Le Garde-mots

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vendredi 26 novembre 2010

L'Almanach au Quotidien

Le Quotidien du médecin publie dans son numéro du 22 novembre un article sur mon Almanach 2011 du Garde-mots. J'ai seulement ajouté quelques liens pour faciliter la lecture.

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vendredi 3 septembre 2010

Personnification

Fait d'attribuer des propriétés humaines à un objet. Exemple : Le téléphone pleure. Étymologie : du mot français personne. Synonyme : subjectification (Bernard Dupriez).

Mots voisins : allégorie (personnification dans laquelle une réalité abstraite et universelle – l’amour, la mort, etc.  - est représentée, sur le mode narratif, comme un être vivant), allusion (figure par laquelle on évoque une personne ou un fait sans en parler expressément), anthropomorphisme (tendance à attribuer aux animaux ou aux choses des sentiments humains), comparaison, emblème (figure symbolique, parfois accompagnée d'une devise), évocation, fable, hypotypose (figure de style consistant à décrire une scène de manière si frappante, qu'on croit la vivre), incarnation, métaphore, mythe, parabole (court récit allégorique, symbolique, de caractère familier, sous lequel se cache un enseignement moral ou religieux), prosopopée (figure qui consiste, dans un discours, à faire parler et agir un être inanimé, un animal, une personne absente ou morte).

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dimanche 4 avril 2010

Page de gardes

C’est aujourd’hui le cinquième anniversaire du Garde-mots. À cette occasion, voici tous les mots composés commençant par garde, même ceux qui sont inusités. Si vous en connaissez d’autres (avec la référence, SVP)...

Passez votre pointeur sur les mots pour avoir leur définition.

Garde-barrière, garde-bœuf, garde-bois, garde-boue, garde-bourgeoise, garde-boutique, garde-bras, garde-but, garde-canal, garde-cendre, garde-chaîne, garde-charrue, garde-chasse, garde-chiourme, garde-cierge, garde-col, garde-collet, garde-corde, garde-corps, garde-crotte, garde-cuisse, garde-étalon, garde-feu, garde-filet, garde-fou, garde-fourneau, garde-frasier, garde-française, garde-frein, garde-frontière, garde-grève, garde-infante, garde-lait, garde-lame, garde-ligne, garde-magasin, garde-magot, garde-main, garde-malade, garde-manche, garde-manège, garde-manger, garde-marge, garde-marine, garde-marteau, garde-ménagerie, garde-meuble, garde-mines, garde-mites, garde-môle, garde-nappe, garde-neige, garde-noble, garde-notes, garde-pêche, garde-place, garde-platine, garde-port, garde-queue, garde-rats, garde-reins, garde-rivière, garde-robe, garde-robiergarde-rôt, garde-sacs, garde-salle, garde-scel, garde-scellés, garde-temps, garde-vaisselle, garde-vente, garde-verges, garde-verre, garde-voie, garde-vue.

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vendredi 1 janvier 2010

Des mots et des comètes

Fée animée
Une fée m’est apparue en rêve, chevauchant avec grâce un croissant de lune. Son sourire était étrange, ses gestes avaient l'ampleur du mystère accompli. Ses ailes d’argent vibraient comme celles d’une libellule ivre de son propre vol.
- Parle-moi des comètes qui s'échappent de ta baguette magique..., lui ai-je demandé.
- Dans ma baguette il y a tous les mots du monde. Dis-moi ceux qui te font rêver et je leur donnerai une lumière nouvelle...
- Donne-les plutôt aux visiteurs du Garde-mots. Accorde leur tout ce qu’ils désirent : une heureuse année 2010, une planète toute neuve et...

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lundi 28 septembre 2009

Lanceur de mots


Je suis un lanceur de mots.
De la rigueur lexicale à l'improvisation, du nécessaire à la poésie, de la prose à l'éternité de la culture à la vie, j'indique le chemin du rêve.

Les mots ne se laissent pas faire. Ils sont plus que les mots - des  lieux, des voyageurs, des ombres, des silences.
Ils ont leur chemin de proie, leurs délices, leurs nuits sans lune (mais avec les autres).


Je vais vous dire un mot que les mots ne connaissent pas, un mot qui n'existe que dans les replis de la pensée et qu'il vous faut découvrir si vous voulez être du lien. Ce mot sans
autre intention que l'ivresse, entendez-le malgré les autres mots, malgré vous, malgré moi. Tendez votre imagination afin qu'il en visite les sphères les plus hautes.

