Le Garde-mots

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vendredi 18 mai 2012

Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d'avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un blanc navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix,
Il serpente, et, laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d'une tardive et languissante allure.
La grotte où le poète écoute ce qu'il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent ; il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule.
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l'azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.

Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus,
A l'heure où toute forme est un spectre confus,
Où l'horizon brunit rayé d'un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit,
Et que la luciole au clair de lune luit,
L'oiseau, dans le lac sombre où sous lui se reflète
La splendeur d'une nuit lactée et violette,
Comme un vase d'argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.

(Sully-Prudhomme)


[mais il est en proie
à un terrible cauchemar...]

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lundi 12 mars 2012

Sang de pigeon

Couleur soutenue, d’un rouge à la fois velouté et profond, tirant sur le carmin,  avec une imperceptible nuance de bleu.

Rubis
Mogok, une ville du Myanmar, l'ex-Birmanie, située sur les contreforts de l'Himalaya, est depuis cinq siècles la capitale mondiale du rubis. Elle produit une grande proportion de rubis « sang de pigeon », c'est la dénomination officielle des rubis les plus recherchés et les plus chers du monde (100 000 dollars le carat).

La vallée des rubis
Les non birmans n’ont pas accès à Mogok. En 1955, en revanche, Joseph Kessel a pu se rendre dans cette ville « Plus secrète que La Mecque, plus difficile d'accès que Lhassa. » Il en a rapporté un roman, La vallée des rubis, dans lequel il décrit l’extraction de la pierre précieuse dans des conditions effroyables pour l'homme.

Le nom du rubis « sang de pigeon » n'est pas usurpé, j'en ai été le témoin. Cliquez, mais attendez vous à n'avoir qu'un petit commentaire un peu mièvre et aucun reportage photo.

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lundi 6 février 2012

Spécisme

Système de pensée qui prône la supériorité d'une espèce sur les autres, dans la plupart des cas celle de l'espèce humaine et qui s'intéresse moins à la  souffrance des animaux. Certains considèrent cette attitude anthropocentrique comme une discrimination comparable au racisme et au sexisme. Synonymes : espécisme. Antonyme : antispécisme. Du latin species, subdivision du genre.

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vendredi 21 janvier 2011

Marsupilapin

*

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lundi 29 novembre 2010

Ambre

Ambre avec inclusion d'insecte
Contrairement à ce qu’on croit souvent l'ambre n'est pas une pierre mais une résine fossilisée et translucide, de couleur jaune mordoré. Il provient de conifères de la période oligocène (33 à 23 millions d’années), en particulier  de Pinus succinifera. Il a coulé des arbres en prenant au piège des insectes, des débris végétaux, ce qui représente une importante source d'informations pour les biologistes intéressés par l'évolution des espèces et par l'ADN préhistorique. On peut également y trouver des minéraux. Les forêts de cette époque sont fossilisées et ont disparu sous les eaux, c’est pourquoi on trouve l’ambre principalement sur les côtes, en particulier celles des états de la mer Baltique. Il y en a dans d’autre pays, comme la République dominicaine.

Arbre du bonheur
L’ambre est facilement inflammable et d’ailleurs le mot allemand qui le désigne est Bernstein (pierre qui brûle). Il coule dans l’eau pure mais flotte dans l’eau contenant 3 % de sel (ce qui n’est pas le cas des imitations). Si on frotte l’ambre contre de la laine il devient le siège d’électricité statique qui attire les petits morceaux de papier ou de feuilles, les brindilles, la poussière. Cette propriété fut découverte par le mathématicien Thalès vers 600 av. J.-C. L'ambre dégage une odeur aromatique si on le frotte sur un vêtement ou si on le chauffe. Il est utilisé à titre décoratif depuis l'Antiquité.

Étymologie : de l'arabe ‘an-bar, qui  désigne en fait l’ambre gris avec lequel il ne faut pas le confondre.

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lundi 23 août 2010

Ouaouaron

Ouaouaron

Grenouille géante originaire de la côte est du continent nord-américain, depuis la frontière mexicaine jusqu'au Canada, dont le coassement ressemble au beuglement d'un taureau. Sa taille est de 15 à 20 cm, soit plus de 40 cm lorsque les pattes postérieures sont en extension. Son poids est d'environ 600 grammes mais il peut monter jusqu'à 1 kg. Elle mange tout ce que sa taille lui permet d'attraper. Le têtard mesure entre  7 et 15 cm. C'est une espèce envahissante qui perturbe  l'équilibre naturel des autres batraciens. Elle a été volontairement introduite dans de nombreux pays européens comme animal de compagnie. Étymologie : il s'agit d'un mot iroquois de même sens. Synonymes : wawaron, grenouille mugissante, grenouille-taureau. Dans la classification zoologique : Rana catesbeiana.

lundi 28 juin 2010

Mauvais goût

Voici le secret le mieux caché du monde. Il paraît que quelque part au bout de notre banquise, il y a une race d’animaux un peu spéciale. Ils marchent sur leurs pattes arrière, modulent leurs cris grâce à une infinie variété de phonèmes, selon des règles précises qu’ils appellent grammaire, ont des activités bizarres, comme par exemple dénaturer le jus de raisin avant de le boire. Il paraît qu'ensuite ça leur monte à la tête et qu'ils sont joyeux. Ils se donnent eux-mêmes le nom d’hommes.

