Le Garde-mots

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lundi 19 septembre 2011

Péripatétipute

Maman est péripatétipute. C’est notre voisine qui l’a dit à la boulangère. Quand elles m’ont vu elles se sont arrêtées de parler. Je ne se sais pas ce que ça veut dire mais, en tout cas, ça rapporte gros. Elle m’élève bien, m’achète tout ce que je veux. Comme elle me le répète souvent, nous n’avons pas besoin d’un papa à la maison.

À bien y réfléchir, je crois que ça veut dire « espionne ». Elle reçoit tous les jours des messieurs, jamais les mêmes, elle leur parle tout bas et s’enferme avec eux. De temps en temps je l’entends crier. Ensuite les messieurs ressortent en baissant la tête. Elle doit être chef espionne. C’est pourquoi elle les engueule.

La preuve, c’est que quand je lui pose des questions sur son métier elle murmure : « Moins tu en sauras mieux ça vaudra » Le problème c’est que demain, à l’école, la maîtresse va nous faire remplir une fiche sur notre famille. Il y aura entre autres une question sur la profession des parents. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire ? Je ne peux pas mettre « péripatétipute », car il ne faut pas que ça se sache. Je n’ai pas envie de voir arriver à la maison des ennemis.

Je vais écrire qu’elle est couturière car il y en a qui remontent leur braguette en sortant de la chambre. Comme ça la maîtresse ne saura pas la vérité. Je ne vais tout de même pas trahir ma maman ?

vendredi 12 novembre 2010

Récréation

C’était un garçon très droit qui ne disait jamais un mot plus haut que l’autre. Comme ça, sans fard, sans raison. On ne pouvait pas imaginer, tant son regard était direct, que cette attitude provenait de son éducation. Sa gentillesse était le témoin de sa nature profonde.  Il ne disait pas de vulgarités car, dans son cerveau, le centre  des injures était atrophié. Une anomalie génétique très rare d’après le médecin de famille.

Dans son enfance on le trouvait attendrissant et lui-même se félicitait de tous les baisers, bons points et bonbons qu’il recevait.

Un jour, vers ses dix ans, un de ses camarades lui donna un méchant coup de poing sur le nez et il saigna abondamment. Tout ce qu’il trouva à dire fut « merci », puis il s’éloigna sans pleurer. Bien entendu, il fut la risée de la classe. Une dizaine de ses copains, au moins, avait assisté à la scène. Ils se firent un plaisir de la raconter encore et encore à qui voulait l'entendre. À force d‘être la cible des enfants de son âge, il finit par comprendre qu’il était différent.

Il ne parla pas de l’incident à la maison. Mais un jour qu’il se trouvait à la pêche avec son grand-père, il eut soudain l’urgence de tout dire. Il raconta son histoire et, à sa grande surprise, son grand-père ne se moqua pas de lui. Il se contenta de lui glisser à mi-voix:

- Quand j’étais petit, j'agissais comme toi… »
- Comme moi ? Je ne suis pas comme les autres ?

Le grand-père avait un air très sérieux. Il ne le regardait pas car il était en train de ferrer un poisson.

- Non. Tu sais ce que ça veut dire « Imbécile » ? « Merde » ? « Va te faire voir » ?
- Mes copains disent des mots comme ça quand ils ne sont pas contents…
- Et toi, tu les répètes ?
- Jamais, je suis toujours content.
- Et tu les comprends ?
- Pas vraiment…
- C’est bien ce que je craignais. Tu as la même maladie que moi…
- Dis-moi, Grand-père… C’est grave ?
- Non. Mais ça empêche de grandir.

Une fois chez lui, le gamin se mit à réfléchir. Il faut que je trouve une injure très méchante, très grave. Je voudrais bien me fâcher avec Julien car il  a copié sur moi. Demain je lui dirai un gros mot et toute la classe le saura. Ils finiront par me laisser tranquille.

