Pour savoir si vous êtes poète
Par le gardien le dimanche 5 juin 2005, 00:29 - Versimots - Lien permanent
Enfermez pendant une nuit sans lune une rose et un éléphant dans une chambre à coucher. Revenez le lendemain sur la pointe des pieds. Selon le spectacle qui s'offre à vous, vous saurez si, oui ou non, vous êtes poète.
Dans le meilleur des cas l'éléphant paraît normal mais il sent la rose. Si vous êtes content pour l'éléphant, vous êtes parfumeur. Si cela vous peine pour la fleur vous êtes poète.
La rose est grise et l'éléphant est rose. A l'évidence, ils ont conservé leur vertu. Si cette nouvelle vous déçoit, renoncez à la poésie. Si elle vous attriste, écoutez le silence, il cache peut-être une bonne nouvelle. Si elle vous met en joie dites-vous que le chemin est encore long avant l'édition de vos œuvres complètes.
L'éléphant et la rose se déclarent amoureux. Demandez-leur de vous fournir une preuve. S’ils refusent, réjouissez-vous : ils sont faits l'un pour l'autre, et vous pour la poésie. S'ils vous demandent l'adresse d'une bijouterie vous êtes perdu : ils sont victimes de leur imagination et vous de vos ambitions littéraires.
La rose est piétinée et l'éléphant a la trompe en tire-bouchon. Ne cherchez pas de vase pour rafraîchir la rose, ce serait de l'insouciance, surtout pas de la poésie. Une rose flétrie reste une rose, il n'y a pas besoin de lui redonner sa couleur, encore moins de la consoler. Si vous pleurez sur le méfait de l'éléphant vous n'êtes pas poète mais zoophobe. Si vous lui faites des reproches dites-vous bien que vous manquez d'humour. Vous risquez de réveiller les voisins qui vous ne le pardonneraient pas. Vous auriez peut-être envie de leur offrir la rose et vous ne savez même pas s'ils aiment les fleurs. Si vous faîtes des reproches à la rose ou si vous lui demandez pourquoi c'est une rose, vous êtes marchand de biens, sismologue ou réceptionniste. Si vous étiez poète vous poseriez délicatement la rose sur le rebord d‘une fenêtre en attendant le lever du soleil. Vous rêveriez, pour tromper le temps, au bourgeon dont elle est issue.
L'éléphant est piétiné et la rose dort debout. Si cela vous étonne vous êtes un être virtuel. Vous n'êtes pas poète mais vous-même objet de poésie. Si vous tenez ce spectacle pour un fait digne de narration, continuez à chercher, vous êtes sur la bonne voie. Si vous êtes triste pour l'éléphant, asseyez-vous sur la chaise la plus proche et attendez que les mots peuplent votre esprit. Regardez à l'intérieur de vous-même, vous allez sans doute y découvrir un sonnet.
L'éléphant pleure et vous pensez aux risques d'inondation. Descendez prévenir les voisins puis courez-vous jeter à l'eau, vous ne serez jamais poète. Si vous cherchez dans votre poche un gigantesque mouchoir à carreaux, continuez, la poésie pourrait bien débarquer un de ces jours.
La rose pleure et vous vous dites que c'est normal. Vous êtes réaliste et savant, et en plus vous avez raison : elle le fait tous les matins à l'aube. Dites-vous qu'elle est timide et que vous ne vous en étiez pas aperçu. N'en concluez pas qu'elle a eu des relations intimes avec l'éléphant. Elle a peut-être transpiré de peur.
Vous avez l’impression qu'il ne s'est rien passé entre l'éléphant et la rose. Chacun dort dans son coin. La rose est sur le lit et l'éléphant dans la baignoire. C'est normal, nous vivons dans un monde où tout doit être à sa place quand les autres ont les yeux ouverts. Vous en concluez que vous n'êtes pas poète ? Vous avez raison : si vous n'y croyez pas vous ne serez jamais poète. Vous désirez devenir poète malgré tout ? C’est bon signe, mais il vous faut encore subir une épreuve. Allez rôder près de la gare de Perpignan. Donnez rendez-vous à la rose aux pieds de la statue de Dalí et pleurez en silence en attendant l'arrivée du train. Si elle est en retard racontez votre histoire à Dali. Si elle ne vient pas partez en exil sans même prendre le temps de faire un mot-valise.