Ils ont de bien curieuses pratiques comme la psychologie, le roman, le théâtre, qui les aident, c'est du moins ce qu'ils prétendent, à comprendre leurs propres comportements. Ils regroupent leurs tanières à plusieurs étages dans des lieux appelés villes où ils s'entassent jusqu’à des hauteurs parfois vertigineuses.

Ils ont des opinions sur tout et une appellation spéciale pour chaque brin d’herbe, le plus petit insecte, les autres animaux. Nous, par exemple, nous sommes les ours. Hélas ils tuent certains d'entre nous et même ils nous dépècent. Chez eux la peau d’ours est un trophée qui a beaucoup de valeur.

Je sais où l’on peut trouver les hommes. Il y en a un peu sur notre banquise dans un village - une sorte d’accumulation de baraquements de toutes les couleurs à l'esthétique plutôt  douteuse. Souvenez-vous, l’an dernier j’ai disparu pendant une semaine. Je les observais de loin, protégé par ma blancheur. La nuit j’allais leur dérober de la nourriture. J’avais repéré un marchand de poisson. C’était facile à cause de l’odeur.

Je peux vous dire qu’ils ne sont pas aussi raffinés que nous. Figurez-vous, par exemple, qu’ils ont des machines dans lesquelles ils s’enferment pour se déplacer. Il en sort une fumée qui sent mauvais. Je me demande si ce n’est pas ça qui fait fondre notre banquise.

Ils ont aussi des longs bâtons qu'ils posent horizontalement sur une de leurs épaules, généralement la droite. S’ils les pointent dans votre direction vous êtes perdu. Il en sort, avec un grand bruit, une petite boule de métal capable de vous tuer. Ne vous approchez jamais de leur village sans une très bonne raison et toujours discrètement.

Si demain matin au réveil vous ne me voyez pas, ne soyez pas inquiets. J'ai envie de retourner chez les hommes. J’aimerais bien en manger un pour savoir quel goût ils ont.

lundi 8 juin 2009

Aiguail

Terme de chasse. Rosée, gouttes d'eau qui demeurent sur les feuilles. Chien d'aiguail, chien qui n'est bon que le matin. Du latin aqua, eau.

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lundi 11 mai 2009

Batrachomyomachie

Combat des rats et des grenouilles. Du grec batrakhos, grenouille ; mûs, rat ; makhê, combat. Titre d'un poème héroï-comique attribué à Homère, qui aurait ainsi parodié lui-même son Iliade. D’autres attribuent ce poème à Pigrès d'Halicarnasse (Ve siècle av. J.-C.).

La reine des grenouilles Physignathe (« Joufflue » ou « Maxigoître » selon les traductions), traverse un marais en portant sur son dos le rat Psycharpax (« Grippe-miettes », « Pille-Miettes », encore traduit par « Rognequignon »), fils de Troxartès (« Croque-pain »), qu’elle a invité à visiter son palais. Une hydre surgit. La grenouille plonge pour l'éviter et le rat, abandonné à lui même, se noie. Un autre rat, Lichopinax (« Lèche-plat »), a vu l'accident, et court l'annoncer à sa nation, en accusant Physignathe d'avoir agi par malice. Les rats, excités par Troxartês, déclarent la guerre aux grenouilles et le combat tourne en leur faveur. Les habitantes du marais vont bientôt être exterminées. Mais Jupiter et les dieux de l'Olympe, qui assistent au combat depuis le ciel, finissent par décider d’intervenir. Jupiter envoie des crabes pour arrêt le combat. Les rats prennent la fuite, et la guerre se termine au coucher du soleil.

vendredi 13 février 2009

Chryséléphantin

Chaque mot est un préjugé.
Friedrich Nietzsche

Au même titre que les gestes, la musique et les yeux des chiens, on peut aimer certains mots sans les connaître. Il suffit de les entendre, de les répéter, de les lire, de les écrire, pour que l'esprit s'envole bien au delà de leur définition.  Avant de passer à l'écran suivant essayez d'entendre, d'imaginer, de voir, de palper, de vous emparer de chryséléphantin. Faites-vous une idée, puis cliquez.

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