'est stupide et beau à la fois.
J'ai eu un chat spadassin. Noir, maigre et castagneur. Il perdait souvent ses combats et revenait toujours bien abîmé. Quelques semaines de repos et puis il retournait au combat. Un jour , il n'est plus revenu.
Il existe des spadassins moins sympathiques (pas sympathiques du tour même).Pour ceux qui ont vu et aimé le film 93, rue Lauriston, je communique ce lien qui raconte la vie de Raymond Monange, un de la "carlingue".
L'assassin ? Il est peut-être drogué.