Le Garde-mots

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lundi 18 juin 2012

Naturalisme

Principe de retour à la nature. Du latin naturalis, conforme aux lois de la nature. Antonymes : antinaturalisme, artificialisme (tendance à croire que tous les phénomènes ont été produits  artificiellement, c'est-à-dire  fabriqués par l’homme).

Le mot a bien d’autres sens, en particulier dans le domaine philosophique et littéraire mais nous le retiendrons ici dans son sens anthroposociologique tel qu’il est pensé par Jean-Jacques Rousseau et représente le fondement de toute son œuvre.

Jean-Jacques Rousseau herborisant

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vendredi 13 mai 2011

Doxa

Ensemble des opinions communément admises dans une société et qui ont tendance à prévaloir sur les autres. Du grec doxa, opinion.

La doxa est un avis que l’on suit en fonction de ce qu’on croit savoir sur le monde. Quand elle s’applique au domaine privé (quelqu’un, par exemple, estime qu’il est bon de penser comme les autres) elle doit demeurer libre de s’appliquer. Quand, à l’opposé, elle régit les conventions sociales, le politiquement  correct, quand elle prétend s’imposer de façon arbitraire et figée comme un point de vue universel, il est légitime de la remettre en question, voire de la combattre. Elle est la garante de l'ordre social, de l'identité culturelle, encore faut-il que ces repères soient établis de manière juste et équilibrée. Autrement dit, l’opinion publique  ne doit pas prendre le pas sur l’opinion personnelle. Il ne faut pas  obligatoirement tenir quelque chose pour vrai sous prétexte que les autres l’admettent.

Synonymes et mots voisins : conviction, credo, croyance, doctrine, dogme (ensemble des points d’une doctrine donnés comme intangibles), idées reçues,  idéologie, implicite, opinion, point de vue, position, préjugé, présupposition, qu’en-dira-t-on.

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vendredi 5 novembre 2010

Ochlocratie

Forme de gouvernement dans lequel le pouvoir est aux mains d’une foule sans raison. Du grec okhlos, foule, populace, et kratein, commander.

Chaos politique, l'ochlocratie est un signe de déclin qui ne respecte pas les lois pré-établies. Selon les circonstances un mouvement populaire peut être interprété comme un moyen d'expression démocratique ou comme le fondement du pouvoir arbitraire. Cet abus est manifeste quand il s’exerce au sein d’une démocratie, dont il représente une dégradation. Il ne faut pas confondre l’ochlocratie et la pression populaire. Antonyme : démocratie (le démos c’est le peuple au sens noble du terme, l’ochlos, la foule dans ce qu’elle a d’irraisonné).

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lundi 18 janvier 2010

Godillot

Chaussure montante portée par les soldats depuis le Second Empire jusqu’à la Première Guerre mondiale. Du nom d'Alexis Godillot  (1816-1893), fournisseur de l'armée, qui créa ce soulier. Il s’agit donc une antonomase. En dehors de ce contexte le mot s'emploie familièrement pour désigner une grosse chaussure. Il qualifie également, par allusion à la discipline militaire, un parlementaire qui vote sans discuter ce qu’on lui propose.

Dessin d'Ydel

Merci au dessinateur Ydel pour cette caricature.
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Synonymes et mots voisins : après-ski,  babouche, ballerine, basket, bateau, botte, bottillon, bottine, brodequin, charentaise, chausson, chaussure, cothurne, croquenot, écrase-merde, escafignon, escarpin, espadrille, galoche, godasse, grolle,  mocassin, mule, pantoufle, péniche, pompe, poulaine, ribouis, richelieu, sabot, sandale, savate, socque, sorlot, soulier, spartiate, tatane, tennis.

vendredi 9 octobre 2009

Politique

Exercice du pouvoir dans le but de conduire les affaires publiques. Du latin politicus, relatif au gouvernement des hommes, lui-même du grec politikos, qui concerne les citoyens,  lui-même de polis, cité (polis a donné également police et policier).

