Se dit d'un bâtiment disposé de telle sorte
que, depuis une tour centrale, on embrasse du regard tout ce qui se passe à
l'intérieur. Le
panoptique est un type
d'architecture carcérale imaginé par le philosophe utilitariste Jeremy Bentham
dans son ouvrage publié en 1787 :
Panopticon or the
inspection-house containing the idea of a new principle of construction
applicable to any sort of establishement, in which persons of any description
are to be kept under inspection ; and in particular to penitentiary-houses,
prisons, houses of industry, work-houses, poor-houses, lazarettos,
manufactories, hospitals, mad-houses, and schools. Le livre a été publié
en francais en 1791 sur ordre de l'Assemblée législative sous le titre
Panoptique : mémoire sur un nouveau principe pour construire des maisons
d’inspection, et nommément des maisons de force (éd. Étienne Dumont,
Paris) et réédité en 2002 par les éditions Mille et Une Nuits (dans une
traduction de Christian Laval). Bentham y écrivait :
« La morale réformée, la santé préservée, l'industrie revigorée, l'instruction
diffusée, les charges publiques allégées, l'économie fortifiée - le Nœud
Gordien des lois sur les pauvres non pas tranché, mais dénoué - tout cela par
une simple idée architecturale. »
Il fit des efforts pour faire aboutir son projet en pratique mais ne put y
parvenir. Du grec
pan, tout, et
optikê, art de la
vision.
Par extension, et de manière péjorative, le
panoptisme est un système
d'organisation sociale destiné à surveiller les individus et à perfectionner
l'exercice du pouvoir omniscient par une méthode économique de concentration
dont Michel Foucault a repris l’idée dans
Surveiller et punir : naissance
d’une prison (Gallimard, 1975), stigmatisant ainsi le modèle d’une société
soumise à l'ordre. L’atelier, l’usine, la caserne, l’école, l’hôpital
peuvent bénéficier du
concept et
devenir ainsi plus disciplinaires et plus productifs. Voici à titre d’exemple
le modèle le plus apprécié des petits et des grands...