L'Homme est mort...

Cet être hybride, que le philosophe situe à mi-chemin entre la nature animale et la construction intellectuelle, auquel les biologistes attribuent un cerveau et quelques viscères, avait relativement peu évolué depuis l'époque de sa diaspora africaine. Chacun peut constater qu'il est en voie de disparition sous les coups de boutoirs conjugués de l'ignorance, de l'arbitraire, de l'obscurantisme et la pression de l'économie. Nous voici macdoisés, orwellisés, en délicatesse avec nos ambitions, nos espoirs, nos ruptures. Le commerce prétend nous éduquer. Le Droit, dans son opacité, nous interdit le droit de regard. Les médias nous entraînent dans leur pesanteur marchande. Les chiffres passent le plus clair de leurs prétentions à nous soumettre. Nous dormons sur lit de Procuste. Ce brigand de l'Attique étendait ses victimes sur un lit : si elles étaient trop grandes il leur raccourcissait les jambes ; si elles étaient trop petites il les étirait. Procuste est le modèle du conformisme totalitaire. Serions-nous les victimes éblouies de notre aspiration à l'Universel ?

...Vive l'Homme nouveau !

Et si, plutôt que de mourir résignés, nous réinventions l'Homme ? Imaginez un nouveau modèle de bipédie verticale et pensante, doué de réflexion, artisan de lui-même... et l'avenir fera le reste. Le bureau des propositions est ouvert.

[voir aussi Agonie]
[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]