Le Garde-mots

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lundi 11 juin 2012

Micronouvelle

Récit en prose présenté sous une forme très courte et qui fait appel à l’imaginaire du lecteur. La vie y est croquée dans ce qu’elle a d’essentiel. L’implicite et l’ellipse en sont les principaux ressorts. Du grec mikros, petit, et de l'italien novella, récit imaginaire. Exemple : mon précédent billet, L’instant décisif, est une micronouvelle.

vendredi 8 juin 2012

L'instant décisif

Tous phares éteints, une voiture fonce vers eux dans la nuit. Au dernier moment, un bruit sourd. Ils tournent la tête et font le même écart sur le passage zébré. Ils ne se connaissent pas.

- Il y a de ces fous..., dit-elle.
- Des assassins, répond-il en apercevant un rayon de lune sur sa bouche et une étoile dans ses yeux.
- Nous avons failli mourir ensemble...
- Ç'aurait été dommage. Peut-être pourrions-nous vivre ensemble ?

La suite de l'histoire leur appartient.

vendredi 1 juin 2012

Je suis toujours jamais là

Je ne suis ni un escargot, ni un forain, ni un adepte de la toile de tente et pourtant ma maison n'est jamais au même endroit. C'est une maison comme les autres. On y entre et on en sort comme on veut, le tout est de savoir où elle est.

Ma maison n'existe qu'en dimension cachée. Je l'ai bâtie partout et nulle part, à tous les vents et tous les mystères, dans les entrailles du hasard ou sous les neiges de l'esprit. Elle a quatre murs et un toit mais personne ne l'a jamais bâtie même si j'en suis l'architexte. Personne n'y est jamais entré, personne n'en est jamais sorti. Certains en font le tour sans la voir, d'autres devinent sa présence mais personne ne songe à fermer les yeux pour mieux l'apercevoir.

ll est permis de l'imaginer, à condition d'avoir des pensées vagabondes et du temps à perdre. Je ne peux dire combien, si c'est un peu ou si c'est beaucoup, si c'est maintenant ou ailleurs, ici ou pour toujours. S'il faut s'attendre au pire ou au meilleur quand on la cherche. En tout cas elle s'inscrit dans un monde sans atomes. C'est la raison pour laquelle vous ne saurez jamais si vous aurez la chance d'y entrer un jour. Il faudrait, pour cela, une longue préparation, un goût pour le sacrifice et la fraternité du hasard.

Je vous le dis tout net : c'est la maison des rêves. Des amours, de la rencontre, d'un art impossible et du nom qu'on me donnerait si l'on pouvait m'y rejoindre. Elle est construite avec des mots et des prières et l'accueil y est chaleureux.

Si c'est une chimère c'est que rien n'a d'importance. Et pourtant vous devez admettre que vous ne l'avez pas inventée, sinon l'empreinte du monde est improbable, et même sans fondement. D'ailleurs je ne sais pas d'où je vous parle. Parfois je me demande si j'existe.

lundi 26 mars 2012

L'instant éternel

Vous êtes vous-même le capteur, l'objectif, le diaphragme, le temps de pose. Déclenchez quand la scène est à votre convenance.

Vous ne pouvez pas tirer l'image sur papier. Gardez-la dans l'intimité de votre mémoire, ce qui ne vous empêche pas, bien au contraire, de la retrouver à chaque fois qu'il vous en prend l'envie. De la regarder avec les yeux du sacrifice, de l'étudier, d'en faire une icône au hasard de vos silences.

Le flou n'est pas un problème. La couleur, elle, est plus difficile à maîtriser. Vous devez  l'insérer dans votre projet, l'apprivoiser, jouer avec elle plutôt que chercher à la reproduire. Si votre esprit n'est pas aussi précis que votre rétine, sachez que c'est le lot commun.

La photographie, c'est l'instant dont on conserve la trace. Il suffit de convoquer la lumière au moment décisif et de la fixer dans la chambre noire. L'entreprise est délicate car elle suppose une bonne connaissance de sa propre incandescence. En revanche il n'y a pas besoin de savoir ranger les images, elles se classent toutes seules dans les replis du monde inconnu qui, au fond de nous, s'enchaîne au désir.