Vous décidez de revenir un autre jour sans ouvrir la porte ni même oser frapper ? Vous êtes réaliste, avec un rien d'obstination et d'insolence. Aucune tendresse dans tout cela. Peut–être un peu de timidité ou de voyeurisme. Pas de poème à l'horizon : c'est heureux pour la poésie.
Vous essayez de mettre la rose dans la trompe de l'éléphant ? Vous venez d'inventer un procédé littéraire ou un fantasme érotique. Cependant ne comptez pas sur les caprices de l'esprit libertin pour asseoir votre triomphe. Il se peut qu'il se fasse attendre. Pour patienter écrivez des vers. La poésie daignera peut-être y faire un tour.
La rose et l'éléphant sont en grande conversation. Cette vision du petit matin vous semble impudique. Révisez vos classiques, vous avez peut-être oublié de lire André Breton.
Vous auriez voulu faire un enregistrement vidéo mais vous avez oublié votre caméra ? Vous n'êtes pas poète mais chef de projet.
Vous n'avez pas suivi mes conseils par peur de l'hybridation ? Vous ne serez jamais poète, ou alors si vous le devenez vous écrirez des poésies bourgeoises. Vous participerez au championnat de rime. Peut-être même gagnerez-vous le premier prix.
Vous ne croyez pas un mot de ce que je dis ? Vous êtes un scientifique. Branchez votre ordinateur et écrivez des prospectus.
Vous ne voulez pas savoir ce qui s'est passé ? C'est normal il ne s'est rien passé et vous vous en doutez. Cette tendance à fuir la réalité est un commencement. Oubliez la grammaire et mettez-vous à écrire.
Vous avez des hallucinations : la rose et l'éléphant valsent dans la même bouteille. Vous décidez, finalement, que c'était une expérience pour rire. Bientôt vous recommencerez avec une voiture et un séquoia géant et vous aurez envie de convoquer la presse. Vous oubliez sans doute qu'on n'y publie pas de poésie.
L'éléphant et la rose n'ont jamais existé. Si le spectacle de leur absence vous émerveille, il est temps de vous mettre à l’eau de pluie. Vous touchez peut-être au but. Cependant vous n'allez pas écrire tout de suite en images. Il vous faudra encore attendre une lune ou deux.
Tout est calme. Vous écoutez le silence derrière la porte : entendez votre cœur battre en poésie et pleurez.
dessin animé torride...]
Commentaires
poète vos papiers !
Signé: Léo Ferré.
Il n'y avait qu'une rose mais elle était reproduite en abyme par un jeu de reflets sur les vitres de la serre. Naturellement, chaque image de rose était différente: c'est la preuve que vous êtes poète.
oui pardon pour cet oubli, à nos ages dire "poète vos papiers " c'est forcément léo, mais tu as raison il vaut toujours mieux :-)
Il y avait aussi du Petit Prince dans l'air...
Au matin, j'ai découvert l'éléphant transformé en une jolie peluche , il dormait encore, la rose posée sur lui.
C'est grave, Docteur ?
Oui, c'est grave: vous êtes poète.
[si vous préférez "poétesse" je corrigerai, mais ce mot manque de nimbe].
EXCELLENT :) Sweet
Ce matin, en ouvrant la porte, j'ai vu la rose et le poète endormis dans le même lit... Ca trompe, ça trompe, n'est-il pas ?
Johana.
Est-ce que ça veut dire que le poète est un éléphant ou que l'éléphant est poète ?
Eh bien, l'éléphant est plus poète que moi en tous cas ; je tombe de sommeil, mais vous remercie pour cette jolie plage de détente où les roses et les éléphants se croisent et se mélangent, certains illuminés parlant même d'éléphants roses.
Au plaisir, et bonne nuit...
Johana.
Je n'ai pas encore trouvé à quelle catégorie j'appartenais. Mais je promets d'y rêver cette nuit. Peut-être devrais-je dormir avec une rose dans mon lit ... (je m'excuse par avance auprès de l'éléphant: j'espère qu'il ne sera pas vexé de ne pas avoir été choisi...)
Si c'est la rose qui vous choisit : vous êtes poète.
je me suis promenée dans mon jardin ce matin et j'ai cherché des yeux, attendant un signe... mais aucune rose ne s'est manifesté. J'attendais, je ne sais pas moi, qu'elles se balancent doucement de plaisir, comme les mimosas du docteur Molyneux dans "drôle de drame", mais non, rien de cela. Elles ont juste légèrement rougi en me voyant. Elles sont surement timides. Et moi trop impatiente!
