Le Garde-mots

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vendredi 25 mai 2012

Arpitan

Zone géographique de l'arpitan

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lundi 30 mai 2011

Culture

Ensemble des valeurs, normes et savoirs d’un groupe, d'une société, d’une nation, d’une civilisation.

La culture permet à l’individu de s’intégrer à la collectivité et de mieux vivre grâce à elle l'expérience de la vie. Cette interdépendance est nécessaire. Elle n’empêche pas - à condition que le pouvoir ne s’en mêle pas -  notre singularité.

La culture inclut des phénomènes matériels aussi bien que des connaissances, des habitudes de pensée, des comportements : la langue, la cuisine, le sport, le costume traditionnel, les fêtes, les coutumes en font partie au même titre que la littérature, les arts, les croyances, l’histoire, la morale, la médecine, les sciences.

La culture est transmise par la famille, l'école, les médias, le groupe local, régional, national auquel on appartient. C'est une mise en commun du monde à construire, une ouverture sur l'universel, une possibilité de partage. Collectivement elle joue un rôle  de cohésion et, chez l'individu, elle influe sur l'identité.

Mots voisins : acculturation (processus d'assimilation des valeurs culturelles d'un groupe humain par un autre groupe), civilisation (ensemble des valeurs et des connaissances propres à une société développée), contre-culture (sous-culture qui s’oppose à la culture dominante), humanisme (culture qui fait de l'homme la valeur suprême), sous-culture (culture spécifique à un sous-groupe), transculturation (processus par lequel un groupe emprunte certains éléments à la culture majoritaire pour les utiliser à son propre usage).

Du latin cultura, culture, lui même de colere, habiter, cultiver.

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lundi 8 décembre 2008

Dictionnaire

Recueil des mots d'une langue classés par ordre alphabétique et assortis de leur définition. On y trouve d'autre renseignements tels que : l'orthographe des mots, leur genre (féminin, masculin), leur polysémie, leur étymologie, leur histoire, leur prononciation, leurs synonymes, leur nature grammaticale (nom, adjectif, verbe, etc.), leurs marques d’usage (mots littéraires, familiers, spécialisés, avec souvent des exemples), leurs relations avec les autres mots (on dit: « Je vais très bien » mais pas : « Je vais beaucoup bien »).

Les dictionnaires généraux, ou "dictionnaires de mots", sont censés donner tous les mots d’une langue mais ils sont par nature sélectifs plutôt qu’exhaustifs.  Ils peuvent également être qualifiés de synchroniques et décrire un état homogène de la langue à un moment de son histoire, ou de diachroniques et donner les divers sens ou emplois des mots à travers le temps.

Les dictionnaires spécialisés concernent les divers secteurs de l'activité humaine. Ils peuvent être à visée linguistique et porter sur un domaine précis de la langue  : dictionnaires étymologiques, analogiques, de synonymes, homonymes, acronymes, argot, rimes, mots rares, mots croisés, odonymes, belgicismes... ; ou avoir un autre centre d’intérêt : architecture, archives, arts médiatiques, astronautique, astronomie, aviation, bibliophilie, biochimie, biographies, botanique, catharisme, champignonschant, chaussures, chimie, cinéma, comptabilité, couleurs, création d'entreprise, cuisine, danse classique, démographie, droit français, écologie, entomologie, environnement, égyptologie, expressions, finances, flore, forêts, formation à distance, fromages, géné- tique, géographie, géologie, héraldique, histoire, hydrologie, imprimerie, informatique, jargon professionnel, lyonnais, marine, mathématiquesmétéorologie, minéralogie, musique, mythologie, noms de famille, nucléaire, œnologie, orthographe, parfums, pêche, philosophie, photographie, physique, prénoms, psychologie, psychanalyse, religions, rêves, saints, sciences, sexologie, sismologie, sociologie, superstitions, termes littéraires, termes médicaux, théâtre, typographie, etc.

Les dictionnaires peuvent être :
- descriptifs et aussi neutres que possible, comme le Petit Robert, le Petit Larousse Illustré.
- normatifs et tendre à orienter l'usage des mots : le Littré, le Dictionnaire de l'Académie française.

On peut encore les classer en dictionnaires :
- objectifs, lorsqu'ils fournissent des descriptions consensuelles ;
- subjectifs, où l'on exprime des idées personnelles, comme c’est le cas ici même pour le Garde-mots ou le site Crieur.

