Ceci est une nouvelle policière. Attention,
elle va très vite. Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais elle est déjà
commencée, et d'ailleurs rien ne prouve que vous existerez encore quand je
l'aurai terminée. Quand vous comprendrez il sera trop tard car elle est
franchement diabolique.
Vous pensez peut-être que je commets une erreur en mettant en scène mon
écriture... Au contraire c’est très exaltant. Je vous conseille,
d'ailleurs, de rester sur vos gardes. Je n'en suis pas à ma première tentative
et vous savez que ma stratégie a toujours réussi. Encore quelques lignes
et vous serez hors d'état de nuire.
Vous ne me croyez pas ? Rien d’étonnant car je me contente de répondre à des
questions que vous ne vous posez pas. Admettez, au moins, que je suis sincère.
L'énigme, si je peux me permettre, n'est pas que vous soyez la victime, c'est
la manière dont je vais me débarrasser de vous. Patientez, l'essentiel
est pour bientôt.
Analysons la situation. Nous avons un assassin, moi – une victime, vous. Il ne
manque que le mobile et l’arme du crime.
Le mobile, c’est la douleur. Les coups de marteau. Mon cerveau qui tangue. Je
souffre par votre faute et, en même temps, apprenez que je ne peux plus
vous souffrir. Heureusement, d'une manière ou d'une autre, vous allez retourner
au chaos qui vous a vu naître. Un tour de langue et votre sort sera
scellé.
L’arme du crime s’appelle anagramme. Vous allez voir comme elle est
efficace - et d'action rapide. Vous figurez dans le titre de cette nouvelle,
d’accord, mais apprenez qu'au dernier mot - il est imminent - je
mélangerai les lettres et vous aurez disparu. Pouvez-vous seulement l’imaginer
?