Le Garde-mots

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Délimots

Les délires du gardien.

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lundi 12 avril 2010

Toute œuvre d'art est un symptôme

Supposons que vous ayez un grain de folie, une araignée Araignée au plafond, une aimable fantaisie dans le regard intérieur.                                                                                                                                                                                                                                               *
Deux voies s'ouvrent à vous. Ou bien vous cultivez ce grain, vous l'arrosez d'alcool, vous le parfumez au cannabis, vous vendez votre âme aux cacahuètes, vous postulez pour le poste de postier post-moderne, vous adoptez une colonie de cafards, vous semez le délire aux quatre vents de la langue française, vous prenez des bains de lait de pipistrelle, vous vous déguisez en cimetière, vous exhibez vos parties zénithales, vous devenez la coqueluche des médias avec vos crimes à grand spectacle. Ou bien vous vous emparez d'un pinceau, d'un burin, de feuilles de musique, vous griffonnez des poèmes sur les supports les plus improbables, vous essuyez vos pensées sur le clavier d'un ordinateur à protons. Il en sortira un rêve incarné, un bouquet de soupirs, des poèmes en col Mao, une chanson balsamique, des romans génétiquement atrophiés, un dictionnaire à usage sidéral ou un chef d'œuvre.

Si vous aviez un cerveau hors limites comme Antonin Artaud, le facteur Cheval, Camille Claudel, Salvador Dalí, Guy de Maupassant, Frédéric Nietzsche, Robert Schumann, Vincent Van Gogh, quel chemin artistique choisiriez-vous ?
   
Jérôme Bosch (vers 1500).
        La nef des fous.

lundi 10 septembre 2007

Cent questions sans réponse

Dali nu

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vendredi 7 septembre 2007

Ne faites pas tomber votre savonnette quand vous êtes sous la douche

Veillez à ne pas lâcher votre savonnette quand vous êtes sous la douche, il y va de l'avenir de l'humanité. Ça n'a l'air de rien, mais avez-vous songé à la quantité d'eau qui coule pendant que vous la ramassez ?


Psycho

Faisons un petit calcul, et encore nous n'allons prendre en compte que les gens propres. Pour ne vexer personne choisissons, au hasard, les français. Admettons que la moitié d'entre eux prenne une douche tous les jours. C'est réaliste, non ? Le débit moyen d'une douche est de 15 litres/mn. Le temps pour ramasser une savonnette est à peu près de 10 secondes. Si chacun de ces trente millions de français laisse échapper sa savonnette une fois - c'est plausible, n'oublions pas qu'ils viennent de se réveiller -, la quantité d'eau répandue inutilement est de 1, 5 litre. Ça fait un gâchis de quarante-cinq millions de litres par jour, 45.000 mètres cubes si vous préférez, pour l'ensemble du pays, soit près de 16,5 millions de mètres cubes par an. Bref, le bilan est plus que lourd. Et encore, imaginez ce que ça donnerait si nous appliquions certains correctifs à ce calcul un peu trop brut : le temps de ramassage devrait être revu à la hausse si nous tenions compte du nombre de personnes qui n'ont pas encore émergé de leur cauchemar au moment où elles passent sous le pommeau, de celles qui prennent leur douche dans le noir, de celles qui somnolent sous l'effet bienfaisant de la chaleur, de celles qui ont du mal à se baisser à cause d'une sciatique, de celles qui font des contorsions pour ne pas se mouiller les cheveux, de celles qui s'assomment au passage sur le mélangeur, de celles qui prennent leur douche à deux, de celles qui ont déjà démarré au gros rouge, sans compter les radins qui se lavent avec un résidu de savonnette, les malchanceux et autres maladroits qui la laissent échapper à plusieurs reprises, les personnes qui glissent en ramassant l'objet farceur, de celles qui ont du mal à le repérer car elles ne savent pas où elles ont mis leurs lunettes, les personnes pour qui l'abdomen constitue un écran douillet qui les empêche de rétablir l'ordre à bord, celles qui sont surprises par un éternuement (ou pire) au moment de se baisser, celles qui sont déconcentrées par la sonnerie du téléphone ou un cri du genre "Tu as encore mis de la mousse à raser sur ma brosse à dents !", celles qui se font assassiner par un cinéphile amoureux. Ce n'est pas tout : il faudrait encore calculer le surcoût global à environ 3 euros le mètre cube d'eau, les frais d'épuration générés par la savonnette indocile, et la facture de gaz qui augmente à cause des calories perdues.

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lundi 27 août 2007

Au nez en plus

Marmonner que la luzerne fait ballonner, c’est jalonner son trajet d'animaux qu'on pourrait voir mordillonner les hautes herbes. Plutôt salonner, tourbillonner, galonner, sans avoir mal au nez parce qu’on a mangé une truite saumonée pêchée dans une campagne vallonnée, mamelonnée, en marchant pantalonné, sans talonner, au bord d’une rivière étalonnée un jour de fête carillonnée.