J'ai découvert par hasard ce principe que l'on peut qualifier de magique, et qui consiste à photographier ses rêves. Je me suis endormi l'autre nuit en pensant à mon sujet favori, le cirque, et en me disant que j'aimerais bien le retrouver au cours de mon égarement quotidien dans les arcanes de la nuit.

Et c'est ce qui s'est produit. J'ai eu, un court instant, le sentiment de marcher sur de la sciure odorante, avec devant mes yeux un clown hirsute et débraillé. J'ai immédiatement su que c'était mon double mais je n'ai pas osé lui parler, j'avais trop de choses à lui dire. Au moment où j'allais enfin m'adresser à lui, son corps se figea et ses mains firent des moulinets. Il cherchait son nez et ne le trouvait pas. Soudain j'eus la sensation que la boule rouge était sur mon visage et je me réveillai en tentant de l'attraper.

C'est ainsi que j'ai découvert mon clown intérieur, celui qui sait prendre de la distance avec la vie. Je le convoque aussi souvent que possible, la nuit ou à l'état de veille selon les circonstances, notamment quand je suis triste. Il me sourit et j'ai l'impression de comprendre ce qu'il ne dit pas.

La photo intérieure, c'est l'art d'être soi-même à chaque instant de l'éternité.

lundi 3 octobre 2011

Le poète et le sacripant

Pendant très longtemps, Madame Rumpelkou eut deux fils, Paul et Paul. Elle leur avait donné le même prénom afin d'être sûre de ne pas se tromper, car sa mémoire lui jouait des tours. Monsieur Rumpelkou avait bien tenté de protester mais, comme il n'était pas leur père, elle avait estimé, une fois pour toutes, qu'elle pouvait se passer de son avis.

Madame Rumpelkou avait mis au monde deux artistes, chacun dans son genre, et qui avaient vécu de leur passion  jusqu'à en perdre la vie. Paul était doux et tendre ; Paul, de son côté, avait un caractère bien trempé et plutôt excessif. « Le poète et le sacripant», comme elle aimait à les appeler. Paul s’était fait remarquer par une scolarité exemplaire alors que Paul avait eut un parcours chaotique, truffé de punitions et de renvois. Paul était jardinier-paysagiste et son frère Paul avait choisi le métier de cascadeur. Ceci ne les empêcha pas de disparaître le même jour, dans des circonstances tout à fait semblables. Par une curieuse coïncidence Paul eut la poitrine transpercée par une fourche sur laquelle il avait trébuché et Paul, à quelques kilomètres de distance, par un sabre de combat. Le double malheur arriva au moment de la floraison des pivoines, dont Paul était un spécialiste reconnu, et pendant le tournage d'un film pour la télévision, dans lequel Paul était gladiateur. Inutile de dire que leur mère fut désespérée et que ses perpétuelles invectives contre monsieur Rumpelkou ne suffirent pas à lui faire oublier ses fils. Il n'y avait que leur prénom qui, par moments, avait du mal à revenir à son esprit.

Cette similitude dans la mort fit beaucoup jaser. Elle était d'autant plus frappante que Paul et Paul ne se ressemblaient pas. Paul avait de longs cheveux blonds, bouclés et soyeux, alors que son frère était chauve. Les traits de l’un étaient plutôt fins, l’autre avait un visage dur et marqué par le temps. Paul avait les yeux bleus, tandis que ceux de Paul étaient couleur noisette. Certes, ils avaient à peu près la même voix mais comme ils n'avaient jamais vécu ensemble, Madame Rumpelkou était la seule à se poser la question. Paul avait 22 ans au moment de la naissance de Paul et ils se connaissaient à peine.