Les dictionnaires mentionnés ci-dessus sont unilingues (synonyme : monolingues). Il existe également des dictionnaires spécialisés dans la traduction. Ils peuvent être bilingues (syno- nyme : homoglosses) ou multilingues. À ce  titre, le dictionnaire le plus utilisé depuis sa publication en 1502 jusqu’au début du 18e siècle fut le Dictionarum d’Ambrogio Calepino (v. 1440-1510), encore appelé, à l'époque, calepin. Sa première édition, était monolingue de latin (1502). Par la suite il deviendra un dictionnaire multilingue comportant jusqu’à 11 langues  en 1588.

Étymologie : du latin dictio, action de dire, d’exprimer, discours, lui-même de dicere, dire.

Synonymes et mots proches

Abréviation. Suppression de lettres dans un mot afin de l'écrire plus vite ou de lui faire occuper moins de place.
Acribologie. Précision extrême dans le choix des mots.
Antonyme. Terme de sens contraire à un autre terme.
Archaïsme. Construction obsolète.
Article. Partie d’un dictionnaire regroupant toutes les informations sur un même mot.
Attestation. Preuve de l'existence d'un mot ou d'une tournure.
Catalogue. Liste des mots d'un dictionnaire.
Citation. Court passage emprunté à un auteur et que l'on reproduit textuellement.
Code. Ensemble de règles ou contraintes qui assurent le fonctionnement du langage.
Collocation. Association fréquente de deux ou trois mots ("fruit" est facilement associé à "dessert").
Concordancier. Logiciel qui permet aux linguistes de rechercher un mot dans un texte accompagné de son contexte.
Consultation. Emploi d’un dictionnaire pour y trouver une définition.
Corpus. Ensemble de textes établis selon un principe de documentation exhaustive ou un critère thématique en vue de leur étude linguistique.
Définition. Présentation des caractéristiques principales d'une unité lexicale.
Diachronie. Étude de l'évolution des langues dans le temps.
Dialecte. Variante régionale d'une langue.
Dictionnaire visuel. Dictionnaire centré sur des images classées par thèmes.
Dictionnairique. Discipline qui traite de la conception des dictionnaires.
Dictionnariste. Selon Littré, rédacteur ou éditeur d'un dictionnaire. Synonyme : glossographe, lexicographe.
Encomium. Synonyme de dictionnaire.
Encyclopédie. Ouvrage embrassant l'ensemble des connaissances humaines et qui ajoute à la définition des mots telle qu'on la trouve dans un dictionnaire général, une description étendue correspondant à la réalité du monde désignée par le mot. Du grec egkuklios, circulaire et paideia, instruction.
Énonciation. Action d'exprimer une information en termes nets.
Entrée. Mot qui est l'objet d'une définition dans un article de dictionnaire.
Étymologie. Science de l'origine des mots et de leur filiation à partir de leur état le plus anciennement attesté.
ExpressionGroupe de mots qui forment un sens et rendent compte de la pensée.
Famille. Ensemble des mots formés sur un même radical.
Glossaire. Lexique d'un domaine spécialisé.
Grammaire. Ensemble des règles qui gouvernent la construction des phrases dans une langue.
Homonymes. Se dit de mots qui s’écrivent de la même manière (donc homographes) ou de prononciation identique (homophones) mais de sens différents.
Idiome. Ensemble des moyens d'expression propre à une communauté.
Idiotisme. Construction propre à une langue donnée.
Impropriété. Emploi d'un mot dans un sens qu'il n'a pas.
Index. Table alphabétique des mots traités dans un ouvrage.
Inventaire. Liste détaillée des mots d’une langue.
Langage. Système de signes permettant aux êtres conscients d'échanger des idées au moyen de sons articulés et organisés entre eux.
Langue. Système d'expression orale ou écrite appartenant à un groupe d'individus qui l'utilisent pour partager des informations. Elle est constituée d'une grammaire et d'un lexique.
Lemme. Suite de caractères formant une unité sémantique et pouvant constituer une entrée de dictionnaire. Synonyme : mot (mais ce terme est plus vague).
Lexicalisation. Processus par lequel un mot devient une unité lexicale admise par ses locuteurs.
Lexicographe. Auteur d’un dictionnaire. Synonyme : dictionnairiste.
Lexicographie. Technique de confection des dictionnaires (par opposition à métalexicographie, qui est l’étude des dictionnaires). Elle consiste à recenser les mots, à les classer, à les définir et à les illustrer.
Lexicologie. Étude du lexique d'une langue.
Lexicologue. Spécialiste de lexicologie.
Lexicométrie. Science qui étudie de manière statistique la répartition du vocabulaire dans un texte.
Lexie. Unité lexicale de langue constituée par un mot ou une expression.
Lexique. Dictionnaire des termes employés dans un domaine spécialisé.