Ce mot est là. Vous le devinez,
vous le connaissez, vous l'entendez qui féconde votre esprit. Puisqu'il est là je n'ai pas besoin de le dire. Ouvrez votre cœur et écoutez.

vendredi 13 février 2009

Chryséléphantin

Chaque mot est un préjugé.
Friedrich Nietzsche

Au même titre que les gestes, la musique et les yeux des chiens, on peut aimer certains mots sans les connaître. Il suffit de les entendre, de les répéter, de les lire, de les écrire, pour que l'esprit s'envole bien au delà de leur définition.  Avant de passer à l'écran suivant essayez d'entendre, d'imaginer, de voir, de palper, de vous emparer de chryséléphantin. Faites-vous une idée, puis cliquez.

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lundi 19 janvier 2009

Histoire de la langue française

L’histoire de la langue française peut être abordée de deux manières :
- d’un point de vue externe, c’est-à-dire par l’étude des rapports entre la langue et la population qui l’utilise ;
- d’un point de vue interne, c’est-à-dire en décrivant l’évolution des mots, de la syntaxe, de la prononciation, etc.

C’est la première manière, sociolinguistique, que nous choisissons de survoler ici, plutôt que la seconde, plus technique. Nous verrons comment notre langue s’est donné progressivement, au cours de l’histoire, une certaine homogénéité pour devenir la langue unique, utilisée sur l'ensemble du territoire français. Par souci de clarté nous n’aborderons que le français tel qu’il s'est constitué puis a évolué en France, laissant de côté, même si cela fait partie du sujet, l’histoire de notre langue dans les autres pays d’expression française.


Le gaulois

L'histoire du territoire sur lequel la France est établie, la Gaule, commence avec les Celtes, organisés en tribus guerrières venues probablement du Caucase et de la mer Noire. Ils envahirent l'Europe occidentale entre le VIIe et le Ve siècle avant notre ère. Ce sont eux que l’on qualifiait autrefois de « Nos ancêtres les gaulois ». Leur langue était variable selon les territoires concernés, mais l’on peut, par souci de simplification, l’appeler le gaulois car les diverses tribus pouvaient se comprendre.


Le latin

Les Romains envahirent la Gaule sous la conduite de Jules César de 58 à 51 av. J.-C. Ils n'imposèrent pas directement leur langue, le latin, aux vaincus. Ils se contentèrent d’ignorer les langues qu’ils appelaient barbares et s'organisèrent pour que le latin devint indispensable en tant que langue de promotion sociale. Ceux qui aspiraient à la citoyenneté romaine devaient adopter les habitudes, le genre de vie, la religion et la langue de Rome. C’est ce qu’on appelle la romanisation. La fondation d'écoles latines imposa l'écriture et l'alphabet romains, ce qui nuisit à la tradition orale gauloise, laquelle ne put résister que faiblement. La Gaule vécut d'abord sous le règne du bilinguisme latino-celtique puis l'unilinguisme prévalut sous la forme du latin vulgaire (de vulgus, peuple), celui que parlaient au quotidien les colons romains et les autochtones assimilés, autrement dit un latin régional. Au Ve siècle les diverses langues gauloises avaient disparu. Avant de s'éteindre elles transmirent au latin (et par son intermédiaire au français actuel) quelque 70 mots.


Le roman

Le latin vulgaire de l’époque évolue en douceur vers ce qu’on appelle le roman (c’est-à-dire la langue des Romains), tandis que, par cet effet, le latin classique devient peu à peu une langue « morte », réservée à l'expression soutenue et à l'enseignement. En simplifiant les déclinaisons qu'il contient encore et en se dotant d'articles, aussi bien définis qu’indéfinis, ainsi que du conditionnel le roman se construit une grammaire originale.

À partir de 375 diverses hordes germaniques envahissent à leur tour l’empire romain d’Occident et provoquent sa chute. Parmi elles les Francs (Franken, mot qui signifie « libres ») prennent le nord de la Gaule et de la Germanie, générant ainsi peu à peu la langue d’oïl, tandis les Wisigoths occupent l'Espagne et le sud de la Gaule et seront à l’origine de la langue d’oc. Les Burgondes, de leur côté, occupent le sud-est du territoire. Clovis, fondateur du royaume franc, bat le dernier représentant romain à Soissons en 486 et se convertit au catholicisme. Il parle le francique, un dialecte germanique, langue qui fournira plus de 500 mots au futur français (y compris son nom), mais c’est la langue des vaincus, le roman qui va peu à peu prévaloir. Cependant il est variable selon les régions : les gens du peuple sont tous unilingues et parlent l'un ou l'autre des 600 ou 700 dialectes romans en usage en Gaule.