D'habitude, quand je raconte cette histoire, les gens s'imaginent qu'ils étaient jumeaux. Je peux vous assurer du contraire, car je suis leur cousin Paul, né le jour de leur disparition. On dit qu'il y a entre nous un air de famille, mais personne ne sait si je ressemble à Paul ou à Paul, au poète ou au sacripant.

lundi 19 septembre 2011

Péripatétipute

Maman est péripatétipute. C’est notre voisine qui l’a dit à la boulangère. Quand elles m’ont vu elles se sont arrêtées de parler. Je ne se sais pas ce que ça veut dire mais, en tout cas, ça rapporte gros. Elle m’élève bien, m’achète tout ce que je veux. Comme elle me le répète souvent, nous n’avons pas besoin d’un papa à la maison.

À bien y réfléchir, je crois que ça veut dire « espionne ». Elle reçoit tous les jours des messieurs, jamais les mêmes, elle leur parle tout bas et s’enferme avec eux. De temps en temps je l’entends crier. Ensuite les messieurs ressortent en baissant la tête. Elle doit être chef espionne. C’est pourquoi elle les engueule.

La preuve, c’est que quand je lui pose des questions sur son métier elle murmure : « Moins tu en sauras mieux ça vaudra » Le problème c’est que demain, à l’école, la maîtresse va nous faire remplir une fiche sur notre famille. Il y aura entre autres une question sur la profession des parents. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire ? Je ne peux pas mettre « péripatétipute », car il ne faut pas que ça se sache. Je n’ai pas envie de voir arriver à la maison des ennemis.

Je vais écrire qu’elle est couturière car il y en a qui remontent leur braguette en sortant de la chambre. Comme ça la maîtresse ne saura pas la vérité. Je ne vais tout de même pas trahir ma maman ?

vendredi 12 novembre 2010

Récréation

C’était un garçon très droit qui ne disait jamais un mot plus haut que l’autre. Comme ça, sans fard, sans raison. On ne pouvait pas imaginer, tant son regard était direct, que cette attitude provenait de son éducation. Sa gentillesse était le témoin de sa nature profonde.  Il ne disait pas de vulgarités car, dans son cerveau, le centre  des injures était atrophié. Une anomalie génétique très rare d’après le médecin de famille.

Dans son enfance on le trouvait attendrissant et lui-même se félicitait de tous les baisers, bons points et bonbons qu’il recevait.

Un jour, vers ses dix ans, un de ses camarades lui donna un méchant coup de poing sur le nez et il saigna abondamment. Tout ce qu’il trouva à dire fut « merci », puis il s’éloigna sans pleurer. Bien entendu, il fut la risée de la classe. Une dizaine de ses copains, au moins, avait assisté à la scène. Ils se firent un plaisir de la raconter encore et encore à qui voulait l'entendre. À force d‘être la cible des enfants de son âge, il finit par comprendre qu’il était différent.

Il ne parla pas de l’incident à la maison. Mais un jour qu’il se trouvait à la pêche avec son grand-père, il eut soudain l’urgence de tout dire. Il raconta son histoire et, à sa grande surprise, son grand-père ne se moqua pas de lui. Il se contenta de lui glisser à mi-voix:

- Quand j’étais petit, j'agissais comme toi… »
- Comme moi ? Je ne suis pas comme les autres ?

Le grand-père avait un air très sérieux. Il ne le regardait pas car il était en train de ferrer un poisson.

- Non. Tu sais ce que ça veut dire « Imbécile » ? « Merde » ? « Va te faire voir » ?
- Mes copains disent des mots comme ça quand ils ne sont pas contents…
- Et toi, tu les répètes ?
- Jamais, je suis toujours content.
- Et tu les comprends ?
- Pas vraiment…
- C’est bien ce que je craignais. Tu as la même maladie que moi…
- Dis-moi, Grand-père… C’est grave ?
- Non. Mais ça empêche de grandir.

Une fois chez lui, le gamin se mit à réfléchir. Il faut que je trouve une injure très méchante, très grave. Je voudrais bien me fâcher avec Julien car il  a copié sur moi. Demain je lui dirai un gros mot et toute la classe le saura. Ils finiront par me laisser tranquille.