Linguistique. Science qui a pour objet l'étude des langues sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques.
Locution. Groupe de mots constituant une unité lexicale signifiante et consacrée par l’usage.
Métalangage. Langage destiné à rendre compte du langage.
Métalexicographie. Étude de la façon dont sont rédigés les dictionnaires.
Monème. La plus petite unité linguistique porteuse de sens. Ne pas confondre avec mot : dans « chantons », on distingue deux monèmes : « chant- » et « -ons ». Synonyme: morphème.
Morphologie. Étude de la structure des mots.
Mot. Son ou groupe de sons d'une langue auxquels est associé un sens et que les usagers considèrent comme formant une unité autonome.
Néologisme. Mot de formation récente ou emprunté depuis peu à une autre langue, ou encore mot détourné de sa signification habituelle.
Nomenclature. Ensemble des entrées figurant dans un dictionnaire et constituant la liste des unités de signification.
Normatif. Qui a tous les caractères d'une norme, d'une règle.
Norme. Tout ce qui est d'usage commun et courant dans une communauté linguistique.
Occurrence. Apparition d'une unité linguistique dans un texte.
Onomastique. Branche de la lexicologie qui étudie l'origine et l'évolution dans le temps des noms propres.
Orthographe. Manière, considérée comme correcte, d'écrire un mot.
Paronyme. Mot qui présente avec un autre mot une certaine analogie phonétique, sans avoir le même sens.
Patois. Parler essentiellement oral, sans référentiel culturel stable, pratiqué dans une localité ou un groupe de localités, principalement rurales.
Philologie. Étude d'une langue à partir de l'analyse critique des textes.
Phonème. Le plus petit élément sonore du langage.
Phonétique. Branche de la linguistique spécialisée dans l'étude descriptive des sons du langage.
Phrase. Assemblage de mots grammaticalement cohérents et produisant un sens complet.
Phraséologie. Ensemble des tournures typiques d'une langue.
Racine. Élément irréductible auquel on parvient en dépouillant les mots de leurs préfixes et suffixes.
Radical. Forme prise par la racine d'un mot.
Référent. Ce à quoi le signe linguistique renvoie soit dans la réalité.
Registre. Cahier ou livre destiné à répertorier des faits, des noms ou des chiffres, dont on désire garder le souvenir ou attester l'exactitude.
Répertoire. Inventaire méthodique dans lequel les données sont classées dans un ordre qui permet de les retrouver facilement.
Sémantique. Branche de la linguistique qui étudie la signification des mots.
Sème. Unité minimale de signification.
Sèmème. Ensemble des unités minimales de signification constituant le sens d'un mot.
Sémiologie. Théorie générale de tous les systèmes de signes. Synonyme : sémiotique.
Sémiotique. Théorie générale des signes.
Sens. Réalité concrète ou abstraite représentée par un mot, une phrase ou un signe.
Signe. Unité conventionnelle de langage constituée d'une partie matérielle, le signifiant, et d'une partie conceptuelle, abstraite, le signifié.
Style. Façon personnelle d'exprimer sa pensée.
Stylistique. Étude scientifique du style, de ses procédés, de ses effets.
Synchronie. État de langue considérée dans son fonctionnement à un moment donné.
Synonyme. Mot ou expression de même sens qu'un autre mot ou une autre expression, ou de sens équivalent.
Syntagme. Groupe de mots qui se suivent et forment une unité fonctionnelle dans la hiérarchie de la phrase.
Syntaxe. Partie de la grammaire qui préside à l'ordre des mots dans les phrases.
Taxinomie. Classement des entrées.
Terme. Mot, dans la mesure où il représente une notion précise.
Terminologie. Ensemble des termes propres à un domaine, à un groupe ou à un individu.
Thésaurus. Vocabulaire de termes ayant entre eux des relations sémantiques et qui s'applique à un domaine particulier de la connaissance.
Tournure. Forme donnée à l'expression d'une idée.
Trésor (sous-entendu : "de toutes les connaissances"). Dictionnaire qui décrit de façon aus- si exhaustive que possible les mots qui composent une langue.
Usuel. Ouvrage de référence mis à la libre disposition du public dans une bibliothèque, normalement exclu du prêt.
Vedette. Mot vedette : mot placé en tête d'un article de dictionnaire et sous lequel sont groupées les informations le concernant.
Vieux, vieilli. Indique, dans un dictionnaire, un emploi qui est ressenti par la majorité des locuteurs comme n'appartenant plus à l'usage courant.
Vocable. Mot en tant qu'unité de signification.
Vocabulaire. Dictionnaire ne comportant que les mots les plus usuels d'une langue.
Vocabuliste. Auteur d'un vocabulaire.

