Théorie selon laquelle les noms utilisés pour désigner les mots, en particulier sur le plan phonique, ont un lien direct avec leur signification, un peu comme dans le cas des onomatopées. La forme et le contenu  du mot sont en quelque sorte de même origine et de même nature.

En établissant un rapport entre le son et la signification le cratylisme attribue ainsi un caractère naturel, quasi religieux, à l’étymologie, suggère l’hypothèse d’une langue universelle, idéalise la juste façon de nommer les choses. On retrouve une idée voisine avec le mythe de la Tour de Babel (Dieu punit les hommes de leur prétention à construire une tour qui monterait jusqu'au ciel en les dispersant et en les faisant parler diverses langues au lieu de la langue unique qu'ils employaient jusque là). On pourrait presque remonter au premier verset de l'évangile de Jean « Au commencement était le verbe » puisque les mots sont censés mimer la réalité. Les auteurs de la Renaissance, Rabelais en tête, ont éprouvé un vif intérêt pour le cratylisme. De nos jours le poète suisse Ferenc Rákóczy en fait même l'acte fondateur de tout processus poétique.

Mots voisins : iconicité (ressemblance naturelle entre le signe et ce qu’il signifie), langage (système de signes vocaux et graphiques destiné à l'expression de la pensée et à la communication entre les hommes), langue (système de signes vocaux et graphiques permettant la communication entre les individus au sein d’une même communauté), parole (usage concret du langage articulé dans le but d'exprimer ses pensées et ses sentiments), sémantique (étude de la signification des unités d'une langue),  signe (unité linguistique constituée d'une partie physique, matérielle, le signifiant, et d'une partie abstraite, conceptuelle, le signifié), signifiant (part matérielle, sonore ou visuelle, du signe), signifié (part conceptuelle, sémantique du signe).

Le terme fait référence au dialogue de Platon, le Cratyle, dans lequel l’un des interlocuteurs de Socrate, Cratyle, défend la thèse d’une relation motivée entre les mots et les choses. Pour lui, les mots sont attribués aux choses de manière symbolique et figée par le « Législateur ». L’autre personnage, Hermogène, ne croit qu’à l’arbitraire des mots (comme le fera plus tard Ferdinand de Saussure), dont les noms sont établis par convention entre les hommes ; autrement dit il n’y a pas de lien entre un son et ce qu’il signifie.