Oui, mais comment trouver un gros mot ? Quelque chose de bien sonore et d’inoubliable. Il pensa alors à ses voisins de palier qui se disputaient toutes les nuits. Comme on était en été et qu’il faisait très chaud ils ouvriraient la fenêtre à la nuit tombante et, une fois au lit, commenceraient comme d’habitude à crier très fort. Au lieu de se boucher les oreilles avec les mains pour pouvoir dormir, ce soir, il les ouvrirait très grandes.

Il dut attendre assez longtemps dans le noir avant d’entendre du bruit dans l’appartement d’à-côté. Soudain, peu avant minuit, le concert familier recommença. D’abord des cris de femme, inarticulés, répétés, sans signification, auxquels se mêlaient de temps à autre ceux de l’homme. Puis les mots commencèrent à venir mais il ne les comprenait pas. Il se demandait comment il allait faire pour en attraper quelques uns. De surcroît, il n’était pas sûr de pouvoir les retenir. Il y eut enfin un grognement qu’il avait déjà entendu, sans bien trop savoir de quoi il s’agissait. Quelque chose comme « Vas-y. C’est bon… » Ça lui parut intéressant et il s’endormit en se disant que ses copains allaient enfin l’entendre.

Le lendemain, à la récréation, il alla trouver Julien et lui reprocha d’avoir eu une meilleure note que lui au devoir de mathématiques, alors que d’habitude il collectionnait les zéros. À coup sûr il avait copié sur lui. Julien répliqua par un coup de poing sur son oreille gauche qui déclencha un attroupement.

En colère, pour la première fois de sa vie, et fier de l’être, il répliqua du tac au tac :
- Vas-y. C’est bon…

Alors toute la classe tomba à bras raccourcis sur lui et il ne dut son salut qu’à la sonnerie de la reprise des cours.

lundi 6 septembre 2010

Union libre

Le vertige ignore la juste mesure. Il prend  possession de l'homme, s'évade avec lui vers des vérités impalpables, le conduit sans ménagement aux confins de l'univers. Leur dérive est infinie. Peut-être a-t-il un rythme, un souffle, une musique, une fantaisie perdue dans le cerveau en berne, mais l'homme n'en sait rien car il est incapable d'entendre son propre pas. Le vertige le fait tourner autour d'un axe en perpétuelle mouvement. Il n'a ni le temps - car le temps n'est plus son repère - ni l'audace de se poser des questions. Aucune force, aucun appel de la raison, aucune voix pour crier ou prier. Il ne connaît que le vide et la soumission.

L'homme marche sur la plage à la recherche de sa fiancée. Il titube, comme si le vent se jouait de lui. Les hautes vagues ne lui font pas peur car il ne sait plus qu'elles existent. Il n'y a plus d'oiseau, pas de cris, pas de marée. L'odeur d'iode a disparu. Les couleurs ont rejoint la source de lumière.

Il marche en oubliant qu'il marche. Ses jambes le portent malgré lui vers l'inconnu. Ses paupières se sont envolées. Ses bras ont disparu dans le ciel invisible. Il n'a pas de visage, pas de souvenir, pas de crainte. Il sait seulement qu'une femme l'attend, silencieuse, sans savoir où et quand il sera en sa présence. Il marche en titubant vers un ailleurs où ils ne feront qu'un.

Au bout de la plage, un long fantôme noir flotte dans la tempête. Il s'entrouvre, comme pour l'accueillir. L'homme glisse vers cette forme sans regard et disparaît en poussant un cri. Son corps, son nom, sa pensée s'évanouissent. Il ne saura jamais à qui il appartient. Est-elle sa mère, sa sœur, son épouse, sa fille ? En tout cas, s'il revient à nous, c'est qu'elle aura accouché d'un être de savoir.

lundi 28 juin 2010

Mauvais goût

Voici le secret le mieux caché du monde. Il paraît que quelque part au bout de notre banquise, il y a une race d’animaux un peu spéciale. Ils marchent sur leurs pattes arrière, modulent leurs cris grâce à une infinie variété de phonèmes, selon des règles précises qu’ils appellent grammaire, ont des activités bizarres, comme par exemple dénaturer le jus de raisin avant de le boire. Il paraît qu'ensuite ça leur monte à la tête et qu'ils sont joyeux. Ils se donnent eux-mêmes le nom d’hommes.