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vendredi 21 novembre 2008

Étymologie

Science de l'origine des mots et de leur filiation à partir de leur état le plus anciennement attesté. L’étymologie aide à comprendre leur signification, leurs connotations, leur puissance d'évocation, en quelque sorte ce qui fait leur identité.

Ils peuvent dériver d’un état plus ancien de la langue  à laquelle ils appartiennent, de celui d’une autre langue ou être des néologismes. Les mots dont ils dérivent sont appelés racines ou étymons. Un même étymon, assorti d’un affixe, peut donner par des voies diffé- rentes (savante et populaire) des mots voisins de signification plus ou moins semblable qui forment un doublet. Le mot savant est généralement plus proche de l’étymon que le mot po- pulaire, lequel a subi une évolution phonétique plus importante. Exemple : camp et champ, à partir du latin campus ; aigre et âcre, à partir du latin acer ; friction et frisson à partir du latin frictionem ; échelle et escale à partir du latin scala ; hôtel et hôpital, à partir du latin hospita- lis ; orteil et article à partir du latin articulus ; haschisch et assassin à partir de l'arabe hashshâshîn ; zèle et jalousie à partir du grec zêlos.

Du grec etumologia, lui-même de etumos, vrai, véritable, et logia, étude ; d'après sa propre étymologie, l'étymologie est donc l'étude du vrai sens des mots.

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lundi 26 février 2007

Écholalie

Répétition automatique des derniers mots de l'interlocuteur. Il peut s’agir d’un mode infantile d’apprentissage, d’une maladie psychiatrique ou d’un procédé littéraire. Du grec êkhô, bruit répercuté et lalia, bavardage, babil.

Assez proches, les vers en écho, comme cette ballade de Victor Hugo (1828) :

                  La chasse du Burgrave

            «Daigne protéger notre chasse,
                         Châsse
            De monseigneur saint-Godefroi,
                         Roi !
 
            Si tu fais ce que je désire,
                         Sire,
            Nous t'édifierons un tombeau,
                         Beau ;
 
            Puis je te donne un cor d'ivoire,
                         Voire
            Un dais neuf à pans de velours,
                         Lourds,
 
            Avec dix chandelles de cire,
                         Sire !
            Donc, te prions à deux genoux,
                         Nous,
 
            Nous qui, né de bons gentilshommes,
                         Sommes
            Le seigneur burgrave Alexis
                         Six.»
 
            Voilà ce que dit le burgrave,
                         Grave,
            Au tombeau de saint-Godefroi,
                         Froid.
 
            «Mon page, emplis mon escarcelle,
                         Selle
            Mon cheval de Calatrava ;
                         Va !
 
            Piqueur, va convier le comte.
                         Conte
            Que ma meute aboie en mes cours.
                         Cours !
 
            Archers, mes compagnons de fêtes,
                         Faites
            Votre épieu lisse et vos cornets
                         Nets.
 
            Nous ferons ce soir une chère
                         Chère ;
            Vous n'y recevrez, maître-queux,
                         Qu'eux.
 
            En chasse, amis ! je vous invite.
                         Vite !
            En chasse ! allons courre les cerfs,
                         Serfs !»
 
            Il part, et madame Isabelle,
                         Belle,
            Dit gaiement du haut des remparts :
                         «Pars !»
 