La coexistence du roman et du francique explique peut-être pourquoi les Serments de Strasbourg (842), faits entre les petits-fils de Charlemagne, qui se disputent l'Empire, sont écrits dans les deux langues : Charles le Chauve (823-877) et Louis le Germanique (806-876) se promettent mutuelle assistance  contre les entreprises de leur frère Lothaire (795-855), possédé par l'esprit de conquête. Les signataires s’expriment dans la langue maternelle de l'autre. En tout cas ce document, qui nous est connu par un contemporain, Nithard, lui aussi petit-fils de Charlemagne, est le premier texte écrit en langue romane (le futur français) et en langue germanique. Les historiens considèrent que les Serments de Strasbourg constituent l'acte de naissance du français. Le premier texte littéraire en français se nomme la Séquence (ou Cantilène) de sainte Eulalie. Il s'agit d'un poème de 29 vers compo- sé vers 880 qui raconte le martyre de la sainte.


L'ancien français

Jusqu’au Xe siècle, les rois de France parlaient le francique. En 987, Hugues Capet fut élu et couronné roi du petit royaume d'Île-de-France, centré autour de Paris, Orléans et Senlis. Il fut le premier souverain à ne savoir s'exprimer qu'en langue vernaculaire romane, et à avoir besoin d’un interprète pour comprendre la langue d’origine germanique. En 1119 le roi Louis VI (qui régna de 1108 à 1137) se proclama, dans une lettre au pape Calixte II, « roi de la France », non plus « roi des Francs », et aussi « fils particulier de l’Église romaine ». C'est le premier texte où il est fait référence au mot France. D'où le mot français, en réalité françois à l’époque, nommé francien par les romanistes de la fin du XIXe siècle, ou encore ancien français selon la terminologie actuelle.

À l’avènement de Louis IX (saint Louis, 1226) l'unification linguistique par l'ancien français était prépondérante, même s’il n’était pas uniformément répandu. On ne le parlait qu'à Paris et dans sa région, berceau historique de ce dialecte de la langue d'oïl qui deviendra au fil des siècles la source principale de notre français actuel, ainsi qu'en province au sein des classes aristocratiques. Le latin, lui, s’était réfugié dans les églises, où il était devenu la langue liturgique, et dans les universités, où la création lexicale était permanente : c'est ainsi que le latin médiéval continua à féconder le français.
 

Le moyen français

Les linguistes nomment moyen français la langue parlée à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. À partir de Philippe le Bel (1268-1314), on s'est mis à employer le français pour les actes officiels, dans les parlements régionaux et la chancellerie royale. L'événement historique le plus important à cet égard fut l’ordonnance royale de François Ier en 1539, dite « ordonnance de Villers-Cotterêts ». Cet édit, signé par le roi éponyme de la langue du royaume dans son château de Villers-Cotterêts, imposait, dans deux de ses articles, le français comme langue administrative au lieu du latin. Le droit devait désormais être écrit en français ce qui constituait une décision importante pour l'unification du royaume et le renforcement du pouvoir central. Le même édit obligeait les curés de chaque paroisse à tenir un registre des naissances : ce fut le début de l'état civil. Cette mesure royale fit ainsi du français la langue de l’État, mais elle n’était point dirigée contre les parlers locaux, juste contre le latin d’Église, ce qui concernait également l’enseignement de la Sorbonne, peuplée d’ecclésiastiques. L'Église résista obstinément à cette réforme.

La Renaissance est la période de l’avènement de l’imprimerie, laquelle contribua de façon importante à la diffusion du français : il parut plus rentable aux imprimeurs de publier en français plutôt qu'en latin en raison du nombre plus important des lecteurs en cette langue. Il semble d’ailleurs que les lettrés laissèrent aux typographes le soin d'écrire le français comme ils le jugeaient bon, et donc de fixer l’orthographe. Le XVIe siècle est également celui de l'apparition des dictionnaires imprimés, qui vont contribuer à fixer la langue.

Les membres de la Pléiade, sous la conduite de Joachim Du Bellay, qui signa en 1549 une Défense et illustration de la langue française, constatèrent que la langue française était pauvre et non adaptée à l’expression poétique. Ils décidèrent de l’enrichir par la création de néologismes issus du latin, du grec et des langues régionales. Ils jouèrent indiscutablement un rôle dans la maturation du français.

Après le foisonnement, vient le temps de la rigueur classique annoncée en avant-première par François de Malherbe (1555-1628). Poète mais aussi grammairien, il est le champion de la rigueur, de la pureté et de la clarté. Il veut fixer la langue française dans sa forme parfaite. « Enfin Malherbe vint… »  écrit Boileau en hommage à son œuvre.