Ils ont de bien curieuses pratiques comme la psychologie, le roman, le théâtre, qui les aident, c'est du moins ce qu'ils prétendent, à comprendre leurs propres comportements. Ils regroupent leurs tanières à plusieurs étages dans des lieux appelés villes où ils s'entassent jusqu’à des hauteurs parfois vertigineuses.

Ils ont des opinions sur tout et une appellation spéciale pour chaque brin d’herbe, le plus petit insecte, les autres animaux. Nous, par exemple, nous sommes les ours. Hélas ils tuent certains d'entre nous et même ils nous dépècent. Chez eux la peau d’ours est un trophée qui a beaucoup de valeur.

Je sais où l’on peut trouver les hommes. Il y en a un peu sur notre banquise dans un village - une sorte d’accumulation de baraquements de toutes les couleurs à l'esthétique plutôt  douteuse. Souvenez-vous, l’an dernier j’ai disparu pendant une semaine. Je les observais de loin, protégé par ma blancheur. La nuit j’allais leur dérober de la nourriture. J’avais repéré un marchand de poisson. C’était facile à cause de l’odeur.

Je peux vous dire qu’ils ne sont pas aussi raffinés que nous. Figurez-vous, par exemple, qu’ils ont des machines dans lesquelles ils s’enferment pour se déplacer. Il en sort une fumée qui sent mauvais. Je me demande si ce n’est pas ça qui fait fondre notre banquise.

Ils ont aussi des longs bâtons qu'ils posent horizontalement sur une de leurs épaules, généralement la droite. S’ils les pointent dans votre direction vous êtes perdu. Il en sort, avec un grand bruit, une petite boule de métal capable de vous tuer. Ne vous approchez jamais de leur village sans une très bonne raison et toujours discrètement.

Si demain matin au réveil vous ne me voyez pas, ne soyez pas inquiets. J'ai envie de retourner chez les hommes. J’aimerais bien en manger un pour savoir quel goût ils ont.

lundi 7 juin 2010

Migraine

Ceci est une nouvelle policière. Attention, elle va très vite. Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais elle est déjà commencée, et d'ailleurs rien ne prouve que vous existerez encore quand je l'aurai terminée. Quand vous comprendrez il sera trop tard car elle est franchement diabolique.

Vous pensez peut-être que je commets une erreur en mettant en scène mon écriture... Au contraire c’est très exaltant.   Je vous conseille, d'ailleurs, de rester sur vos gardes. Je n'en suis pas à ma première tentative et vous savez  que ma stratégie a toujours réussi. Encore quelques lignes et vous serez hors d'état de nuire.

Vous ne me croyez pas ? Rien d’étonnant car je me contente de répondre à des questions que vous ne vous posez pas. Admettez, au moins, que je suis sincère. L'énigme, si je peux me permettre, n'est pas que vous soyez la victime, c'est la manière dont je vais me débarrasser de vous. Patientez,  l'essentiel est pour bientôt.

Analysons la situation. Nous avons un assassin, moi – une victime, vous. Il ne manque que le mobile et l’arme du crime.

Le mobile, c’est la douleur. Les coups de marteau. Mon cerveau qui tangue. Je souffre  par votre faute et, en même temps, apprenez que je ne peux plus vous souffrir. Heureusement, d'une manière ou d'une autre, vous allez retourner au chaos qui vous a vu naître. Un tour de langue et votre sort sera scellé.

L’arme du crime s’appelle anagramme. Vous allez voir comme elle est efficace - et d'action rapide. Vous figurez dans le titre de cette nouvelle, d’accord, mais apprenez qu'au dernier mot - il est imminent -  je mélangerai les lettres et vous aurez disparu. Pouvez-vous seulement l’imaginer ?

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