            Tous les chasseurs sont dans la plaine,
                         Pleine
            D'ardents seigneurs, de sénéchaux
                         Chauds.
 
            Ce ne sont que baillis et prêtres,
                         Reîtres
            Qui savent traquer à pas lourds
                         L'ours,
 
            Dames en brillants équipages,
                         Pages,
            Fauconniers, clercs, et peu bénins
                         Nains.
 
            En chasse ! – Le maître en personne
                         Sonne.
            Fuyez ! voici les paladins,
                         Daims.
 
            Il n'est pour vous comte d'empire
                         Pire
            Que le vieux burgrave Alexis
                         Six !
 
            Fuyez ! – Mais un cerf dans l'espace
                         Passe,
            Et disparaît comme l'éclair,
                         Clair !
 
            «Taïaut les chiens, taïaut les hommes !
                         Sommes
            D'argent et d'or paieront sa chair
                         Cher !
 
            Mon château pour ce cerf ! – Marraine,
                         Reine
            Des beaux sylphes et des follets
                         Laids !
 
            Donne-moi son bois pour trophée,
                         Fée !
            Mère du brave, et du chasseur
                         Sœur !
 
            Tout ce qu'un prêtre à sa madone
                         Donne,
            Moi, je te le promets ici,
                         Si
 
            Notre main, ta serve et sujette,
                         Jette
            Ce beau cerf qui s'enfuit là-bas
                         Bas !»
 
            Du Chasseur Noir craignant l’injure,
                         Jure
            Le vieux burgrave haletant,
                         Tant
 
            Que déjà sa meute qui jappe
                         Happe,
            Et fête le pauvre animal
                         Mal.
 
            Il fuit. La bande malévole
                         Vole
            Sur sa trace, et par le plus court
                         Court.
 
            Adieu clos, plaines diaprées,
                         Prées,
            Vergers fleuris, jardins sablés,
                         Blés !
 
            Le cerf, s'échappant de plus belle,
                         Bêle ;
            Un bois à sa course est ouvert,
                         Vert.
 
            Il entend venir sur ses traces
                         Races
            De chiens dont vous seriez jaloux,
                         Loups ;
 
            Piqueurs, ardentes haquenées,
                         Nées
            De ces étalons aux longs crins
                         Craints,
 
            Leurs flancs, que de blancs harnois ceignent,
                         Saignent
            Des coups fréquents des éperons
                         Prompts.
 
            Le cerf, que le son de la trompe
                         Trompe,
            Se jette dans les bois épais...
                         Paix !
 
            Hélas, en vain !... la meute cherche,
                         Cherche,
            Et là tu retentis encor,
                         Cor !
 
            Où fuir ? dans le lac ! Il s'y plonge,
                         Longe
            Le bord où maint buisson rampant
                         Pend.
 
            Ah ! dans les eaux du lac agreste
                         Reste !
            Hélas ! pauvre cerf aux abois,
                         Bois !
 
            Contre toi la fanfare ameute
                         Meute,
            Et veneurs sonnant du hautbois...
                         Bois !
 
            Les archers sournois qui t'attendent
                         Tendent
            Leurs arcs dans l'épaisseur du bois !...
                         Bois !
 
            Ils sont avides de carnage ;
                         Nage !
            C'est ton seul espoir désormais.
                         Mais
 
            L'essaim, que sa chair palpitante
                         Tente,
            Après lui dans le lac profond
                         Fond.
 
            Il sort ! Plus d'espoir qui te leurre !
                         L'heure
            Vient où pour toi tout est fini.
                         Ni
 
            Tes pieds vifs, ni Saint Marc de Leyde,
                         L'aide
            Du cerf qu'un chien, à demi mort,
                         Mord,
 
            Ne te sauveront des morsures
                         Sûres
            Des limiers ardents de courroux,
                         Roux.
 
            Vois ces chiens qu'un serf bas et lâche
                         Lâche,
            Vois les épieux à férir prêts,
                         Près !
 
            Meurs donc ! la fanfare méchante
                         Chante
            Ta chute au milieu des clameurs.
                         Meurs !
 
            Et ce soir, sur les délectables
                         Tables,
            Tu feras un excellent mets ;
                         Mais
 
            On t'a vengé. – Fille d'Autriche
                         Triche
            Quand l'hymen lui donne un barbon
                         Bon.
 