Recette pour faire bouger une rose: la fixer longuement, longuement, environ un an. Faites attention à bien rester immobile. Au bout d'un mois vous connaîtrez toute la philosophie et au bout d'un an vous SEREZ la poésie. Alors la rose se mettra lentement en mouvement.
Décidément je ne suis pas poète...c'est peut-être mieux comme ça! Blog qui m'a l'air tout à fait à mon goût, je vais y trainer un peu...
amitiés
nef'
Par contre, il faudrait me dire si je suis journaliste. Merci.
Non, vous êtes la maîtresse de la maison des mots.
Dans ce cas, ça va
J'ai passé une mauvaise nuit. Dans un demi-sommeil, j'ai cherché désespérément à faire un mot-valise en croisant une rose et un éléphant. Je savais pourtant que cela n'était pas possible, et malgré tout je croisais et décroisait phanrose avec elébose en écrasant des mammouths et des ellébores géantes teintés de gris et de rose.
Par chance, quand je me suis réveillé, la rose et l’éléphant avaient disparus, j’ai retrouvé toute ma sérénité.
Inutile gardien de me confirmer que je ne suis pas poète, je le savais déjà, j’aurais dû laissé cette rose et cet éléphant sur ton site. Je crois que je ne suis qu’un cruciverbiste. Chacun son truc
Parfois le poète, c'est celui qui ne sait pas qu'il est poète. Espère...
Pierre de Ronsard (1524-1585) est un éléphant, il aurait mieux fait de tomber amoureux de la rose. Signé: le gardien
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
En me reveillant ce matin ... l'éléphant avait fleuri ... je crois que je ne suis pas poéte(sse), mais que j'ai la main verte !
À moins que je ne me trompe, ils se marièrent et ils eurent beaucoup de petits boutons roses aux grandes oreilles qui couraient partout
:-)
C'était un très joli conte de fée, merci !
Luce-Île
Tombée « presque » par hasard sur votre site hier en fin d’après-midi, j'ai voulu tenter l'expérience de l'éléphant et de la rose...
Pour mettre un éléphant et une rose dans une pièce toute une nuit et venir voir ce qu’il en adviendrait au petit matin, il fallait bien sûr que je parte sur le champ en quête des deux dits protagonistes, n’ayant ni l’un ni l’autre au premier abord, à portée de bras. Me voilà embarquée dans l’aventure. Le plus dur en premier lieu a été de trouver l'éléphant, celui-ci ne courrant pas les rues de ma petite ville de province. Cependant au hasard d’une librairie, je suis tombée nez contre nez avec un conte Africain. L’affaire n’a fait qu’un tour, et aussi rapidement que possible le livre était dans mon sac. Une fois chez moi j'ai réussi à extirper, la bête, après de nombreux efforts, de son univers, toute penaude et gênée néanmoins par mon intrusion, dans le monde sablé de cet énergumène. Je l'ai posé délicatement sur le sofa, que, dans un lourd fracas il a complètement désossé. Pour la rose, ce fût plus simple car par chance, je me suis souvenue que j'en avais une sous la main, en bouton, fraîchement offerte au milieu de dix autres, par mon amant, délicate attention. Alors, sans faire trop de bruit, pour ne pas la bousculer et qu'elle ne se réveille avant l'heure, je l'ai extraite de ses consoeurs toutes écloses de rose et l'ai posée délicatement devant mon Africain d'Eléphant. J’ai pendu mes jambes à mes oreilles, me suis échappée et puis… J'ai commencé à écouter, l'oreille collée au contre plaqué de ma cloison. Je m'attendais à toutes sortes de bruits : du pire, du n’importe quoi, mais du bruit ! Un quelconque vacarme si ce n'est épouvantable au moins discret : une possible guerre, de la casse, des barrissements, quelques épines projetées contre les murs. Je mis même assez rapidement à guetter ne serait ce qu’un chuchotement. Mais non, silence. Pas l'ombre d'une dispute, pas le balbutiement d'une rencontre, pas de paroles, pas de musique, le néant.