Le XVIIe siècle

Le XVIIe siècle est l'époque de la stabilisation du français, même si ce n'est encore qu'une langue officielle à diffusion restreinte, parlée par moins d'un million de Français sur une population totale de 20 millions. Il s’agit des nobles (4000 personnes), des bourgeois et des grands commerçants. L'Académie française, créée par Richelieu en 1635, est chargée de rédiger un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique, et de veiller sur l’orthographe et la prononciation de la langue française. Il faut voir là, parmi d’autres actions, un moyen de renforcer le pouvoir central.  Seul le dictionnaire verra le jour en 1694.

Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue un point de repère important dans l'histoire de la langue, dans la mesure où il s'agit d'un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin. Le peuple était gardé dans l’ignorance : l’essentiel de l'enseignement demeurait celui de la religion, qui se faisait généralement en patois, donc dans une langue essentiellement orale pratiquée dans une localité précise, loin de tout caractère péjoratif du mot, ou en latin.

Les grammairiens, à cette époque, règnent en maîtres sur la langue française, avec au premier rang Claude Favre de Vaugelas, (1585-1659), auteur en 1647 de Remarques sur la langue française utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire. Ils épurent la langue française de ce qu’ils appellent « les mots bas » : italianismes, archaïsmes, provincialismes, et même des termes techniques et savants.

Le XVIIIe siècle

Au cours du siècle des Lumières le français devint la langue diplomatique par excellence, précisément à partir du Traité de Rastadt (1714) qui met fin à la guerre de Succession d'Espagne, et il le restera jusqu'au Traité de Versailles (1919). Dans les collèges et universités, l'Église persiste à utiliser le latin.  Le peuple ne reçoit pas d’enseignement, de telle sorte que les paysans peuvent rester derrière leur charrue. On estime qu'à la veille de la Révolution française, un quart seulement de la population française parlait français, le reste pratiquait les langues régionales : au nord les parlers d'oïl, au sud les parlers d'oc, formes régionales de l'occitan, ainsi que le breton, le basque, le catalan, le franco-provençal (le parler de la Franche-Comté, de Lyon, de la Suisse romande et de la Savoie), le flamand, l'alsacien entre autres.

Lors de la Révolution la bourgeoisie, après avoir conquis le pouvoir, imposa sa langue d'usage, c'est-à-dire le français. Il fallait lutter contre le particularisme des anciennes provinces et le morcellement linguistique, et doter la République une et indivisible d'une langue susceptible de conforter l'unité nationale et l'égalité des citoyens. Les révolutionnaires déclarèrent la guerre aux patois. L’abbé Henri-Baptiste Grégoire (1750-1831), publia en 1794 son fameux Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. Il y regrettait que la France en fut encore « à la tour de Babel », alors qu’elle formait « l'avant-garde des nations ». Il y désignait le français comme une « langue » et tous les autres modes d’expression étaient qualifiés de patois ou d’idiomes féodaux. Un décret du 2 Thermidor (20 juillet 1794) établit, en quelque sorte, la terreur linguistique. Sur une proposition du député Bertrand Barère, la Convention décida que le français serait la langue obligatoire pour les actes officiels. À partir de ce moment, les patois locaux furent littéralement pourchassés. Ainsi la Révolution a-t-elle réussi à unir les concepts de langue et de nation.


Le XIXe siècle

En revanche, Napoléon 1er, de langue maternelle corse, ne fit aucun effort en faveur du français. Il abandonna les écoles à l'Église, laquelle privilégia l’enseignement du latin. Il rétablit cependant l'Académie française qui avait été supprimée pendant la Révolution.

Le XIXe siècle est avant tout le siècle du progrès industriel et scientifique, d'où, à cette époque, un grand enrichissement du vocabulaire français en fonction des besoins, ce qui s'est traduit par une série de dictionnaires  que nous connaissons encore aujourd'hui (Littré, Larousse, etc.). Le rôle de l’Instruction publique est également important. La loi Guizot (1833) organise l'enseignement primaire. La loi Ferry (1881), institue l'école obligatoire et gratuite, et impose ainsi  le français sur tout le territoire. L’école joue un rôle important dans la régression des divers patois, allant jusqu’à soumettre à des punitions les enfants qui prononçaient des mots de patois en classe. À la fin du XIXe siècle, le français était à peu près tel que nous le pratiquons.


Aujourd'hui

Le français est parlé par environ 184 millions de personnes (soit environ 2,7% de la population mondiale, ce qui le place au onzième rang) et enseigné sur les cinq continents. C’est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l'anglais) de l'Organisation des Nations Unies, et aussi une importante langue de la diplomatie internationale.