Synonymes et mot voisins. Affaires publiques (ensemble de ce qui est relatif à l'administration d'un pays), Apolitique (qui se situe hors de la politique), Démocratie (système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par l'ensemble des citoyens), Dépolitisation (action de dépolitiser), Dépolitiser (enlever tout caractère politique à une action), Droit politique (discipline qui étudie l’aspect juridique des institutions gouvernantes),  État (autorité souveraine qui s'exerce sur un peuple et un territoire déterminés), Gouvernement (corps constitué qui dirige un pays), Impolitique (contraire à la bonne politique), Machiavélisme (système politique développé par Machiavel ; ce mot à acquis après lui une connotation de perfidie et de ruse), Nation (communauté humaine établie sur un territoire et qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique), Politicien (personne dont l’activité principale est la politique), Politisation (action de politiser), Politiquement (d’un point de vue politique),  Politiquement correct (conforme à ce qui est communément admis par la société), Politiser (donner une portée politique à un événement), Politologie (synonyme de « sciences politiques »),  Politologue (spécialiste de politologie), Pouvoir (autorité politique), Régalien (qualificatif qu'on applique au pouvoir souverain), République (système politique dans lequel le pouvoir est confié aux représentants du peuple), Sciences politiques (sciences qui étudient les faits politiques), Souveraineté (qualité d'une collectivité qui se gouverne elle-même), Subsidiarité (principe de répartition des compétences et de l'autonomie selon lequel on choisit pour chaque action, dans une structure hiérarchisée, le niveau le plus adéquat).

La politique et le Garde-mots

J'évite la politique sur ce site car elle tue la poésie. Comparez ces deux quatrains :

Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits

Et :

J'appelle la Terreur du fond de mes poumons
Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Lequel préférez vous ?

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vendredi 3 juillet 2009

Empreinte écologique

Papillon
Superficie du globe terrestre nécessaire à une population pour répondre à ses besoins, autrement dit à sa consommation de biens et services ainsi qu'à l’évacuation de ses déchets. Cet indicateur, décrit par le professeur William Rees de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver et son élève Mathis Wackernagel dans les années 1990, se mesure en hectares par personne, par ville ou par pays. Il permet d’évaluer la consommation humaine de ressources naturelles en fonction du mode de vie et des techniques de production. Il est le témoin de la pression exercée par l'homme sur la nature et ses écosystèmes.

En 2001 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), la biosphère possédait 11,3 milliards d’hectares  productifs, soit 2,3 milliards d’hectares d’eau (océans et eaux intérieures) et 9 milliards d’hectares de terre (1,5 milliards de terres cultivées ; 3,5 milliards d’hectares de pâturages ; 3,9 milliards d’hectares de forêts ; 0,2 milliard d’hectares de terrains construits), soit environ un quart de la surface de la planète. Les trois-quarts restant (déserts, calottes glaciaires, océans à grands fonds) ont de faibles niveaux de bioproductivité.

L’empreinte moyenne d’un français est de 5,3 hectares, elle excède de 62 % sa biocapacité (capacité utilisable  d’une surface biologiquement productive pour une année donnée). Par comparaison, celle d’un nord-américain est de 9,6 ha et celle d’un africain de 1,3 ha. On a calculé que si tout le monde vivait comme un européen il faudrait presque 3 planètes Terre pour subvenir aux besoins des hommes. L’empreinte écologique par habitant ne devrait pas dépasser 1,8 hectares, alors que ce chiffre a été atteint en 1976 et largement dépassé depuis.

Notre système économique en perpétuelle expansion nous amène à consommer plus que ce que la Terre peut nous offrir. Il a sans cesse besoin de nouvelles ressources énergétiques, lesquelles sont, par définition, limitées. Nous n’avons qu’une Terre, ce qui fait que la croissance linéaire est un non-sens. La gouvernance globale du monde doit raisonner et agir en tenant compte de  la notion de développement durable mais également  de l'indicateur essentiel que constitue l'empreinte écologique.

