Amphigouri
Par le gardien le vendredi 15 décembre 2006, 00:00 - Métamots - Lien permanent
Texte burlesque, volontairement obscur, ne présentant que des idées sans suite. Par extension, propos confus et incompréhensible. Synonymes : charabia, fatras, galimatias, phébus. Étymologie inconnue.
Exemple d'amphigouri donné par Jacques Capelovici, dit
Maître Capelo, dans son livre Parlons correctement (Éditions
Maxipoche) :
"Cette attention aiguë et compréhensive aux éléments logiques et sonores, à
leur rôle vital, à leur délimitation, consolidation et véritable constitution
mutuelles ; cette participation intérieure à l'action du poème, cette inclusion
du lecteur en elle, - dès avant d'épouser autant qu'il est en lui par une
modulation juste sa substance et sa progression, avant de lui rendre son dû, la
résonance aérienne de son ordre profond d'abord "entendu" en tous les sens du
terme, conçu et construit par le poète -, ne sont pas moins impérieuses lorsque
le maître doit appeler à son aide les ressources de la langue maternelle, pour
abriter encore les enfants, pendant une heure soustraite aux aspects menaçants
du monde et aux aberrations ambiantes, sous la beauté réfléchie en eux,
reconstruite partiellement par eux, d'une forme heureuse, aux échos et vertus
incalculables : spectacle réalisé dans nos classes, dans une mesure
immédiatement perceptible et féconde, par quelques-uns qui en ont le souci avec
un sens juste de leur rôle -, et qui pourrait ne pas être rare : qui
confèrerait à notre enseignement, au-delà et au-dessus de toutes les
généralités vagues ou étalages documentaires, de tous pédantismes obnubilants,
une efficacité intime, le sens d'un recours, d'une fraternité possibles, le
goût de leur recherche, la confiance en la vie au milieu de ses risques,
quelque résolution de les mesurer et de s'y mesurer, quelque chance alors de
les affronter victorieusement, en soi-même et au-dehors."
Ce texte est beau comme du Proust certifié par huissier. Pour faire mieux,
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Commentaires
Bonjour. Je n'oublie pas que tu m'as demandé le mot "Jéhovah". Tu l'auras le 22 décembre, comme prévu. Je n'y parlerai pas de cette secte, du moins directement. Moi qui ne regarde jamais Fontaine et Bataille à la télévision, j'ai fait une exception il y a quelques jours. Dans leur dernière émission ils ont montré des parents qui ont renié leur fille quand elle a abandonné les TdJ à 18 ans. Ils lui reprochaient même d'oser leur écrire des lettres dans lesquelles elle leur disait son amour. Je connais aussi l'histoire d'un petit de garçon de quatre ars qui avait eu l'occasion, à l'école, de manger une part de gâteau. C'était une idée de la maîtresse, du fait qu'un de ses copains avait son anniversaire ce jour là. Quand il retrouva sa mère il lui dit, effrayé : "Maman, j'ai mangé du gâteau de feu ..." Alors tu comprends ... En outre les TdJ sont créationnistes ...
Phébus est un mot vieilli et inusité que je ressuscite pour le plaisir de la sonorité. Il signifie "Style obscur, ampoulé et alambiqué." Chateaubriand, par exemple, écrit "Donner dans le phébus".
Dandylan: d'accord. Faisons un AMPHIGOURI COLLECTIF. Je commence :
"Sur la proposition particulièrement générale d'une personne douée pour les arts muséographiques et hortifloraux, et dont la diversité d'objectifs multiples à l'intérieur du même appareil, didactiques, élaborées souvent en fonction de la description théorique des formes féminisantes opérant clairement à contre-jour associées à la diversité des métalangages, font obstacle à la communication sur les voies de communication parce que trop massivement érigées dans une tour d'ivoire chaotique et isolée des pratiques virtuelles, n'hésitons pas à déclarer par affirmation consentante et morale :
- Je suis proprement fatigué des ces commentaires qui s'engouffrent, Dieu seul sait comment et le diable sait pourquoi, dans le labyrinthe tourbillonnant qui mène vers on se sait quel limbes du commentaire avec cette particularité remarquable que ceux qui partent le plus vite vers ces néants sont les plus intelligents, les plus significatifs, signifiants et je dirais même meaningful… les miens par exemples, et celui de ce matin en particulier qui parlait, je crois, de jargon, de baragouin, de pataquès (qu’est-ce ?)et même de charabia ou de pathos pathétique de l’expression. J’y faisais référence à quelque poème oulipien sur mon âme et d'exquis mots, nourri de folles fables et ces jeux d'amphigouri sourd : l'ampoulé, l'oiseux d'ores. Et déjà l'ange Icare est tombé dans le sable… J'y parlais aussi de ce texte de défense de la langue française : Lorsque nous ne parlerons plus que les langages enseignés dans nos écoles : sabirs des grandes banlieues, dialectes de nos régions : breton, corse, basque, occitan, alsacien, picard ou catalan, tous fort respectables puisqu’ils constituent une part de notre identité et les piliers de notre langue mourante, mais qui ne pourront jamais s’y substituer, peut-être retrouverons-nous les restes de notre unité linguistique perdue dans des sanctuaires lointains qui auront su perpétuer ce que par bêtise nous n’avons pas su préserver.
Mais ceci n'est pas suffisant. Soyons conscients de ce que notre démarche peut avoir d'ouvre-boîte à rêve étriqué et essayons de penser le monde, tel qu'il s'ouvre sous la dent de la passion autocuisante. Les explications massives n’ont de cesse de raisonner avec le ressentiment général des abnégations réduites à leurs plus complexes chagrins.
Il faut aussi, si l’on considère les faits déambulatoires, se tenir informé des préceptes convaincus de manquer d’idolâtrie.
