Astrophotographie
Par le gardien le lundi 30 novembre 2009, 00:00 - Singumots - Lien permanent
La région HII d'Andromède
Astrophotographie de Jean Jacquinot
Sur le plan technique, il s’agit de recueillir le maximum de lumière, ce qui amène à choisir un télescope de grande ouverture et une pose longue. Le photographe doit avant tout s’affranchir des lumières et signaux parasites, et du bruit qui y est associé.
Quelques mots clés
- Albédo. Rapport entre la quantité de lumière que reçoit un corps non lumineux et celle qu'il réfléchit.
- Analemme. Figure tracée dans le ciel par les différentes positions du Soleil, relevées à une même heure et depuis un même lieu au cours d’une année calendaire.
- Année calendaire. Intervalle de temps correspondant à l'année du calendrier, du 1er janvier au 31 décembre.
- Année-lumière. Distance parcourue dans le vide par la lumière en un an, soit environ 10 000 milliards de kilomètres.
- Aphélie. Point de l'orbite d'un objet (planète, comète, etc.) où il est le plus éloigné du Soleil, autour duquel il tourne.
- Astéroïde. Objet du système solaire dont la taille est comprise entre un millier de kilomètres et une fraction de kilomètre.
- Bruit thermique. Image parasite engendrée par la chaleur de l'appareil photonumérique.
- Collimation. Réglage de l'alignement des différents éléments optiques d'un instrument les uns par rapport aux autres.
- Conjonction. Position apparente de deux ou plusieurs astres dans la même région du ciel.
- Écliptique. Ligne imaginaire définie par la trajectoire apparente du Soleil en une année sur la sphère céleste.
- Exoplanète. Planète qui tourne autour d'un autre Soleil que le nôtre.
- Galaxie. Immense ensemble d'étoiles, de poussières, de gaz interstellaires et de trous noirs dont la cohésion est assurée par la gravitation. Notre galaxie est la Voie lactée.
- Lumière zodiacale. Diffusion de la lumière du Soleil sur les poussières de l’espace du système solaire.
- Luminosité. Caractéristique de ce qui émet ou réfléchit la lumière.
- Magnitude. Luminosité d'une étoile ou d'un objet. Plus la magnitude est élevée, moins l'objet est brillant.
- Mécanique céleste. Mouvement d'objets astronomiques tels que les étoiles et planètes calculé à l'aide de théories physiques et mathématiques décrivant l’attraction gravitationnelle.
- Mosaïque lunaire. Photographie de la Lune réalisée en plusieurs clichés.
- Nova. Étoile qui devient soudainement très brillante. Cette vive luminosité ne dure que quelques jours, et l'étoile reprend ensuite progressivement son éclat initial.
- Pollution lumineuse. Les lampadaires, les faisceaux, les publicités lumineuses, l’illumination des monuments, la mise en éclairage de sites particuliers nous empêchent de plus en plus de voir les étoiles à l’œil nu. Cette pollution lumineuse est également parasitaire pour les appareils photonumériques braqués vers le ciel nocturne.
- Supernova. Étoile ayant au moins 8 fois la masse du Soleil et qui explose en fin de vie. Exemple : la supernova du crabe qui fut visible pendant un mois dans les années 1000.
- Système solaire. Système planétaire composé du Soleil et des objets célestes gravitant autour de lui.
- Télescope. Instrument d'observation astronomique constitué par une lunette dans laquelle l'objectif est un miroir concave de grand diamètre, qui donne l'image d'un objet situé à l'infini. Il doit suivre avec précision le mouvement de la voûte céleste pendant les longues poses.
- Univers. Ensemble de tout ce qui existe. Totalité des êtres et des choses ainsi que des lois qui les régissent.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis physicien de formation, spécialisé dans les plasmas chauds. Je m’intéresse à l’astrophotographie depuis deux ans.
- La technique de prise de vue est sans doute très spécifique ?
- Un reflex suffit pour commencer. Évidemment, au bout d'un certain temps, je suis allé plus loin. Pour l'imagerie du ciel profond, par exemple, j'utilise un matériel spécial, une caméra d'astronomie de type SBIG à capteur 24 x 36mm, avec système intégré de réfrigération à 35° en dessous de l’ambiante, qui permet de réduire nettement le bruit d’origine thermique. En effet une photo demande plusieurs heures pour recueillir suffisamment de lumière. Il faut en outre utiliser la trichromie grâce à des filtres spéciaux et le procédé HDRI (imagerie à grande gamme dynamique).
