Le Garde-mots

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lundi 10 janvier 2011

Quand Cendrillon vendait ses charmes...

La jeune grecque Rhodopis, native de Thrace, était la compagne du fabuliste Ésope et esclave comme lui. Le marchand Charaxos de Lesbos, frère de Sappho, la racheta et en fit à son tour sa maîtresse. Peu de temps après elle s’embarqua pour Naucratis, une ville située en Égypte dans le delta du Nil, où elle devint courtisane. Hérodote rapporte, sans y ajouter foi, la légende selon laquelle elle gagnait tant d’argent avec ses charmes qu’elle fit élever à ses frais une des pyramides de Memphis. Un jour, un aigle lui vole une de ses pantoufles alors qu'elle se trouve au bain puis laisse tomber la pantoufle aux pieds du pharaon Psammétique. Celui-ci, frappé par la délicatesse de l'objet, fait rechercher la femme à qui elle appartient et l’épouse.

Cette histoire, qui remonte au VIe siècle avant J.-C., préfigure bien évidemment les heurs et malheurs de notre Cendrillon.

lundi 24 novembre 2008

Les pilules perpétuelles

L'antimoine est un métal blanc-bleu, cassant, dont le minerai principal est la stibine. Il partage avec l'eau la propriété d'être plus volumineux à l'état solide qu'à l'état liquide. Les dames de l'Antiquité, principalement les Égyptiennes, se servaient d'une pâte à base d'antimoine, en quelque sorte l'ancêtre du khôl, pour noircir leurs cils et leurs sourcils afin de rehausser l'éclat de leur regard. C'est le plus ancien cosmétique connu. Hippocrate, Galien, Pline (qui le désigne sous le nom de Stibium), Dioscoride, mentionnent dans leurs écrits l'usage de l'antimoine. Il fut isolé et employé en tant que médicament par un moine bénédictin du XVe siècle, Basile Valentin, de nationalité allemande, qui a voulu s'entourer de mystère. On sait peu de choses sur lui, sinon qu'il était alchimiste, ce qui explique sans doute sa discrétion. On pense même que le nom sous lequel on le connaît est un pseudo- nyme. Il est curieux qu'un moine ait pu découvrir ... l'antimoine. La légende prétend que Valentin, ayant appris que des porcs de sa région engraissaient facilement lorsqu'on incorporait à leur alimentation les résidus d'un certain minerai, eut l'idée d'en faire absorber, pour leur plus grand bien, à ses frères en religion. En fait ceux-ci moururent. Il venait de découvrir les dangers du "loup gris des philosophes" ; c'est de cette aventure que le métal tirerait son appellation. L'antimoine fut remis en honneur un siècle plus tard par Paracelse, un médecin suisse qui a laissé son nom dans l'histoire de l'humanité. Il se servait de l'antimoine comme d'une panacée, c'est-à-dire un médicament susceptible de guérir toutes les maladies. Par la suite une controverse naquit : les médecins n'étaient pas tous du même avis sur l'intérêt de son usage. Les disputes furent si violentes que le Parlement français interdit l'antimoine. En 1666 la Faculté de Médecine de Paris, avec à sa tête Guy Patin (1601-1672), finit par admettre son efficacité et à le faire réhabiliter par le Parlement. Son utilisation devint courante avec son inscription au Codex de 1638 et la guérison de Louis XIV par cette médication. On s'en servait comme sudorifique et émétique (pour faciliter les vo- missements). Ainsi presque deux siècles furent nécessaires pour que le premier médicament chimique fit son entrée dans la pharmacopée française.

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vendredi 6 juin 2008

Ouroboros

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Représentation graphique d'un serpent qui se mord la queue. Il s'agit d'un symbole d'origine égyptienne, repris par de nombreuses civilisations. Il contient les notions de mouvement, de transformation, de continuité, d'autofécondation. C'est aussi la naissance et la mort, le cycle de la vie, la roue du temps, l'évolution refermée sur elle-même, l'union de deux principes opposés, la création sans fin. Sur le plan l'alchimique l'ouroboros est le symbole de la transmutation, de l'unité de la matière en perpétuel devenir :  rien ne meurt, rien ne disparaît, tout se transforme. Du grec ouraboros, de oura, queue des animaux et boros, vorace, glouton.

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Le savant allemand August Kekulé (1829-1896) est le fondateur de la chimie organique. En 1865, alors qu'il cherchait à établir la formule développée du benzène dont il ne connaissait que la formule brute (C6H6), il eut, au coin du feu, un accès de somnolence au cours duquel il rêva d'une chaîne d'atomes de carbone se refermant sur elle-même, "comme un serpent se mordant la queue". Cette vision lui permit de comprendre que la molécule du benzène a une structure cyclique : six atomes de carbone disposés en cercle.

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vendredi 6 juillet 2007

Glyphe

Terme d'architecture, trait gravé en creux et qui sert d'ornement. Du grec gluphê, ciselure, ouvrage gravé.

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lundi 28 août 2006

Hiéroglyphes


Nom donné aux idéogrammes, sculptés ou peints, de l'écriture des anciens Égyptiens. Du grec hieros, sacré, et gluphein, graver.

Hiéroglyphes
Miniconcours
(en attendant le "vrai", lancement prévu le 11 septembre)
Qui peut traduire cette suite d'hiéroglyphes ?

[La réponse a été trouvée par Dandylan.]

samedi 14 mai 2005

Lipogramme


Dans un texte littéraire, exclusion systématique et délibérée d'une ou de plusieurs lettres de l'alphabet. Du grec leipein, enlever, et gramma, lettre.

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jeudi 5 mai 2005

Mumie


Momie
Médicament fait à partir de momies réduites en poudre, que proposait l'ancienne médecine arabe. Il était considéré comme une panacée. Le célèbre chirurgien Ambroise Paré (1510-1590) condamna son usage au nom de la morale et de l'hygiène. Une momie vieille de 2300 ans et d'une beauté exceptionnelle, avec un masque funéraire en or et un linceul très coloré, vient d'être mise au jour à Saqqara, au sud du Caire. Elle date de la XXXe dynastie (378-341 avant J.-C.). Son identification est en cours, cependant les spécialistes ont la quasi certitude qu'elle appartient à un riche dignitaire.

Que ce soit par la splendeur de certaines de ses momies ou par le biais d'un médicament aussi repoussant que la mumie, l'Égypte ancienne ne cesse de nous surprendre et de nous fasciner.