Le siècle des lumières

Le XVIIIe siècle fut dominé par le mouvement intellectuel dit des Lumières, qui mettait en valeur l’exercice de la raison, luttait contre l’arbitraire et cherchait à s'affranchir de la religion. Il avait pour valeurs la liberté, la démocratie, l’humanisme, l’universalité. Il prépara, entre autres, le monde à l’émergence de la Révolution française.

L'un de ses fleurons est l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers (1747-1772), dite la grande Encyclopédie. Dix-sept volumes de texte, onze volumes de planches gravées, plus de 160 collaborateurs (dont Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Buffon, Grimm, Turgot), 1000 souscripteurs à la parution du premier tome (1751), 71818 articles, vingt-cinq années de travail sous la direction de Diderot et d’Alembert : cette somme des connaissances humaines est la plus fantastique réalisation éditoriale de l'époque. Elle passe en revue aussi bien les acquis scientifiques que les techniques (les "arts et métiers"). Diderot écrit : «Le but d'une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre; d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront après nous; afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain.» En 1782 la vente atteignait déjà 25000 exemplaires.

La figure centrale du siècle des Lumières est certainement Voltaire (1694 -1778). Établi à partir de 1760 à Ferney, il exerça, depuis son fief situé à proximité de la frontière suisse, une véritable souveraineté intellectuelle, par ses livres et surtout par son abondante correspondance. Il fut prompt à dénoncer les dénis de justice, le fanatisme et l'intolérance. On peut se demander comment il aurait rédigé cet article pour Wikipedia.

Jean-Jacques Rousseau ne lui céda en rien dans les domaines de la pensée politique et de l'éducation, notamment à travers le Discours sur les sciences et les arts (1750), Du contrat social (1762), l'Émile (1762), et Les Confessions (1782). Kant en Allemagne (et son "Ose être sage"), David Hume en Écosse, Cesare Beccaria en Italie, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson dans les colonies britanniques d'Amérique, en furent les principales figures internationales.

[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]