Papillon
Superficie du globe terrestre nécessaire à une population pour répondre à ses besoins, autrement dit à sa consommation de biens et services ainsi qu'à l’évacuation de ses déchets. Cet indicateur, décrit par le professeur William Rees de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver et son élève Mathis Wackernagel dans les années 1990, se mesure en hectares par personne, par ville ou par pays. Il permet d’évaluer la consommation humaine de ressources naturelles en fonction du mode de vie et des techniques de production. Il est le témoin de la pression exercée par l'homme sur la nature et ses écosystèmes.

En 2001 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), la biosphère possédait 11,3 milliards d’hectares  productifs, soit 2,3 milliards d’hectares d’eau (océans et eaux intérieures) et 9 milliards d’hectares de terre (1,5 milliards de terres cultivées ; 3,5 milliards d’hectares de pâturages ; 3,9 milliards d’hectares de forêts ; 0,2 milliard d’hectares de terrains construits), soit environ un quart de la surface de la planète. Les trois-quarts restant (déserts, calottes glaciaires, océans à grands fonds) ont de faibles niveaux de bioproductivité.

L’empreinte moyenne d’un français est de 5,3 hectares, elle excède de 62 % sa biocapacité (capacité utilisable  d’une surface biologiquement productive pour une année donnée). Par comparaison, celle d’un nord-américain est de 9,6 ha et celle d’un africain de 1,3 ha. On a calculé que si tout le monde vivait comme un européen il faudrait presque 3 planètes Terre pour subvenir aux besoins des hommes. L’empreinte écologique par habitant ne devrait pas dépasser 1,8 hectares, alors que ce chiffre a été atteint en 1976 et largement dépassé depuis.

Notre système économique en perpétuelle expansion nous amène à consommer plus que ce que la Terre peut nous offrir. Il a sans cesse besoin de nouvelles ressources énergétiques, lesquelles sont, par définition, limitées. Nous n’avons qu’une Terre, ce qui fait que la croissance linéaire est un non-sens. La gouvernance globale du monde doit raisonner et agir en tenant compte de  la notion de développement durable mais également  de l'indicateur essentiel que constitue l'empreinte écologique.

Sauvons la planète. Il est plus que temps d'instituer la décroissance, du moins celle qui renonce à exploiter à outrance les matières premières. Elle seule permettra l'accès à la nourriture, à  l'éducation, à la santé, à la communication, à la culture, à la sécurité et au bien-être de l'ensemble des êtres humains. La production et la consommation doivent être encadrées, alors qu'actuellement ce sont elles qui mènent le monde. Produire sans détruire, respecter le rythme de la nature, telle est la direction que nous devons suivre. Nicolas Hulot nous le rappelle : « Il faut trouver des outils de régulation qui, tout en maintenant une activité nécessaire au besoin de la société,  engagent une décroissance de l’utilisation des ressources naturelles, des flux de matière et d’énergie,  des déplacements, c’est-à-dire de l’impact écologique global. »

Le gardien a bien une petite idée, mais ne sait pas si elle tient la route. À l'instar du grand bouleversement qui, en 1905 en France, enflamma les esprits et redistribua  la démocratie, la séparation de l'Église et de l'État, il est partisan de la séparation de l'Économie et de la Politique. Comme vous pouvez le constater la peur n'empêche pas la naïveté.