Empreinte écologique
Par le gardien le vendredi 3 juillet 2009, 00:00 - Singumots - Lien permanent
En 2001 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), la biosphère possédait 11,3 milliards d’hectares productifs, soit 2,3 milliards d’hectares d’eau (océans et eaux intérieures) et 9 milliards d’hectares de terre (1,5 milliards de terres cultivées ; 3,5 milliards d’hectares de pâturages ; 3,9 milliards d’hectares de forêts ; 0,2 milliard d’hectares de terrains construits), soit environ un quart de la surface de la planète. Les trois-quarts restant (déserts, calottes glaciaires, océans à grands fonds) ont de faibles niveaux de bioproductivité.
L’empreinte moyenne d’un français est de 5,3 hectares, elle excède de 62 % sa biocapacité (capacité utilisable d’une surface biologiquement productive pour une année donnée). Par comparaison, celle d’un nord-américain est de 9,6 ha et celle d’un africain de 1,3 ha. On a calculé que si tout le monde vivait comme un européen il faudrait presque 3 planètes Terre pour subvenir aux besoins des hommes. L’empreinte écologique par habitant ne devrait pas dépasser 1,8 hectares, alors que ce chiffre a été atteint en 1976 et largement dépassé depuis.
Notre système économique en perpétuelle expansion nous amène à consommer plus que ce que la Terre peut nous offrir. Il a sans cesse besoin de nouvelles ressources énergétiques, lesquelles sont, par définition, limitées. Nous n’avons qu’une Terre, ce qui fait que la croissance linéaire est un non-sens. La gouvernance globale du monde doit raisonner et agir en tenant compte de la notion de développement durable mais également de l'indicateur essentiel que constitue l'empreinte écologique.
Sauvons la planète. Il est plus que temps d'instituer la décroissance, du moins celle qui renonce à exploiter à outrance les matières premières. Elle seule permettra l'accès à la nourriture, à l'éducation, à la santé, à la communication, à la culture, à la sécurité et au bien-être de l'ensemble des êtres humains. La production et la consommation doivent être encadrées, alors qu'actuellement ce sont elles qui mènent le monde. Produire sans détruire, respecter le rythme de la nature, telle est la direction que nous devons suivre. Nicolas Hulot nous le rappelle : « Il faut trouver des outils de régulation qui, tout en maintenant une activité nécessaire au besoin de la société, engagent une décroissance de l’utilisation des ressources naturelles, des flux de matière et d’énergie, des déplacements, c’est-à-dire de l’impact écologique global. »
Le gardien a bien une petite idée, mais ne sait pas si elle tient la route. À l'instar du grand bouleversement qui, en 1905 en France, enflamma les esprits et redistribua la démocratie, la séparation de l'Église et de l'État, il est partisan de la séparation de l'Économie et de la Politique. Comme vous pouvez le constater la peur n'empêche pas la naïveté.
Commentaires
Je pensais que l'empreinte écologique, c'était celle qu'on faisait en marchant dans une bouse de vache !
Je crains que ce ne soit plus difficile encore que de faire pousser la fleur en la séparant de sa tige...
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Par ailleurs, l'économie ou la politique ne sont jamais pures ou transparentes. Elles visent à reproduire le système qui assure le pouvoir d'une poignée, dans tous les systèmes. Et qui voudrait d'un système qui réponde aux besoins de tout le monde? Ces « besoins », comment les définir? La société se compose d'intérêts et de valeurs contradictoires. En très, très bref, ma réponse.
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La décroissance ou la véritable croissance, doit débuter par le contrôle des naissances, l'éducation, le respect des droits fondamentaux de la personne, la reconnaissance de l'égalité entre les femmes et les hommes, et d'autre rêves de la sorte.
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Mais à la base, oui, notre Terre est très malade, je partage entièrement ton opinion là-dessus.
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Souvent, je me dis qu'il reste au moins, pour certains, certaines, la dignité.
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Zed
Je voudrais vous envoiyez une photographie de mon petit "empreinte écologique". Un ami a fait un affiche avec des images, qu´ill prendre en photos, de mon jardin cette printemps. Est-ce que ce posible de vous l´envoyer?
Vous dit bien: "Nous n´avont qu´un Terre", si on ne s´ocuppe d´elle, qui le feira?
“Produire sans détuire et respecter le rythme de la nature” Sera-t-il tellement dificile?