En ce qui concerne la France métropolitaine il faut remarquer que le français contemporain est à la fois notre langue maternelle, notre langue de culture et notre langue officielle, ce qui n'a pas toujours été le cas. Il est, certes, normalisé sans qu'on puisse dire pour autant qu'il soit uniforme, comme en témoignent les variations régionales de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg. Cependant la compréhension mutuelle est préservée. Les circonstances ont également une influence sur la manière dont on l'utilise :  pour un même individu le français parlé et le français écrit, le français soigné et le français populaire, le français public et le français privé ne sont pas superposables. Les patois ont disparu, en tout cas dans l'usage courant qui en était fait dans certaines régions jusque dans les années 50.

Pour l'amour de la langue française

D’un point de vue dynamique, l’histoire sociale de la France est indissociable de l'histoire structurelle et littéraire de sa langue. Depuis douze siècles de grands faits historiques et politiques ont eu une influence décisive sur son évolution. De grands écrivains ont également contribué à la façonner.  Au même titre que notre famille, notre milieu socioculturel et nos enseignants les écrivains ont une influence sur le français que nous employons. Ne le qualifie-t-on pas de « langue de Molière » ?

lundi 8 décembre 2008

Dictionnaire

Recueil des mots d'une langue classés par ordre alphabétique et assortis de leur définition. On y trouve d'autre renseignements tels que : l'orthographe des mots, leur genre (féminin, masculin), leur polysémie, leur étymologie, leur histoire, leur prononciation, leurs synonymes, leur nature grammaticale (nom, adjectif, verbe, etc.), leurs marques d’usage (mots littéraires, familiers, spécialisés, avec souvent des exemples), leurs relations avec les autres mots (on dit: « Je vais très bien » mais pas : « Je vais beaucoup bien »).

Les dictionnaires généraux, ou "dictionnaires de mots", sont censés donner tous les mots d’une langue mais ils sont par nature sélectifs plutôt qu’exhaustifs.  Ils peuvent également être qualifiés de synchroniques et décrire un état homogène de la langue à un moment de son histoire, ou de diachroniques et donner les divers sens ou emplois des mots à travers le temps.

Les dictionnaires spécialisés concernent les divers secteurs de l'activité humaine. Ils peuvent être à visée linguistique et porter sur un domaine précis de la langue  : dictionnaires étymologiques, analogiques, de synonymes, homonymes, acronymes, argot, rimes, mots rares, mots croisés, odonymes, belgicismes... ; ou avoir un autre centre d’intérêt : architecture, archives, arts médiatiques, astronautique, astronomie, aviation, bibliophilie, biochimie, biographies, botanique, catharisme, champignonschant, chaussures, chimie, cinéma, comptabilité, couleurs, création d'entreprise, cuisine, danse classique, démographie, droit français, écologie, entomologie, environnement, égyptologie, expressions, finances, flore, forêts, formation à distance, fromages, géné- tique, géographie, géologie, héraldique, histoire, hydrologie, imprimerie, informatique, jargon professionnel, lyonnais, marine, mathématiquesmétéorologie, minéralogie, musique, mythologie, noms de famille, nucléaire, œnologie, orthographe, parfums, pêche, philosophie, photographie, physique, prénoms, psychologie, psychanalyse, religions, rêves, saints, sciences, sexologie, sismologie, sociologie, superstitions, termes littéraires, termes médicaux, théâtre, typographie, etc.

Les dictionnaires peuvent être :
- descriptifs et aussi neutres que possible, comme le Petit Robert, le Petit Larousse Illustré.
- normatifs et tendre à orienter l'usage des mots : le Littré, le Dictionnaire de l'Académie française.

On peut encore les classer en dictionnaires :
- objectifs, lorsqu'ils fournissent des descriptions consensuelles ;
- subjectifs, où l'on exprime des idées personnelles, comme c’est le cas ici même pour le Garde-mots ou le site Crieur.

Les dictionnaires mentionnés ci-dessus sont unilingues (synonyme : monolingues). Il existe également des dictionnaires spécialisés dans la traduction. Ils peuvent être bilingues (syno- nyme : homoglosses) ou multilingues. À ce  titre, le dictionnaire le plus utilisé depuis sa publication en 1502 jusqu’au début du 18e siècle fut le Dictionarum d’Ambrogio Calepino (v. 1440-1510), encore appelé, à l'époque, calepin. Sa première édition, était monolingue de latin (1502). Par la suite il deviendra un dictionnaire multilingue comportant jusqu’à 11 langues  en 1588.