            Or, sans son hôte le bon comte
                         Compte.
            Il revient, quoique fatigué,
                         Gai.
 
            Et, tandis que ton sang ruisselle,
                         Celle
            Qu'épousa le comte Alexis
                         Six,
 
           Sur le front ridé du burgrave
                         Grave,
            Pauvre cerf, des rameaux aussi ;
                         Si
 
            Qu'au burg vous rentrez à la brune,
                         Brune,
            Après un jour si hasardeux,
                         Deux !

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mardi 4 avril 2006

Passeur de mots


Un de mes critères pour afficher un mot dans ce bloc-notes est sa beauté : Adamantin, Apostille, Cautèle, Coquecigrue possèdent des vertus intuitives qui s'imposent avant même qu'on ne découvre leur définition. Ils séduisent par leur sonorité, l'agencement des lettres qui les composent, l'énigme qui les aide à donner du relief à une phrase. Notre voix intérieure les adopte alors que leur sens est encore incertain. Nous savons, sans attendre la confirmation du dictionnaire, qu'ils sont à nous.

Je n'ignore pas les vilains mots mais je préfère ne pas les afficher pas car ils parlent une langue sèche et dure. Comment peut-on aimer Judiciarisation ? Désindustrialisation ? Tribalisation ? Problématique ? Détricotage ? Victimisation ? Cybercriminalité ? Sans parler de la série des anglicismes, ces mots qui ne prennent même plus la peine de faire semblant : Zapping, Coming out, Electrofunk. Je ne milite pas pour leur suppression du langage courant ni du dictionnaire. Ils ont leur utilité, leur efficacité, il se peut qu'un jour ils aient leur histoire. Je désire simplement en promouvoir d’autres qu’on a moins l'opportunité de fréquenter. Ce n'est pas moi qui ferai leur succès mais ceux qui les reprennent, les nourrissent, les épinglent dans leurs propres récits afin de découvrir comment ils fonctionnent.

La porte du Garde-mots s'ouvre régulièrement pour l'un d'entre eux, comme si je prétendais les mettre en cage, comme si j'avais des droits sur eux. Je ne suis qu'un chasseur-cueilleur des temps primitifs, nomade et heureux lorsqu'il est avec sa tribu, à l'aube d’un monde inconnu qui leur réserve une place de choix.

Autoproclamé, toujours à la recherche d'un nouveau mot, de la sensation qui le rend encore plus séduisant, j'affirme ici que l'avenir des mots est assuré parce que d'autres en tirent leur énergie en essayant de les réinventer.

Les mots ne sont pas à nous mais à ceux qui les désirent si fort qu'ils leur viennent tout naturellement aux lèvres. Je voudrais continuer à être un passeur de mots pour mieux les aider à vivre ou à revivre, et me dire que le français n'est pas arrivé au bout de sa richesse.

{C'est aujourd'hui le premier anniversaire du Garde-mots}

[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]

mardi 21 mars 2006

Anthropologie


Étude des caractéristiques de l’être humain, dit Homo sapiens, dans son mode de vie et son identité. On distingue l'anthropologie physique (ou anthropobiologie), qui étudie l'évolution biologique des êtres humains, et l'anthropologie sociale et culturelle (ou ethnologie), qui étudie leur vie en société à travers leurs langues, leurs coutumes, leurs croyances, leurs mythes, leurs institutions. Du grec anthropos, homme et logos, discours.

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lundi 9 janvier 2006

Grand concours "Langue de bois"


Le concours s'est déroulé du 3 au 7 janvier 2006, date à laquelle la dernière case (le "N") a été remplie. La langue de bois appartient à tout le monde : vous pouvez continuer à envoyer des exemples si vous le souhaitez, ils seront affichés dans les commentaires (seulement).

Cliquez sur "lire la suite" pour obtenir le règlement complet.