J'ai alors commencé à réfléchir au pourquoi de ce silence. J’ai tout d’abord pensé que peut-être l'éléphant avait perdu son tonitruant organe vocal devant le si fragile bouton rouge timide, ou que peut être la rose de peur de l'énormité de son compagnon avait ravalé toutes ses épines et n’osait plus sortir de son pelochon. Finalement je me suis dit avec un brin de déception, qu’un éléphant et une rose dans une même pièce, ça pouvait peut-être s’ignorer sans bruit tout simplement. Après moult pérégrinations nocturnes, j'ai tout de même fini par m'endormir épuisée tout autant qu’inquiète.
Au petit matin, à ma grande surprise en ouvrant la porte, avec un peu d’appréhension Voilà ce que j’ai vu : Mon éléphant, le beau, le brave Africain n’était plus sur le sofa, ni nulle part dans la pièce, mon esprit quelque peu cartésien me poussa à le chercher désespérément, en l’appelant. Peut-être s’était-il fait tout petit, sa trompe en dedans pour ne pas effrayer la rose rosée, peut être s’était-il tout simplement caché pour l’amuser. Quoi qu’il en soit, plus d’éléphant ni sur le haut de l’armoire à glace, ni caché dans un coin, ni gros ni petit, pas la trace d’une seule trompe, ni de pieds de géant. Mon regard affolé s’est alors mis en quête de sa compagne de nuit. C’est alors que mes yeux sont tombés, émerveillés, sur le conte ouvert à cette page savannée d’où je l’avais la veille, enlevé. Le grand sage était là, au milieu du soleil avec sur son dos la rose toute peignée, qui se faisait caresser tendrement le pétale. Il était en train de lui lire « l’écume des jours », qu’il m’avait piqué dans le salon.
Moralité être poète à ses heures n’est pas donné à tout le monde. Dans tous les cas, merci pour ce blog, je viendrais y piocher de nouvelles trouvailles, lorsque mon dictionnaire personnel sera un peu à sec.
En parlant de ça, que dites vous de cacochyme?
L'aventure de la rose est très belle. Quelle plus noble destinée pour une rose que de poser dans un livre, qui plus est dans un conte africain, pour l'éternité?
Quant à "cacochyme" je l'afficherai un de ces jours, en tout cas avant d'en devenir moi-même un vivant exemple.
J'en ai encore des tas et des tas... Mais j'en garde un peu pour demain, la semaine prochaine, ou les mois à venir...
J'ai un petit faible cependant pour les mots singuliers, juste un pour la route et celui là, il fait parti des TOP5 pour moi, c'est un peu technique mais tellement poétique: splanchnopleurei
je m'excuse pour cette orthographe usurpé: splanchnopleure...
J'ai tenté l'expérience, ma curiosité piquée au vif, impatiente comme une gamine à l'idée du spectacle qui m'attendrait le lendemain matin. Si la vision que j'ai eu fait de moi une poète, je n'en ai aucune idée et d'ailleurs, est-ce vraiment important ? Toujours est-il qu'elle m'a semblé suffisamment jolie pour que je la dessine, en espérant que les deux êtres représentés ne m'en voudront pas de cet instant d'intimité volé.
Très belle illustration. Est-ce que je peux l'ajouter à mon billet ? Et le texte, où peut-on le lire ? Bref merci et à bientôt.
Héhé je suis illustratrice, ma plume donne naissance à des traits et non des mots... Les phrases de fond ne forment qu'un pastiche de texte, que vous seriez bien en peine de comprendre si je vous le donnais en sa version intégrale. Merci pour vos commentaires en tout cas ! Quant à ajouter le dessin au billet, garde-mot, c'est sans problème pour moi si vous indiquez mon copyright à côté.
Grand merci, vraiment, car cette illlustration est tout à fait en résonance avec mon texte. Pas de problème pour le copyright et même des références (site, livres...) si vous m'en proposez.
"Les phrases de fond ne forment qu'un pastiche de texte...": ça aussi c'est bien dans l'esprit de "Pour savoir si vous êtes poète".
j'ai ouvert la porte. L'élephant tenait entre ses pattes la rose qui dormait...
Il carressait ses pétales et la recouvra d'un drap pour qu'elle n'attrappe pas froid...
Quelle tendresse...On peut inviter l'éléphant dans un magasin de porcelaine. Peut-être le filmer pour la télévision ?
pourquoi pas...
c'est une idée... j'y réfléchi...
Les aventures de l'éléphant et de sa Rose femme
et de Rose, sa femme...
J'ai tenté cette expérience un soir d'ivresse... Ai-je besoin de préciser ce que j'ai vu sortir du placard?