Étymologie : du latin dictio, action de dire, d’exprimer, discours, lui-même de dicere, dire.

Synonymes et mots proches

Abréviation. Suppression de lettres dans un mot afin de l'écrire plus vite ou de lui faire occuper moins de place.
Acribologie. Précision extrême dans le choix des mots.
Antonyme. Terme de sens contraire à un autre terme.
Archaïsme. Construction obsolète.
Article. Partie d’un dictionnaire regroupant toutes les informations sur un même mot.
Attestation. Preuve de l'existence d'un mot ou d'une tournure.
Catalogue. Liste des mots d'un dictionnaire.
Citation. Court passage emprunté à un auteur et que l'on reproduit textuellement.
Code. Ensemble de règles ou contraintes qui assurent le fonctionnement du langage.
Collocation. Association fréquente de deux ou trois mots ("fruit" est facilement associé à "dessert").
Concordancier. Logiciel qui permet aux linguistes de rechercher un mot dans un texte accompagné de son contexte.
Consultation. Emploi d’un dictionnaire pour y trouver une définition.
Corpus. Ensemble de textes établis selon un principe de documentation exhaustive ou un critère thématique en vue de leur étude linguistique.
Définition. Présentation des caractéristiques principales d'une unité lexicale.
Diachronie. Étude de l'évolution des langues dans le temps.
Dialecte. Variante régionale d'une langue.
Dictionnaire visuel. Dictionnaire centré sur des images classées par thèmes.
Dictionnairique. Discipline qui traite de la conception des dictionnaires.
Dictionnariste. Selon Littré, rédacteur ou éditeur d'un dictionnaire. Synonyme : glossographe, lexicographe.
Encomium. Synonyme de dictionnaire.
Encyclopédie. Ouvrage embrassant l'ensemble des connaissances humaines et qui ajoute à la définition des mots telle qu'on la trouve dans un dictionnaire général, une description étendue correspondant à la réalité du monde désignée par le mot. Du grec egkuklios, circulaire et paideia, instruction.
Énonciation. Action d'exprimer une information en termes nets.
Entrée. Mot qui est l'objet d'une définition dans un article de dictionnaire.
Étymologie. Science de l'origine des mots et de leur filiation à partir de leur état le plus anciennement attesté.
ExpressionGroupe de mots qui forment un sens et rendent compte de la pensée.
Famille. Ensemble des mots formés sur un même radical.
Glossaire. Lexique d'un domaine spécialisé.
Grammaire. Ensemble des règles qui gouvernent la construction des phrases dans une langue.
Homonymes. Se dit de mots qui s’écrivent de la même manière (donc homographes) ou de prononciation identique (homophones) mais de sens différents.
Idiome. Ensemble des moyens d'expression propre à une communauté.
Idiotisme. Construction propre à une langue donnée.
Impropriété. Emploi d'un mot dans un sens qu'il n'a pas.
Index. Table alphabétique des mots traités dans un ouvrage.
Inventaire. Liste détaillée des mots d’une langue.
Langage. Système de signes permettant aux êtres conscients d'échanger des idées au moyen de sons articulés et organisés entre eux.
Langue. Système d'expression orale ou écrite appartenant à un groupe d'individus qui l'utilisent pour partager des informations. Elle est constituée d'une grammaire et d'un lexique.
Lemme. Suite de caractères formant une unité sémantique et pouvant constituer une entrée de dictionnaire. Synonyme : mot (mais ce terme est plus vague).
Lexicalisation. Processus par lequel un mot devient une unité lexicale admise par ses locuteurs.
Lexicographe. Auteur d’un dictionnaire. Synonyme : dictionnairiste.
Lexicographie. Technique de confection des dictionnaires (par opposition à métalexicographie, qui est l’étude des dictionnaires). Elle consiste à recenser les mots, à les classer, à les définir et à les illustrer.
Lexicologie. Étude du lexique d'une langue.
Lexicologue. Spécialiste de lexicologie.
Lexicométrie. Science qui étudie de manière statistique la répartition du vocabulaire dans un texte.
Lexie. Unité lexicale de langue constituée par un mot ou une expression.
Lexique. Dictionnaire des termes employés dans un domaine spécialisé.
Linguistique. Science qui a pour objet l'étude des langues sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques.
Locution. Groupe de mots constituant une unité lexicale signifiante et consacrée par l’usage.
Métalangage. Langage destiné à rendre compte du langage.
Métalexicographie. Étude de la façon dont sont rédigés les dictionnaires.
Monème. La plus petite unité linguistique porteuse de sens. Ne pas confondre avec mot : dans « chantons », on distingue deux monèmes : « chant- » et « -ons ». Synonyme: morphème.
