Pour ce nouveau concours organisé sur le
Garde-mots - une dizaine en tout, le deuxième à avoir le privilège d'être doté
de prix - le classement s'est fait en deux temps. Le règlement imposait de
placer en tête les réponses exactes quant au sujet de la photo mise au
concours. Il s'agissait d'un dessus de chaise de café (les
lyonnais pourront retrouver le modèle original sur la place des Terreaux). Deux
candidats ont donné la bonne réponse : Percy
et Dandylan.
© Alain Horvilleur
Après étude des 7 propositions reçues, le jury, composé de Jean Étèvenaux, président de
la Selyre, (Société des écrivains et du livre
lyonnais et rhônalpins) de Jean-Pierre
Philibert, qui offre le premier prix, et du gardien, a eu la délicate
responsabilité de classer les textes et maintenant le plaisir de proclamer les
résultats :
Le 1er prix, un stylo Classic 911, est attribué à Percy .
Les autres prix, un exemplaire du livre L'almanach 2009 du Garde-mots, sont attribués à
Dandylan (2e prix) et LM (3e prix). Les textes des lauréats
peuvent êtres lus ci-dessous. Ceux des quatre autres candidats figurent
ici. Comme
pour le précédent concours le jury demande à Percy, dès réception, de recopier
son texte à l'aide du stylo Classic 1911 de la société Sailor, qui lui est
attribué, et d'envoyer au gardien une reproduction informatique de son
manuscrit pour affichage sur ce blog. Par ailleurs ce même texte figurera en
bonne place dans l'édition 2011 de l'Almanach du Garde-mots
(dans l'édition 2010 - à paraître en octobre de cette année - figurera le texte
d'Elsa Mail, gagnante du précédent
concours).
Les chaises de ma grand-mère (Percy)
Elle était vert anis. En face d'elle sa sœur jumelle rouge cerise. Ces deux
sœurs supportaient nos retours fatigués de fin d'après-midi après de longues
baignades aux Gouleyrousses où nous avions concouru à qui sauterait, soit le
plus loin, soit du plus haut dans une eau claire et bien fraîche. Mais nous
n'avions pas froid à cet âge où les filles sont des camarades de jeux et pas
encore des sujets de questionnement incessants et troublants...
Ces deux sœurs, donc, nous attendaient séparées par la table en formica -
dont un coin était fatigué et usé si bien que ça râpait un peu quand on s'y
cognait - sur la petite terrasse de la rue de la République. Je ne sais pas qui
à bien pu décider un jour de tresser ainsi ces sortes de fils à linge pour en
faire des chaises très inconfortables et surtout choisir ces couleurs
agressives mais voilà c'est là qu'on buvait un « soutien-gorge » -
nom donné par ma grand-mère à l'obligatoire lait-grenadine de la fin
d'après-midi. On profitait du soleil de la soirée en attendant l' « à
table » qui annonçait la fin de la journée et la bagarre quotidienne pour
retarder l'heure officielle du coucher.
Allez, va pour une chaise (Dandylan) !?
Ce peut être une chaise
Un câblage électrique
L'HLM pour fourmis
Le Net au microscope
Mais en fait, ce n'est rien
Qu'un amas de pixels
Concours de circonstance
Une bien mystérieuse cotte de mailles
lyonnaise (LM)
Dépêche, Samedi 13 Juin 2009
Sortie des limbes, une mystérieuse cotte de mailles tissée, vieille de plus
d´un millénaire a été retrouvée de manière tout à fait insolite dans le
capharnaüm d´un érudit lyonnais.
Lors d´un concours d'écriture organisé par le blog littéraire Garde-mots, de
nombreux internautes ont pu admirer durant plusieurs jours un cliché de ce
saint Graal de la culture nordique. Une épopée digne d´Homère.
En l´An 1000, Erik le Rouge (à ne pas confondre avec un révolutionnaire
contemporain célèbre, Danny le Rouge), preux viking établi en Islande s´en alla
avec vingt drakkars à la conquête du Pays Vert (actuel Groenland). Ses fils
reprirent le flambeau. L´un d´eux, Thorvaldr, grand chef de clan, eut la vie
prise par une flèche Skaerling. Sa dépouille, revêtue de sa cotte de mailles,
fût enterrée au côté d´un manuscrit de litanie paillarde nordique près de
Kjalarnes, non loin de Terre-Neuve. Vénérée, cette relique devint durant mille
ans le saint Graal viking. Lors d´expéditions menées dans le sud de l´Amérique,
elle fût perdue ou offerte à un clan maya ou aztèque côté. Puis, des
conquistadors macrochires, mielleux et mi-morfalous, mirent leurs mains moites
mais amènes sur le divin objet, découvrant du même coup que la découverte de
l´Amérique s´était faite près de cinq cent ans avant leur arrivée ! Craignant
pour leur gloire et leur fortune, ceux-ci, de retour en royaume d´Espagne,
gardèrent secrète cette étonnante trouvaille. Ce n´est que lors de la conquête
d´Espagne sous l´Empire que la relique fut à nouveau retrouvée au fond d´un
bourdaloue Bourbon. Elle attisa l´intérêt de savants dont Champollion. Aussi,
malgré les escobarderies locales et le sang chaud espagnol, la cotte fût amenée
à dos de mule en France via le col de Roncevaux. C´est là qu’elle disparut à
nouveau sans laisser de traces ! Il semble qu´un bourgeois mystique lyonnais
nommé Jacquard en fit mystérieusement acquisition bien plus tard. Son fils
devint célèbre grâce à son célèbre métier à tisser. Il ouvrit la voie à la
révolution industrielle dans la région et fit la fortune de Lyon.
Cette extraordinaire découverte ouvre le champ à bon nombre d´hypothèses.
Certains n´hésitent pas à penser que Jacquard s´inspira de cette cotte de
mailles - étonnant ouvrage d´acier fin suédois - pour inventer son célèbre
tissage. D´autres doutent de son authenticité et crient au canular. Des tests
ADN sont en cours. Bref, un « Da Vinci Cotte » venu du froid...