Je suis prêt à plafonner, à cartonner, à charbonner, à sectionner, à friponner pour étonner les passionnés de la roupie de sansonnet. Je peux même raisonner, brandonner, rayonner, bastonner, capitonner, buissonner, mais il ne faut pas me tamponner ni me téléphoner sans plafonner, il y va de la monnaie à faire sonner. On ne peut pas se cantonner à claironner, à chansonner, à sablonner, à mitonner, à bétonner. Il faudra bien un jour tâtonner pour harponner le péroné des étonnés qui aiment bien se pomponner sans se faire sermonner, ni promener, ni pilonner. On les voit papillonner, tatillonner, environner, réveillonner, bouillonner, brouillonner en évitant de frissonner, de graillonner, de bourgeonner, de tronçonner, de boutonner. Vous ne les verrez jamais sillonner, jargonner, pétitionner ni même couronner, chiffonner, torchonner leurs vieux cols amidonnés, s'adonner à tisonner, à trognonner, à biberonner, à gueuletonner ou encore à pouponner, encapuchonner, caparaçonner, vivisectionner, bâtonner leurs poneys. Vous ne les entendrez jamais jargonner, s'époumoner, fredonner, barytonner, carillonner, fanfaronner ni ronronner. Ils pourraient peut-être grisonner, piétonner ou avoir la goutte au nez.

Mais pourquoi lantiponner ?  Additionner ? S'émotionner ? Me voici cautionné, fusionné, illusionné, visionné, missionné, commissionné, partitionné, empoisonné, empoissonné, désarçonné, désordonné, abandonné, pelotonné, façonné, saucissonné, positionné. Même si je sais ambitionner, avironner, camionner, entonner des données erronées, rire au nez des internés de Sathonay et des japonais abonnés, je pourrais bien chantonner quand ils se mettront à tonner, à détonner, à cotonner, grognonner, nasonner, rognonner sans réussir à mâchonner. Pourquoi ne pas vermillonner ? Bougonner ?  Zonzonner ? Maronner ? Ronchonner ? Émulsionner ? Annoner ? Ovationner ? Révolutionner ? Bichonner ? Barbichonner ? Bavardichonner ? Je vous prie de griffonner ce que vous savez sur les nuages moutonnés, les herbes tortillonnées, les arbres proportionnés, les insectes enjuponnés et qui savent bourdonner, papillonner, pavillonner, vibrionner, sautillonner, festonner, dormichonner mais pas klaxonner. Sans jargonner ni bouchonner, sans tire-bouchonner, et bien sûr sans déconner ni couillonner, il faut apprendre ce qui vous pend au nez à force de donner, ordonner, coordonner, conditionner.

Et vous, qu'avez-vous à pardonner ?


[Flèche Comment s'appelle la figure de style qui défigure ce billet ?]

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lundi 19 mars 2007

Avis de décès

L'Homme est mort...

Cet être hybride, que le philosophe situe à mi-chemin entre la nature animale et la construction intellectuelle, auquel les biologistes attribuent un cerveau et quelques viscères, avait relativement peu évolué depuis l'époque de sa diaspora africaine. Chacun peut constater qu'il est en voie de disparition sous les coups de boutoirs conjugués de l'ignorance, de l'arbitraire, de l'obscurantisme et la pression de l'économie. Nous voici macdoisés, orwellisés, en délicatesse avec nos ambitions, nos espoirs, nos ruptures. Le commerce prétend nous éduquer. Le Droit, dans son opacité, nous interdit le droit de regard. Les médias nous entraînent dans leur pesanteur marchande. Les chiffres passent le plus clair de leurs prétentions à nous soumettre. Nous dormons sur lit de Procuste. Ce brigand de l'Attique étendait ses victimes sur un lit : si elles étaient trop grandes il leur raccourcissait les jambes ; si elles étaient trop petites il les étirait. Procuste est le modèle du conformisme totalitaire. Serions-nous les victimes éblouies de notre aspiration à l'Universel ?

...Vive l'Homme nouveau !

Et si, plutôt que de mourir résignés, nous réinventions l'Homme ? Imaginez un nouveau modèle de bipédie verticale et pensante, doué de réflexion, artisan de lui-même... et l'avenir fera le reste. Le bureau des propositions est ouvert.

[voir aussi Agonie]
[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]

lundi 5 mars 2007

La vie est-elle soluble dans la pensée ?