Morphologie. Étude de la structure des mots.
Mot. Son ou groupe de sons d'une langue auxquels est associé un sens et que les usagers considèrent comme formant une unité autonome.
Néologisme. Mot de formation récente ou emprunté depuis peu à une autre langue, ou encore mot détourné de sa signification habituelle.
Nomenclature. Ensemble des entrées figurant dans un dictionnaire et constituant la liste des unités de signification.
Normatif. Qui a tous les caractères d'une norme, d'une règle.
Norme. Tout ce qui est d'usage commun et courant dans une communauté linguistique.
Occurrence. Apparition d'une unité linguistique dans un texte.
Onomastique. Branche de la lexicologie qui étudie l'origine et l'évolution dans le temps des noms propres.
Orthographe. Manière, considérée comme correcte, d'écrire un mot.
Paronyme. Mot qui présente avec un autre mot une certaine analogie phonétique, sans avoir le même sens.
Patois. Parler essentiellement oral, sans référentiel culturel stable, pratiqué dans une localité ou un groupe de localités, principalement rurales.
Philologie. Étude d'une langue à partir de l'analyse critique des textes.
Phonème. Le plus petit élément sonore du langage.
Phonétique. Branche de la linguistique spécialisée dans l'étude descriptive des sons du langage.
Phrase. Assemblage de mots grammaticalement cohérents et produisant un sens complet.
Phraséologie. Ensemble des tournures typiques d'une langue.
Racine. Élément irréductible auquel on parvient en dépouillant les mots de leurs préfixes et suffixes.
Radical. Forme prise par la racine d'un mot.
Référent. Ce à quoi le signe linguistique renvoie soit dans la réalité.
Registre. Cahier ou livre destiné à répertorier des faits, des noms ou des chiffres, dont on désire garder le souvenir ou attester l'exactitude.
Répertoire. Inventaire méthodique dans lequel les données sont classées dans un ordre qui permet de les retrouver facilement.
Sémantique. Branche de la linguistique qui étudie la signification des mots.
Sème. Unité minimale de signification.
Sèmème. Ensemble des unités minimales de signification constituant le sens d'un mot.
Sémiologie. Théorie générale de tous les systèmes de signes. Synonyme : sémiotique.
Sémiotique. Théorie générale des signes.
Sens. Réalité concrète ou abstraite représentée par un mot, une phrase ou un signe.
Signe. Unité conventionnelle de langage constituée d'une partie matérielle, le signifiant, et d'une partie conceptuelle, abstraite, le signifié.
Style. Façon personnelle d'exprimer sa pensée.
Stylistique. Étude scientifique du style, de ses procédés, de ses effets.
Synchronie. État de langue considérée dans son fonctionnement à un moment donné.
Synonyme. Mot ou expression de même sens qu'un autre mot ou une autre expression, ou de sens équivalent.
Syntagme. Groupe de mots qui se suivent et forment une unité fonctionnelle dans la hiérarchie de la phrase.
Syntaxe. Partie de la grammaire qui préside à l'ordre des mots dans les phrases.
Taxinomie. Classement des entrées.
Terme. Mot, dans la mesure où il représente une notion précise.
Terminologie. Ensemble des termes propres à un domaine, à un groupe ou à un individu.
Thésaurus. Vocabulaire de termes ayant entre eux des relations sémantiques et qui s'applique à un domaine particulier de la connaissance.
Tournure. Forme donnée à l'expression d'une idée.
Trésor (sous-entendu : "de toutes les connaissances"). Dictionnaire qui décrit de façon aus- si exhaustive que possible les mots qui composent une langue.
Usuel. Ouvrage de référence mis à la libre disposition du public dans une bibliothèque, normalement exclu du prêt.
Vedette. Mot vedette : mot placé en tête d'un article de dictionnaire et sous lequel sont groupées les informations le concernant.
Vieux, vieilli. Indique, dans un dictionnaire, un emploi qui est ressenti par la majorité des locuteurs comme n'appartenant plus à l'usage courant.
Vocable. Mot en tant qu'unité de signification.
Vocabulaire. Dictionnaire ne comportant que les mots les plus usuels d'une langue.
Vocabuliste. Auteur d'un vocabulaire.

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vendredi 19 septembre 2008

Almanach

MONSIEUR JOURDAIN.- Apprenez-moi l'orthographe.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE.- Très volontiers.
MONSIEUR JOURDAIN.- Après vous m'apprendrez l'almanach,
pour savoir quand il y a de la lune, et quand il n'y en a point.
(Molière, Le Bourgeois gentilhomme, Acte II, scène IV).