Mot
Langue de bois
Contexte
Proposé par
Aimer
Je t'aime.
J'ai très envie de faire l'amour.
maryne
Beauté
Il n'y a que la beauté intérieure qui compte.
Discussion entre personnes matures, de sexes opposés (ou pas).
ange anorexique
Chômeur
En état de demande d'emploi non satisfaite.
Travaille comme chômeur à l'ANPE.
P.A.D. 42
Dysfonctionnement
Ce concours de circonstances a abouti à un dysfonctionnement qui se révèle aujourd'hui dramatique quant à ses conséquences.
On y est pour rien.
fothp
Économie
L'économie de marché est incontournable et nos structures doivent s'adapter si nous voulons survivre. Je présenterai donc un plan d'action.
Y'a d'la restructuration dans l'air…
fothp
Fougue
Pratique son sport avec beaucoup de fougue.
En a déjà expédié trois à l'hosto...
mum
Gueule
Tu as une sale gueule ce matin.
Ce n'est que la gueule de bois mais, ouf, je l'ai quand même dit...
Val
Honnêteté
On loue l'honnêteté, mais elle meurt de faim (Juvénal).
Moins tu es honnête, plus tu es riche.

Patdon

Illusion
Il fait encore illusion.
Il est foutu, ringard, plus dans le coup, c'est un has been.
(A qui pensiez-vous?
Et pourquoi?)
Joël
Joueur
C'est mon chien Brutus, il est très joueur.
Il adore mastiquer les gens qui font "pouic-pouic".
Thomas
Kilo
J'ai pris un kilo pendant les vacances de Noël.
Mais comment je vais faire pour perdre ça d'ici l'été ?
tricheur
Langue de bois
Votre question est très pertinente, et je vais vous répondre de façon claire et brève, sans langue de bois.
Réplique verbeuse et confuse utilisable pour toute question embarrassante.
Cobab
Masse salariale
Nous avons réussi à équilibrer la masse salariale en 2005.
Nous avons viré un grand nombre de CDD pour embaucher des contrats précaires, sans renouveler les départs à la retraite, tout en faisant travailler plus nos salariés et en les payant moins.
Dandylan
Noyer
Il noie son chagrin dans l'alcool.
Il a encore trouvé une excuse pour se saouler.
6lances
Original
Votre conception est pour le moins originale.
Personne à côté de la plaque.
6lances
Pute
Cette femme est drôlement vertueuse et d'éducation fort bonne.
La pute, elle n'a pas voulu coucher avec moi...
Adrien
Question
Voilà une bonne question, je vous remercie de me la poser.
Il m'enquiquine avec sa question...Qu'est ce que je vais pouvoir lui répondre ?
glaoda
Radar automatique
Plus les radars automatiques généreront de bénéfices, plus sera améliorée la sécurité des usagers.
Justification d'installations nouvelles.
plasoc
Souci
La professeur d'espagnol à quelque souci avec sa classe.
Encore une heure avec cette classe et elle quitte l'Éducation nationale.
noa
Travail
Le travail c'est la santé.
Le travail te tue si tu ne l'aimes pas.
arlequin
Universel
Déclaration universelle des droits de l'homme.
Approuvée par chacun, respectée par aucun.
kolia
Vie
Auchan, la vie, la vraie !
(slogan)
Le sens de la vie passe par la consommation ! (en vrai ?)
eleonide
Wagnérien
Voilà une cantatrice très wagnérienne.
Pourquoi hurle-t-elle comme ça ?
tricheur
Xénotropisme
Phénomène qui attire un parasite vers un être.
L’homme est irrémédiablement attiré par la femme.
Bagatelle
Yoyo
Le cours des actions joue au yoyo.
La spéculation va bon train.
tricheur
Zorro
Zorro est arrivé sans se presser.
Zorro était tellement bourré qu'il a demandé au sergent Garcia de poursuivre les voleurs.
arlequin

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jeudi 29 décembre 2005

Langue de bois


Langage figé, coupé de la réalité, et qui véhicule, de manière artificielle, un message intentionnellement truqué. L'expression est d'origine russe. Elle a fait son apparition en français au cours des années 70. Exemple, "Vous avez un déficit d'image" pour "Vous avez une mauvaise réputation", ce qui sous-entend : "Il est évident que vous allez vouloir corriger ça". Le but est de faire croire qu'on n'est pas hostile, alors qu'on manipule l'autre dans le but de l'amener à ses propres fins.

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jeudi 3 novembre 2005

Vernaculaire


Qualifie le nom familier d'une plante ou d'un animal. Exemple: le nom vernaculaire de la plante appelée Taraxacum officinale par les botanistes est pissenlit. Étymologie: du latin vernaculus, propre aux esclaves nés dans la maison, par opposition aux coutumes des maîtres.

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