Trois questions à Jean Jacquinot

- Qui êtes-vous ?
- Je suis physicien de formation, spécialisé dans les plasmas chauds. Je m’intéresse à l’astrophotographie depuis deux ans.

- La technique de prise de vue est sans doute très spécifique ?
- Un reflex suffit pour commencer. Évidemment, au bout d'un certain temps, je suis allé plus loin. Pour l'imagerie du ciel profond, par exemple, j'utilise un matériel spécial, une caméra d'astronomie de type SBIG à capteur 24 x 36mm, avec système intégré de réfrigération à 35° en dessous de l’ambiante, qui permet de réduire nettement le bruit d’origine thermique. En effet une photo demande plusieurs heures pour recueillir suffisamment de lumière. Il faut en outre utiliser la trichromie grâce à des filtres spéciaux et le procédé HDRI (imagerie à grande gamme dynamique).

- Quelle est cette singulière tentation qui pousse à consacrer ses nuits à l’astrophotographie ?
- La nuit vous êtes seul avec le ciel. C’est fabuleux. Le ciel, d'ailleurs, est une présence. Les étoiles vous parlent… L’esprit trouve un rythme qui lui convient. Quand vous regardez les étoiles, vous pensez forcément à l’origine du monde, à l'histoire de l'humanité. De nuit, pour une photo, vous recueillez une lumière fossile qui a mis des millions d’années pour parvenir jusqu’à vous. Vous baignez dans le passé de l’Univers. Ça vous laisse dans un état presque de transe. Vous vous demandez ce que vous dit cette lumière...