- Quelle est cette singulière tentation qui pousse à consacrer ses nuits à l’astrophotographie ?
- La nuit vous êtes seul avec le ciel. C’est fabuleux. Le ciel, d'ailleurs, est une présence. Les étoiles vous parlent… L’esprit trouve un rythme qui lui convient. Quand vous regardez les étoiles, vous pensez forcément à l’origine du monde, à l'histoire de l'humanité. De nuit, pour une photo, vous recueillez une lumière fossile qui a mis des millions d’années pour parvenir jusqu’à vous. Vous baignez dans le passé de l’Univers. Ça vous laisse dans un état presque de transe. Vous vous demandez ce que vous dit cette lumière...
Commentaires
Quand Blaise Pascal inspire Dandylan...
"Il faudrait parvenir à cette sagesse élémentaire de considérer les ténèbres où nous allons sans plus d'angoisse que les ténèbres d'où nous venons. Ainsi la vie prend son vrai sens: un moment de lumière." Paul Guimard.
A méditer.
Merci, Mahfoud, pour cette belle citation. Je l'embarque dans mes rêves.
Une photo du cosmos, c'est un instantané du passé...
c'est peut-être pour ça, aussi, qu'on a du mal à appréhender cette réalité d'une autre échelle ?
» Le ciel est une présence et les étoiles nous parlent »
Nous parlent de notre fragilité, de notre petitesse et notre vulnérabilité. Bien que pour les voir et les écouter, nous devons souvent s'éloigner des lumières et le bruit de la ville.
En regardent le ciel , en ecoutent les etoiles nous recevons la plus grand lesson d´humilité. On a tous besoin d´une.
ana ce que vous dites est tellement vrai.
Au bord de la méditerranée, dans ma région, se trouve une petite île déserte à 1km de la côte. Je m'y rend souvent le soir à bord d'une petite barque de pêcheur, et de là, je trouve un immense plaisir à contempler l'immensité du ciel étoilé. Je deviens alors l'infiniment petit face à l'infiniment grand. Un pur moment de bonheur.
Je parie que vous êtes tous les deux des grands amateurs du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. Mahfoud tu devrais le relire dans ton île, si ce n'est déjà fait...
Exellente idée garde, je le relirai volontiers mais ce serait au clair de lune; je m'y rend souvent le soir c'est tellement plus beau.Oui quelque part je me retrouve en Antoine de Saint-Exupéry surtout à travers cette belle citation lorsqu'il dit: "J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence...."
Ana, je vous fais tous mes compliments pour votre maîtrise de plus en plus belle de la langue française.
Mahfoud, je n'ai eu qu'une seule fois dans ma vie la chance de passer quelques heures sur une île déserte en Méditerranée, au sud de la Turquie. Il y avait un temple grec antique, à la fois en bon état et en ruine (évidemment en haut d'un promontoire). La résine des pins qui avaient proliféré pleuvait sur la pierre, et depuis le parvis on voyait toute l'étendue bleue de la mer. Pendant tout le temps que j'ai passé à cet endroit, je n'ai pas éprouvé une seule seconde l'envie d'être ailleurs.
Blechtrommel, à vrai dire l'île dont je parle est un îlot de 50 ha environ. Assez grand pour se sentir être un vrai Robinson crusoe. Du maquis surtout et des figues de barbarie, un paradis aussi pour les oiseaux. En dehors de l'été , le reste de l'année, l'îlot est pratiquement désert. Seule une cabane de pêcheurs, bâtie en pierre, entourée de végétation, veille sur les lieux et praîte à t' accueillir cher Blechtrommel. Tu es le bienvenu.
Merci beaucoup monsieurs! Maintenant, après d´avoir lu votres generouses commentaires, je dois aller regarder les étoiles. J'ai besoin, urgemment, d'une leçon d´humilité.
J'ai découvert que les étoiles, ils étaient encore dans le ciel, il y a quelques années dans un voyage à Tulum (dans les Caraïbes mexicaines). Debout dans la plage, je ne pouvait pas croire mes yeux. Je me suis sentie écrasée par l'immensité et la beauté qui avait devant mes yeux . J´avais oublié que les étoiles étaient encore là-haut. Encore, quelque fois je me demande, en surveillant le ciel, presque vide de la ville, si vraiment ils sont là.
Vous évoquez ainsi indirectement la pollution lumineuse des villes... J'ai déjà eu cette sensation.
C´est vrai Garde.... c´ est la raison pour laquelle je vais a Tulum deux fois chaque aneé: la mer berce mon coeur et les étoiles mon esprit. C´est genial!