Oui, mais comment trouver un gros mot ? Quelque chose de bien sonore et d’inoubliable. Il pensa alors à ses voisins de palier qui se disputaient toutes les nuits. Comme on était en été et qu’il faisait très chaud ils ouvriraient la fenêtre à la nuit tombante et, une fois au lit, commenceraient comme d’habitude à crier très fort. Au lieu de se boucher les oreilles avec les mains pour pouvoir dormir, ce soir, il les ouvrirait très grandes.

Il dut attendre assez longtemps dans le noir avant d’entendre du bruit dans l’appartement d’à-côté. Soudain, peu avant minuit, le concert familier recommença. D’abord des cris de femme, inarticulés, répétés, sans signification, auxquels se mêlaient de temps à autre ceux de l’homme. Puis les mots commencèrent à venir mais il ne les comprenait pas. Il se demandait comment il allait faire pour en attraper quelques uns. De surcroît, il n’était pas sûr de pouvoir les retenir. Il y eut enfin un grognement qu’il avait déjà entendu, sans bien trop savoir de quoi il s’agissait. Quelque chose comme « Vas-y. C’est bon… » Ça lui parut intéressant et il s’endormit en se disant que ses copains allaient enfin l’entendre.

Le lendemain, à la récréation, il alla trouver Julien et lui reprocha d’avoir eu une meilleure note que lui au devoir de mathématiques, alors que d’habitude il collectionnait les zéros. À coup sûr il avait copié sur lui. Julien répliqua par un coup de poing sur son oreille gauche qui déclencha un attroupement.

En colère, pour la première fois de sa vie, et fier de l’être, il répliqua du tac au tac :
- Vas-y. C’est bon…

Alors toute la classe tomba à bras raccourcis sur lui et il ne dut son salut qu’à la sonnerie de la reprise des cours.

dimanche 9 mars 2008

Pour qui voter ?

Dessins d'enfants
Je reviens de l'école d'à côté, où j'ai pu voter en toute connaissance de cause.
Je ne vous dirai pas pour qui mais je vous ai rapporté une photo du panneau électoral.

lundi 23 juillet 2007

Dyslexie

Trouble durable de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez un enfant scolarisé dont les capacités intellectuelles, affectives et sensorielles sont normales. Il concerne aussi bien l’acquisition que l’utilisation des mots. Leur identification au cours de la lecture demande la coordination de trois systèmes d'analyse : visuel (qui perçoit les formes des lettres), auditif (qui identifie les sons), sémantique (qui reconnaît le sens des mots). Le mauvais fonctionnement de l'un des systèmes suffit pour altérer le processus. Chez le dyslexique c'est l'analyse phonétique qui est le plus souvent en cause. Il en résulte des confusions de lettres, inversions de syllabes, substitutions de mots. Il ne s'agit ni d'un trouble psychologique,  ni d'un désintérêt personnel ni d'un problème de pédagogie mais d'une difficulté dans l'habileté cognitive. La dyslexie tire son origine d'une anomalie génétique de la structure même du cerveau. Elle concerne 8 à 10% des enfants d'âge scolaire, soit 2 à 3 élèves par classe, avec un ratio de 3 ou 4 garçons pour une fille. Au total, on estime qu'un adulte sur dix est ou a été dyslexique. Étymologie : du grec dus, qui exprime une notion privative, et lexis, parole, élocution. Synonyme : la dyslexie a été décrite à la fin du XIXe siècle sous le nom de cécité verbale congénitale.

Parmi les dyslexiques célèbres : Hans-Christian Andersen, Agatha Christie, Winston Churchill, Thomas Edison, Albert Einstein, Francis Scott Fitzgerald, Gustave Flaubert, Benjamin Franklin, Galilée, Ernest Hemingway, John F. Kennedy, Louis Pasteur, Edgar Allan Poe, Auguste Rodin, Léonard de Vinci, Jules Verne.

Flèche Vous pouvez vous entraîner à devenir dyslexique. Cliquez pour en savoir plus.

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vendredi 26 janvier 2007

Référentiel bondissant



Passez votre pointeur  *sur les mots soulignés.


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