Je suppose que c'était un éléphant en tutu et une rose assez ... boutonneuse.
L'éléphant enivré par le parfum de la rose s'est mis à flotter si la fenêtre était ouverte il se serait envolé si j'ouvre la porte le matin il se réveille, tombe sur la rose et l'écrase. Alors fait le tour de la maison casse la vitre s'il le faut mais je t'en supplie aide le à sortir...
L'éléphant est très léger. La rose n'est pas écrasée, juste un peu émue. Pour la secourir il suffit de souffler délicatement sur l'éléphant. Ça le soulève suffisamment pour pouvoir dégager la rose.
Un éléphant, qui plane, au flanc, au vent, c'est grand.
La rose glose, explose, s'arrose, s'arroge le droit de s'ouvrir au vent du vent qui vent des vents.La rose.
je suis sans voix ... éblouie par la réverbération du soleil sur la rose qui elle-même ... mais oui se reflète sur le flanc rebondi du bel animal ; éblouie aussi par votre esprit léger comme une rose, rose comme un éléphant, merci.
Merci. Revenez dimanche, il y aura du nouveau, et assez spectaculaire, à propos de ce poème.
"Baiser! Rose trémière au jardin des caresses". Ces mots empruntés à Verlaine, griffonnés sur un billet que venait de lui glisser Céleste alors qu'ils étaient en pleine cérémonie du trône, amenèrent un peu de rose au joues de Babar. A 75 ans bien sonnés, sa femme et lui étaient toujours aussi amoureux.
Il faut que l'éléphant l'arrose sinon elle fane... la trompe s'y pique et la rose heureuse
Je reste perplexe devant cette théorie.
En fait je suis sûr qu'il ne peut y avoir aucune théorie sur le fait d'avoir ou pas l'âme poètique.
Je pense que tout le monde a un penchant, a petite ou a forte dose, pour la poésie et ce trait peut être prononçé jusqu'a tenter d'écrire.
Quant à dire qui est poète ou non, pour moi, il en naît un tout les 50 ans par région et il ne se connaît pas toujours.
Si bien qu'on a peu et presque plus de poètes de génie à l'heure qu'il est, il n'y a qu'a voir la nouvelle scène française…
Faut dire que c'est passé de mode et pas aussi glorieux que de chanter les trucs des autres dans un micro.
Je sais aussi que je ne suis pas un poète, d'abord parce que je n'en ai pas le talent, et parce-que je fuis la souffrance comme la peste.
oh bien sûr j'ai du vocabulaire et je peux faire quelques rimes, pleurer que l'amour est mort et que les moutons viennent mourir sur la plage etc… Mais ça ne fera pas de moi un poète. poët pouet -))
Est-ce que tu peux voir des éléphants ailleurs qu'en Afrique et dans les zoos ? Est-ce que tu peux voir des roses ailleurs que sur les rosiers et dans les magasins de fleur ? Si oui, tu es poète malgré toi.
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est mort-e
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Quand je lis ces vers, comment pourrais-je croire un instant, sans me mentir, que je suis poète… J'ai l'âme à apprécier la poésie et à écrire quelques lignes parfois, comme je peux chanter du Ferré dans ma salle de bain, sans me croire chanteur.
[Le gardien : Léo Ferré a mis en musique ce poème de Rutebeuf.]
Ce fut ce soir où dans ma phrase
je vis surgir d'une parenthèse
une série de tendre bises
au doux parfum de ma rose..
(en parlant de rose! Mais oui... je sais que ça n'a rien à voir! Flemme quand tu nous tiens.. Bonjour le Garde)
Bonjour, et merci pour ce quatrain. Rien à voir ? C'est à voir ...
Longtemps, je me suis rêvé poête.
Cet été, pendant 2 mois, je voyagerai en train de Nice jusqu'au Détroit de Gibraltar. Le 15 mai, entre Marseille et Girone, j'ai justement une escale de deux heures à Perpignan.
Deux heures... C'est suffisant pour aller saluer Dali en espérant y rencontrer une rose, non ?
Deux minutes, tu veux dire ! Sors de la gare, la statue de Dali est devant toi, juste sur la place ! Si tu peux prévoir quelques heures de plus, va au musée Dali de Figueras, à une quarantaine de kilomètres, côté catalan. C'est Dali lui-même qui l'a fait et il y est enterré.