Je ne suis habituellement que consommateur des mots qui s'échangent ici, mais cet article m'a fait ressentir le besoin de prendre à mon tour la parole.
Je suis - comme tous ici, je le pense - fervent défenseur de notre planète. Mais il est un point sur lequel je ne puis m'accorder avec le gardien : la séparation de la Politique et de l'Economie.
Le rôle de l'Economie est de subvenir aux besoins des Hommes, raison pour laquelle ils ont besoin de se réunir et par conséquent d'entretenir des relations, régies par la Politique.
Le rôle même de la Politique est de réguler l'Economie, sans quoi ce monde ne serait-il que le chaos le plus inextricable. Vous arrive-t-il de frémir devant l'idée de que des instances obscures, servant des intérêts privés et retors, n'arrivent à prendre le pouvoir ? Le rôle de l'Etat est de servir l'intérêt de la collectivité, démunie face aux machines de guerre que peuvent être certaines multinationales. C'est le sens des luttes sociales du vingtième siècle, et leur résultat - en France en tout cas - est la fin de l'exploitation légale. Nul ne vivra plus dans les corons de Germinal, parce que les travailleurs ont gagné des droits face à des exploitants peu soucieux de leur conditions de vie.
N'avez-vous pas été scandalisé des mécanismes financiers mis au grand jour par une crise presque sans précédents (souvenez-vous, en 1929...) ?
Chacun défend ses intérêts. D'une manière ou d'une autre, ceux-ci arrivent parfois à supplanter toute notion de moralité. C'est ce qui fait que l'économie se doit d'être protégée d'elle-même.
Ce n'est pas en se battant contre ce mécanisme, qui n'est autre que celui de la recherche du meilleur, qu'il sera possible de changer ce monde : ce serait interdire de rêver, couper les têtes qui dépassent...
C'est au contraire en allant dans son sens qu'il est possible de progresser. Il serait désavantageux, voire d'une perversion masochiste que de vivre "écologiquement" si cela ne devait rien rapporter d'immédiat ; en effet celui qui passerait outre n'aurait, au-delà d'un cas de conscience vite oublié, aucune raison de ne pas consommer plus que ses voisins. Un consommateur de plus, changera-ce la face du monde ? Non. Cependant, son voisin aurait devant les yeux la preuve des bénéfices qu'il pourrait tirer d'une conduite moins rigoureuse, alors que ses efforts ne concerneront que le monde qu'il livrera à ses enfants. Est-il utile de le rappeler ? L'Homme est une créature bassement mortelle.
Il faut donc que la protection de l'environnement rapporte. Il devient intéressant d'obéir aux normes écologiques lorsque les amendes versées à l'Etat, compensatoires des dégats collatéraux liés à la pollution, dépassent le montant des installation requises.
Il devient intéressant de mettre des capteurs solaires sur son toit lorsque leurs performances et leur prix devenu accessible permettent de les rentabiliser. (de même pour les pompes à chaleur, les éoliennes, etc.)
Il devient intéressant d'abandonner les énergies polluantes quand leur coût de revient dépasse celui des énergies propres. Cela peut nécessiter une flambée des prix du pétrole (simple exemple), ou une taxation drastique.
Tout cela nécessite l'effort d'un Etat, pour encourager les bons comportements et punir les mauvais.
Mais c'est l'Economie qui, en tirant les conséquences de ces mesures, mène à un monde plus économe, justement, et surtout plus respectueux de l'environnement.
Il reste une partie du chemin qui nous appartient : faire le tri de nos déchets, marcher au lieu de conduire (cela constitue tout d'abord l'une des rares formes d'effort physique que nous fournissions, ce qui nous bénéficie directement, mais aussi une occasion de moins de salir l'air que nous respirons) acheter des légumes bio (pour notre santé d'abord, mais aussi dans l'espoir que leur fabrication ait nécessité moins de polluants).
Cela nécessite un prise de conscience, et l'Etat, encore une fois, doit y participer, en faisant rentrer, même dans le cerveau ramolli des téléaddicts les plus désespérants, que tout cela "rapporte" directement.
C'est cette démarche tournée vers l'individu désireux d'une vie meilleure, qu'il voie les choses à long terme ou non, qui nous amènera à un salut éco-logique. Parce que rien n'importe plus à un Homme que de mener une vie bonne : il n'en a qu'une !
Pour reprendre un de vos mots, «La Joconde sourit parce que tous ceux qui lui ont dessiné des moustaches sont morts.»