Les huns et les autres

Les Alains (en grec alanoi, en latin alani) constituaient une tribu nomade ou semi-nomade de cavaliers scythes, apparue au Ier siècle après J.-C. aux abords de la Perse, en provenance du Caucase. Leur férocité et la rapidité de leurs attaques n’avaient rien à envier à celles des Huns. Ils méprisaient les vieillards car c’était pour eux un honneur de mourir au combat, et au contraire un déshonneur de mourir de vieillesse. Leur langue était un parler iranophone.

De Perse ils se déplacèrent jusqu’aux confins du Don, de l'Oural et du Caucase. On les retrouve en 406 au bord du Danube. C’est l’époque des grandes invasions barbares dans l'Empire Romain (Alains, Burgondes, Alamans, Suèves, Ostrogoths, Wisigoths, Vandales). De 407 à 409 ils écrasent les Francs et contrôlent Worms, Mayence, Strasbourg, Tournai, Arras, Amiens, Reims, Orléans. En 451 ils forment le centre du dispositif militaire mis en place contre Attila aux Champs catalauniques. Leur nomadisme guerrier les mènera jusqu'en Andalousie et en Afrique du Nord. Par la suite, ils s'intégreront progressivement aux peuples voisins ou seront exterminés par d'autres peuples plus puissants (les Wisigoths notamment).

Les Alains aujourd'hui

Malgré les apparences le prénom « Alain », très populaire en Bretagne dès le VIe siècle, ne vient pas du nom de ce peuple. Une autre étymologie est plus vraisemblable : en vieux  celtique le terme alan désigne le jeune cerf (ou faon).

En revanche dans l'Orléanais une centaine de localités perpétue leur souvenir : Alainville, Alaincourt, Allaigne, Allain, Allaines… À l'Est, leurs lointains cousins vivent encore actuellement dans le Caucase sous le nom d'Ossètes. Les Alains sont également les éponymes d’une sorte de chien de chasse de la race des dogues, les alanos espagnols.