Dans l’exemple qui suit nous devrons nous attarder sur l’insouciance qui s’entrepose aujourd’hui à l’entrée des villes de communication. Nous verrons ensuite l’incurvation éclectique d’une mise à l’étroit de la conscience démographique, et nous finirons par nous demander ce à quoi nous ne répondrons que subrepticement, et par petites congestions rapidement abordées.
L’art apportera, par son essai d’excision véridique mais somme toute incantatoire, un reflet matériel à notre sujet dépouillé de toute sociologie exultée.
Nous ne manquerons pas d’aborder non plus, l’affliction certaine des conditions géostatiques s’imposant dans tout débat mis au service d’une avancée fondamentalement culturelle.
Ainsi, nous exacerberons l’information en toute justesse philosophique, mais sans l’alourdir de principes de langage.
Rétrospectivement, nous reviendrons sur la prévention du savoir, et sur le rôle sécable qu’on pourrait alors lui concéder, sans volontariat excessif.
Mises en rapport avec la possibilité sédimentaire du rudiment des langages opposés, les transcriptions auditives des concepts affermis par la position sociale, nous amèneront à réfléchir sur l’illumination fusionnelle des transepts.
Non sans réticence, nous ne pourrons nous empêcher de faire le constat alors, de nos débordements réticulés et sans retenues.
Et pour terminer cet essai une seconde et dernière fois, nous nous verrons dans l’obligation de paralyser un instant notre raisonnement portant les stigmates de la sténose labiale. Mais revenons à la communication et à l'enrobage qui comme des oriflammes parcourt le cerveau de la guerrière non assouvie par la bataille de polochons, embrigadée dans un autère lieu de débauche où les paroles n'ont que peu d'hygiène, d'où il s'en suit une ribambelle de guirlandes grotesques de mots et d'entrechats de paroles vociférantes à l'endroit et à l'envers de la grisaille du ciel, guirlandes qui s'entichent qui plus est d'une foulitude de grelots qui n'en finissent pas de vous casser les oreilles et le reste avec une cacophonie qui osa s'appeller "Communication"! Revenons donc à la com et constatons avec légitime effroi l'état de délabrement des murs et les immondices qui jonchent la moindre centimètre carré de rue.. Ca s'appelle parler! Au prétexte d'être compris, et Dieu sait quelles contorsions de l'esprit et parfois du corps faut-il faire pour en saisir le 10ème du sens, ça vous tronque l'harmonie linguistique toujours plus profond, au point d'en arriver au noyau dur: ça commence déjà le langage de signes à gauche à droite... Non il y'a d'autres moyens pour signifier aux sourds-muets qu'on compatit à leur malheur! (...)
[Envoyez la suite en "Commentaire", j'ajouterai au fur et à mesure des arrivées. Vous devez faire des phrases assez longues, au besoin j'arrangerai ce qui sera un peu trop compréhensible.]
et dont la diversité d'objectifs multiples à l'intérieur du même appareil , didactiques élaborées souvent en fonction de la description théorique des formes féminisantes opérant clairement à contre-jour et dont la diversité des métalangages font obstacle à la communication sur les voies de communication parce que trop massivement érigées dans une tour d'ivoire chaotique et isolée des pratiques virtuelles...
Garde,
serait il possible de donner la definition d'une secte et d'une religion ?
la difference que je fais, mais elle doit etre erronee c'est qu'une secte va embrigader, deformer la realite, souvent au profit d'un gourou et le tout dans un systeme communautairem avec une notion tout de meme de liberte de sortie du mouvement controllee...
mais plus je reflechis et plus je me dis qu'aujourd'hui cette definition qu'on le veuille ou non, convient egalement aux religions existantes...
je ne veux pas lance un debat secte/religion, juste avoir une definition precise des deux termes comme vous savez si bien le faire.
merci
dumby
Bonjour, Dumby. Content de savoir que tu es toujours dans la blogosphère. Ces deux mots méritent réflexion. Grossièrement nous avons tous une idée, mais en détail ? J'ai besoin d'y réfléchir. J'afficherai le mot "secte" le 5 janvier. A bientôt.
Encore...
Je vous ai lié à mon blog... Il est moins sérieux, mais un bon mélange entre langues (allemand, francais, anglais), mélancholie, musique, pensées, photos, du sérieux et des choses légères...
Bonne soirée et merci de ce site.
merci garde pour ce mot du 5 janvier.
je traine toujours dans la blogosphere, je regarde et lis...
bon week end
dumby
Mais revenons à la communication et à l'enrobage qui comme des oriflammes parcourt le cerveau de la guerrière non assouvie par la bataille de pelochons, embrigadée dans un autère lieu de débauche ou les paroles n'ont que peu d'hygiène d'où il s'en suit une ribambelle de guirlandes grotesques de mots et d'entrechats de paroles vociférantes à l'endroit et à l'envers de la grisaille du ciel.
(...)guirlandes qui s'entichent qui plus est d'une foulitude de grelots qui n'en finissent pas de vous casser les oreilles et le reste avec une cacophonie qui osa s'appeller "Communication"! Revenons donc à la com et constatons avec légitime effroi l'état de délabrement des murs et les immondices qui jonchent la moindre centimètre carré de rue.. Ca s'appelle parler! Au pretexte d'être compris, et Dieu sait quelles contorsions de l'esprit et parfois du corps faut-il faire pour en saisir le 10ème du sens, ca vous tronque l'harmonie linguistique toujours plus profond, au point d'en arriver au noyau dur: ça commence déjà le langage de signes à gauche à droite... Non il y'a d'autres moyens pour signifier aux sourds-muets qu'on compatit à leur malheur!