Calendrier comportant des indications astronomiques (en particulier les positions du Soleil et de la Lune, les dates des éclipses) et météorologiques, ainsi que des prédictions. Il fournit également des informations susceptibles de faciliter la vie quotidienne. Selon les almanachs on peut trouver :  les heures des marées ; des conseils relatifs aux travaux des champs et des jardins en fonction des saisons ; les dates des principales fêtes ; des recommandations d’ordre médical ; des conseils de cuisine ; des trucs et astuces pour le quotidien ; les dates et heures des marchés et foires ; des indications sur les monnaies, les poids et mesures ; des renseignements sur les personnes ; des adresses ; des maximes, des poèmes, des contes ; des anecdotes, bons mots, calembours ; des illustrations humoristiques.

Prononciation : [almana]. Le ch est muet sauf quand le mot est en liaison avec une voyelle ; on dit "un [almanak] illustré." Étymologie : vraisemblablement du latin médiéval almanachus, lui-même du mot arabe d’Espagne al-manakh ; de al, article défini, et manah, calendrier. Synonymes (aucun d'entre eux n'est plus employé) : annuaire (dans l’acception originelle du terme), calendrier illustré, éphéméride (autrefois ce mot avait le sens de "livre où se trouvent consignées pour une année les prévisions météorologiques"), fastes (tables chronologiques du calendrier marquant les jours d'assemblées publiques, de fêtes, de jeux).

Les premiers almanachs remontent à l’Antiquité mais c’est surtout à partir de l’invention de l’imprimerie qu'ils prennent leur essor. L'un des premiers, François Rabelais  (1494-1553) publie en 1532 (pour l’an 1533) une Pantagrueline Prognostication, Certaine, veritable & infaillible pour l'an perpetuel. Nouvellement composée au prouffit & advisement de gens estourdis & musars de nature, Par maistre Alcofribas, architriclin dudict, qui est une parodie de l’astrologie. Nostradamus, avant de traverser les siècles avec ses Centuries, se fait connaître à partir de 1550 comme faiseur d’almanachs et de pronostications. Au fil du temps les almanachs deviennent les instruments essentiels de la propagation du savoir populaire. C'est pourquoi Henri III, roi de France, est amené, par une ordonnance de l'an 1579, à défendre «à tous faiseurs d'almanachs d'avoir la témérité de faire des prédictions sur les affaires civiles ou de l'État, ou des particuliers, soit en termes exprès, ou en termes couverts». De 1625 à 1913 l'Almanach royal, ou impérial, ou national - le nom change selon les fluctuations de l’histoire - donnera les noms de la famille royale de France et, à partir de 1698,  ceux des personnages attachés à la cour et de tous les fonctionnaires civils et militaires.

Les almanachs circulent par colportage. Détournés progressivement de leurs fonctions astronomique et météorologique, ils deviennent  peu à peu des recueils de textes littéraires comme les Almanachs des Muses aux XVIIIe et  XIXe siècles, ou la liste des aristocrates comme l'Almanach de Gotha. Les almanachs sont, à cette époque, les livres les plus vendus dans les campagnes.

Parmi les almanachs contemporains on connaît surtout ceux de Pierre Bellemarre, Henri Gougaud, du Vieux savoyard, du Vieux dauphinois et, bien entendu, l'Almanach Vermot, et l’Almanach de Liège. Certains sont encore dans la tradition, d'autres n’ont plus de l'almanach que la présentation calendaire. Ils informent, bien sûr, mais de moins en moins sur la vie quotidienne. C'est le cas, d'ailleurs, pour un nouveau venu que je suis heureux de vous présenter...

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vendredi 4 avril 2008

Haut vol

L'oiseau-prunelle
Fait un vol
A dessiner le temps

L'oiseau-regard
Dans sa robe de pluie
L'accompagne
D'une aile morte

L'oiseau-miroir
Heureux-malheureux du voyage
Dévore leur froide nudité


Émoticône livre
Au plus clair
Du rêve
Mes amis les oiseaux
Sont des mots en liberté

En plein désir
Ils écrivent
Le temps

Puis ils s'évadent
Et c'est l'éternité de la parole


Mille émoticones
Ce poème est dédié à tous les visiteurs du Garde-mots, connus ou inconnus, fidèles ou de passage. Ils fréquentent en grand nombre mon dictionnaire subjectif, dont c'est aujourd'hui le troisième anniversaire.

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