Nombreux sont ceux qui vivent dans leur tête. Prisonniers d'eux-mêmes, anorexiques de l'action, boulimiques du savoir, amoureux du sens pour le sens, ils se nourrissent de leurs propres paroles. Quand par hasard elles sont usées, ils boivent un peu d'eau dépolluée, font leurs besoins - naturels ou littéraires - dans le champ de la raison et retournent à leur silence. Je ne pense à personne en particulier. A moi, tout en me disant que je ne suis pas comme ça ; à votre voisine qui apprend par cœur le nom en clair des additifs alimentaires mais ne connaît pas la soupe au potimarron, à ceux qui votent en conformité avec l'opinion, à toutes celles et à tous ceux qui ne croient pas en leur instinct, au diable quand il se fait ermite, à Mâme Michu quand elle répond à l'insu de son plein gré à un micro-trottoir, aux pessimistes qui se font enterrer avec leur téléphone portable, au champion du monde de lancer de fausses nouvelles, aux gourous de la haute finance et à leurs victimes éclairées, aux adorateurs de l'impersonnel, aux briseurs de lumière, aux amateurs de pertinence, aux coiffeurs chauves, aux miraculés du ciel de lit, aux proprets impénitents, aux buveurs de religion, aux amateurs de chimères délavées ; à  vous, si vous vous reconnaissez dans l'une de ces castes.

La solution ? Être. Mettre son cœur au service de l'esprit, et non le contraire. Laisser les regrets au vestiaire du temps. Sentir. Rire d'abord, comprendre ensuite. Avoir des rêves et non des solutions. Se dire que l'humour est un engrais naturel. S'acheter un dictionnaire de rimes. Aimer Picasso, les tranches de pain perdu, l'innocence des arbres, l'effet papillon, le courage des justes, la langue française, l'imprévu. Ne pas comprendre mais sentir. Vivre sans se demander si c'est normal. Aimer.

[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]

vendredi 26 janvier 2007

Référentiel bondissant



Passez votre pointeur  *sur les mots soulignés.


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lundi 27 novembre 2006

Journal d'un diariste constipé


Il vient de m'en arriver une belle. Jusqu'ici ma vieille aboulie m'empêchait d'écrire. Je n'avais pas besoin de connaître l'accord du participe passé en genre et en ombre, ni d'acheter du café Grammaire pour me tenir éveillé, ou encore de mettre un tampon sur les règles d'orthographe. Je n'avais aucun goût pour l'écriture écrivante, ce qui m'évitait de penser, et c'était bien.

Et puis un jour j'ai eu une altercation avec une coccinelle. Enfin, avec la conductrice d'une coccinelle. En préambule je dois dire que je ne sais pas conduire les métros, c'est pourquoi je me déplace en autobus. En fait, ce jour là, j'avais pris mon vélo car je venais de m'acheter un pantalon et je voulais le tester. Allait-il résister ? Allait-il craquer ? Bref je m'entraînais sur une aire de stationnement quand une rainette croisa mon chemin en faisant des bonds hystériques. Magnanime, je fis un écart pour lui laisser le temps de trouver un bocal ou une mare, ou la plus proche station météo. C'est ainsi que je me retrouvai face à une grosse dame en train de s'extraire comme elle le pouvait de sa voiture jaune vermillon. Mon guidon se coinça entre ses seins, ce qui, vous le reconnaîtrez, est un drôle d'endroit pour une oaristys. La dame m'injuria, me traita de mouche à roulettes, de coléoptère adelphe, de trublion pacifiste et autres oxymores bien senties. Elle finit par bafouiller de colère, s'exprimant de manière obscure, vaginale ou clitoridienne je ne sais trop, maniant le pataquès comme un personnage de film contemporain. Je ne répliquai pas car je n'avais pas de mots assez forts pour l'empêcher de me hurler dans les oreilles les accents de son plaisir et de ses injures.

Ce traumatisme réveilla en moi le besoin d'évacuer les matières à délire que je retenais depuis trop longtemps. Je courus m'installer devant une bière et un ordinateur dans un cybercafé, je demandais à mon voisin une leçon de piratage et, pour la première fois, je me mis à bloguer compulsivement. Depuis lors j'écris mes billets sur le blog des autres, répandant, sans éprouver la moindre difficulté à craquer leurs mots de passe, le flot incessant de mes envies poétiques dans les méandres de leur pensée et je signe "Le blogueur masqué". Mon succès ne se dément jamais. Les internautes vont de blog en blog à la recherche de mes incongruités. Quand ils me retrouvent ils me demandent si j'habite Internet ou le vaste monde en décomposition. Je leur réponds que j'habite les mots, et ils repartent, heureux, à la conquête de la planète des songes.  C'est ça la sérendipité.

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vendredi 8 septembre 2006

Céphalée

Douleur ressentie au niveau de la tête.

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lundi 28 août 2006

Hiéroglyphes


Nom donné aux idéogrammes, sculptés ou peints, de l'écriture des anciens Égyptiens. Du grec hieros, sacré, et gluphein, graver.

Hiéroglyphes
Miniconcours
(en attendant le "vrai", lancement prévu le 11 septembre)
Qui peut traduire cette suite d'hiéroglyphes ?

[La réponse a été trouvée par Dandylan.]

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