Sauvons la planète. Il est plus que temps d'instituer la décroissance, du moins celle qui renonce à exploiter à outrance les matières premières. Elle seule permettra l'accès à la nourriture, à  l'éducation, à la santé, à la communication, à la culture, à la sécurité et au bien-être de l'ensemble des êtres humains. La production et la consommation doivent être encadrées, alors qu'actuellement ce sont elles qui mènent le monde. Produire sans détruire, respecter le rythme de la nature, telle est la direction que nous devons suivre. Nicolas Hulot nous le rappelle : « Il faut trouver des outils de régulation qui, tout en maintenant une activité nécessaire au besoin de la société,  engagent une décroissance de l’utilisation des ressources naturelles, des flux de matière et d’énergie,  des déplacements, c’est-à-dire de l’impact écologique global. »

Le gardien a bien une petite idée, mais ne sait pas si elle tient la route. À l'instar du grand bouleversement qui, en 1905 en France, enflamma les esprits et redistribua  la démocratie, la séparation de l'Église et de l'État, il est partisan de la séparation de l'Économie et de la Politique. Comme vous pouvez le constater la peur n'empêche pas la naïveté.

vendredi 13 mars 2009

Barodet

Recueil publié au début de chaque législature et qui rassemble les textes des programmes et engagements électoraux des députés qui viennent d’être élus.


Caricature de Barodet
Le terme est une antonomase. Il dérive du nom du député Désiré Barodet (1823-1906), qui fit adopter ce recueil le 6 septembre 1881. Il fut instituteur en 1848-49 puis révoqué à cause des ses convictions républicaines. Il exerça ensuite divers métiers, comme employé de  commerce ou agent d’assurances. Le 4 septembre 1870, il fut de ceux qui proclamèrent la République à l’Hôtel de ville de Lyon. Par la suite il devint maire de Lyon (1872), puis représentant à l’Assemblée nationale (1873-1876), député radical de la Seine (1876-1896), sénateur de la Seine (1896-1900). En janvier 1900, l’une de ses dernières propositions de loi, non retenue, portait sur l’abolition de la peine de mort, afin « d’inaugurer le XXe siècle par un grand acte d’humanité et de civilisation ».

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lundi 16 février 2009

Salmigondis

Dessin d'Ydel

Merci à Ydel pour son dessin original.
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Ragoût fait avec diverses sortes de viandes réchauffées. Au sens figuré (et péjoratif), ensemble hétéroclite et confus de propos ou d’écrits de nature différente et peu compatibles entre eux. Étymologie : du moyen français salemine, plat de poisson, et condir, assaisonner.

Synonymes : amalgame, amphigouri, assortiment, bric-à-brac, capilotade, confusion, embrouillamini, enchevêtrement, entremêlement, fatras, fouillis, fricot, fricassée, galimatias, gloubi-boulga, imbrication, imbroglio, macédoine, magma, margouillis, mélange, méli-mélo, métissage, micmac, miscellanées, olla-podrida, panachage, pêle-mêle, pot-pourri, ramassis, tohu-bohu.

lundi 6 octobre 2008

Littré

Littré
Émile Littré (1801-1881). Médecin, vulgarisateur scientifique, philosophe, lexicographe français. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont une traduction de l’œuvre complète d'Hippocrate (1839-1862), la refonte du Dictionnaire de médecine de Nysten et une Histoire de la Langue française (1862). Son Dictionnaire de la Langue française (1844-1872) édité par son ancien camarade du lycée Louis-Le-Grand, Louis Hachette, est encore une référence de nos jours. Littré s’y montre philologue puisque, comme on peut le lire dans sa préface, il organise ses articles autour de l’histoire de la langue.

Il prit une part active à la révolution de 1830, fut conseiller municipal de Paris en 1848, député de la Seine en 1871, sénateur en 1875. C'était un adepte de la pensée positiviste d'Auguste Comte, et son principal disciple.

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jeudi 4 septembre 2008

Régalien

Terme qui qualifie le pouvoir souverain - autrefois la royauté, aujourd’hui l’État républicain. Il s’applique à la sécurité intérieure et extérieure, et fixe les règles de la vie en société. Il concerne le droit de battre la monnaie, de faire des lois, de rendre la justice, de gracier, de collecter des impôts, de participer à la désignation des évêques, de décider de la guerre et de la paix. On a tendance actuellement à employer le mot dans un sens politique pour désigner le pouvoir absolu et sans contrôle et à considérer que les missions régaliennes de l’État sont les vestiges du pouvoir absolu. Du latin regalis, du roi, lui-même de rex, regis, roi. C’est donc un doublet de royal, de même origine.

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