L'éléphant, inquiet de son éruption de boutons roses, a couru alors chez le dermato.
« Ne vous en faites pas, ce n'est qu'une pachydermose, Comme l'amour, c'est une douce maladie. »
L'éléphant a osé,
Rose s'est élevée.
L'art oser est venu;
Les ans sont confondus.
(ceux qui auraient raté le début
peuvent se rendre au commentaire 10
du billet concernant le mot “Seing”)
Vous y êtes ? Reprenons…
Quand la lune est nouvelle, il s’agit “normalement” d’une nuit sans lune.
.
“Normalement” car Wikipédia précise que quand la lune est nouvelle, il y a toujours un petit morceau en haut ou en bas qui est légèrement éclairé. Autrement dit, elle n'est jamais totalement nouvelle.
Il n’y a donc jamais de nuit sans lune.
Il n’y aurait donc pas d’éléphant, pas de rose, pas de chambre à coucher… pas de raison de revenir le lendemain sur la pointe des pieds ?…
Si cela vous déçoit…
c’est qu’en vous instruisant vous êtes devenu poète.
Une nuit sans lune, mais jamais sans l'autre.
Heureux que vous ayez pris votre inspiration chez moi. Bonne continuation.
Voic mon poème je l'ai écris pour l'anniversaire de ma mère et je vous en fait part .
Tu m'as fais naitre et m'as comblé de tout ton être,
Tu m'as aimé comme personne à jamais,
Tu m'as nourri chaque journée dans ma vie,
Tu m'as soigné à chaque fois que je me blessé.
Je n'ai pas toujours était gentil,
Mais au fond de moi je ne voulais pas te faire crier,
Je t'ai vu pleurer sans pouvoir te consoler,
Mais sache que tu es pour moi mon soleil.
Ton sourire et pour moi pur bonheur,
Et à cette heure je souhaite,
De toujours rester dans ton coeur.
Flo.S
Bienvenue. Le voilà désormais aux yeux de tous.
QUAND JE SOURIS JE PLEURE À L’INTÉRIEUR
QUAND JE RIS TOUT S’EFFONDRE À L’INTÉRIEUR DE MOI
JE SUIS HEUREUSE QUAND JE NE SUIS PAS MOI
ONT EST TOUS DES INCONNUS
PERSONNE NE SE CONNAÎT VRAIMENT
QUI ES-TU ? QUI NOUS SOMMES ? MAIS QUI JE SUIS ?
Je ne le serai peut-être jamais
j'ai adoré. et je suis choix "L'éléphant est piétiné et la rose dort debout. " ou la rose devient une sardine.
De la porte entre ouverte j'entends l'éléphant rosse dire :
Tu te trompe ma rose
Je suis, de toi amourose
que j'en devient florose
Ma douce, ma saccharose
Ne vois tu pas que Je virose.....
Baudelaire savait combien l'éléphant est poétique
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
(Le serpent qui danse)
ou dans le voyage
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !
Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux
il pressentait, Charles le mariage mystique de la rose et de l'éléphant
à toi Charles avec un peu de retard
Toutes ces digressions diversions ....a l'infini ,de la rose a l'éléphant
Enflent la bulle de la grenouille qui, malheureuse, ne put jamais devenir un boeuf......Ce qui est rassurant, dans le couple rose-éléphant, c'est l'absence totale de simple prémisse de guerre....Il suffit de sentir, voir les couleurs, imaginer le sable blond d'une Afrique poétique, pour naviguer dans la douceur de vivre.....
La-bas, tout est luxe, calme et volupté
J'espère que Baudelaire est heureux dans cet autre monde..
poèmes ratés
dans une corbeille en osier
déchirés, chiffonnés, gribouillés
cadavres de papiers
le poète s’est assoupi
fatigué
de chercher les rimes
de marcher sur les pieds
de ses poèmes imparfaits
le poète s’est endormi
sur son petit carnet
traces de larmes déversées
et de mots dessinés
en lettres de toutes les couleurs
poèmes ratés
le mal, le bien
le tout et le rien
la terre ronde
homme, pomme
espoir, désespoir
terre, univers, ombre, lumière
liberté, puberté, inadapté
bagatelle, hirondelle, dentelle
télégraphe, paragraphe, autographe
temps, tant et tant
paix
univers chiffonnés
le poète rêve
malgré ses poèmes ratés
je n’aurais pas vécu pour rien
Zorica Sentic