Le Garde-mots

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vendredi 28 janvier 2011

Lixiviation

Opération qui consiste à faire passer un solvant à travers une couche épaisse, pour en extraire un ou plusieurs constituants. Elle était utilisée autrefois pour le lavage des cendres afin d'en extraire les sels alcalins. On s'en sert encore aujourd'hui en chimie pour recueillir des minéraux et des parfums.

Le terme peut être employé négativement. Il désigne alors l’entraînement par l'eau des sels solubles (souvent toxiques) qui circulent dans le sol et descendent jusqu'à une zone de saturation. De même la lixiviation du béton augmente sa porosité et donc sa dégradation.

Du latin lixivium, lessive. Synonymes : éluviation (phénomène d'entraînement vertical ou oblique de matières à l'état soluble dans le sol), lessivage, percolation (de colare, filtrer, épurer). Mots voisins : chéluviation (entraînement en profondeur de sels complexes d’aluminium ou de fer, consécutif à l’altération et à la décomposition des minéraux du sol), colature (action de filtrer grossièrement un liquide), dépuration (fait de rendre pur), épuration (élimination des déchets toxiques contenus dans une substance), filtration (action de faire passer un liquide à travers un corps poreux pour en retenir les corps solides), illuviation (accumulation progressive dans une couche du sol de diverses substances déposées par l'infiltration des eaux), lixiviat (liquide produit par la lixiviation), lixiviel (sel obtenu en lixiviant les cendres des végétaux), lysimètre (dispositif qui permet d'étudier l'évolution de l'eau dans un sol, notamment la lixiviation et l’évaporation),  percolat (synonyme de lixiviat), purification (action d’enlever les éléments qui altèrent une substance).

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dimanche 2 janvier 2011

Rhodologie

Branche de la botanique qui étudie les roses. Traité sur les roses. Du grec rhodon, rose et logos, discours.

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lundi 14 juin 2010

Sélénodésie

Étude de la forme et des dimensions de la Lune. Du grec selênê, lune et daiein, diviser. Séléné, sœur d'Hélios (le Soleil) était la déesse grecque de la pleine Lune.

Mots voisins : séléniate (sel de l'acide sélénique), sélénaute (explorateur parcourant la surface lunaire après y avoir été transporté par un engin), sélénié (combiné ou mélangé au sélénium), sélénieux (se dit d'un acide dérivé du sélénium), sélénifère (se dit d’un sol riche en sélénium), séléniprive (se dit d’un sol pauvre en sélénium), sélénique (qui appartient à la Lune ; lunaire),  sélénite (habitant imaginaire de la Lune ; sel de l'acide sélénieux ; gypse cristallisé), séléniteux (constitué de gypse), sélénium (élément non métallique ressemblant au soufre),  séléniure (combinaison du sélénium avec un ou plusieurs corps simples), sélénolite  (cristal d'oxyde de sélénium ; synonyme : downeyite), sélénocentrique (ce qui, d'un point de vue mathématique, se rapporte au centre de la Lune), sélénoconquérant (explorateur du sol lunaire), sélénodonte (se dit d’une dent en forme de croissant), sélénographie (étude cartographique et toponymique de la surface de la Lune), sélénographique (relatif à la description de la Lune), sélénologie (étude de la structure interne et externe de la Lune), sélénologue (spécialiste de sélénologie), sélénomancie (divination basée sur l'étude de la position de la Lune), sélénonyme (nom d'un lieu, d'un espace ou d'un accident de terrain qui se trouve sur la surface de la Lune), sélénonymie (ensemble des noms de lieu de la Lune), sélénophone (ancien appareil de musique électronique utilisant l'effet photoélectrique du sélénium), sélénose (lunule des ongles), sélénostat (instrument de physique qui suit automatiquement la marche de la Lune), sélénotactisme (sélénotaxie de cellules isolées et mobiles), sélénotaxie (réaction d'orientation et de locomotion d'organismes mobiles sous l'action de la lumière de la Lune), sélénotopographie (description détaillée de la surface de la Lune), sélénotropisme (réaction d'orientation d'un être vivant fixe s'effectuant dans la direction de la lumière de la Lune ou dans la direction opposée), sélénozoaire (néologisme forgé par Paul Claudel, qui désigne un individu lunatique, exalté, un peu fou).

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lundi 24 novembre 2008

Les pilules perpétuelles

L'antimoine est un métal blanc-bleu, cassant, dont le minerai principal est la stibine. Il partage avec l'eau la propriété d'être plus volumineux à l'état solide qu'à l'état liquide. Les dames de l'Antiquité, principalement les Égyptiennes, se servaient d'une pâte à base d'antimoine, en quelque sorte l'ancêtre du khôl, pour noircir leurs cils et leurs sourcils afin de rehausser l'éclat de leur regard. C'est le plus ancien cosmétique connu. Hippocrate, Galien, Pline (qui le désigne sous le nom de Stibium), Dioscoride, mentionnent dans leurs écrits l'usage de l'antimoine. Il fut isolé et employé en tant que médicament par un moine bénédictin du XVe siècle, Basile Valentin, de nationalité allemande, qui a voulu s'entourer de mystère. On sait peu de choses sur lui, sinon qu'il était alchimiste, ce qui explique sans doute sa discrétion. On pense même que le nom sous lequel on le connaît est un pseudo- nyme. Il est curieux qu'un moine ait pu découvrir ... l'antimoine. La légende prétend que Valentin, ayant appris que des porcs de sa région engraissaient facilement lorsqu'on incorporait à leur alimentation les résidus d'un certain minerai, eut l'idée d'en faire absorber, pour leur plus grand bien, à ses frères en religion. En fait ceux-ci moururent. Il venait de découvrir les dangers du "loup gris des philosophes" ; c'est de cette aventure que le métal tirerait son appellation. L'antimoine fut remis en honneur un siècle plus tard par Paracelse, un médecin suisse qui a laissé son nom dans l'histoire de l'humanité. Il se servait de l'antimoine comme d'une panacée, c'est-à-dire un médicament susceptible de guérir toutes les maladies. Par la suite une controverse naquit : les médecins n'étaient pas tous du même avis sur l'intérêt de son usage. Les disputes furent si violentes que le Parlement français interdit l'antimoine. En 1666 la Faculté de Médecine de Paris, avec à sa tête Guy Patin (1601-1672), finit par admettre son efficacité et à le faire réhabiliter par le Parlement. Son utilisation devint courante avec son inscription au Codex de 1638 et la guérison de Louis XIV par cette médication. On s'en servait comme sudorifique et émétique (pour faciliter les vo- missements). Ainsi presque deux siècles furent nécessaires pour que le premier médicament chimique fit son entrée dans la pharmacopée française.

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vendredi 6 juin 2008

Ouroboros

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Représentation graphique d'un serpent qui se mord la queue. Il s'agit d'un symbole d'origine égyptienne, repris par de nombreuses civilisations. Il contient les notions de mouvement, de transformation, de continuité, d'autofécondation. C'est aussi la naissance et la mort, le cycle de la vie, la roue du temps, l'évolution refermée sur elle-même, l'union de deux principes opposés, la création sans fin. Sur le plan l'alchimique l'ouroboros est le symbole de la transmutation, de l'unité de la matière en perpétuel devenir :  rien ne meurt, rien ne disparaît, tout se transforme. Du grec ouraboros, de oura, queue des animaux et boros, vorace, glouton.

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Le savant allemand August Kekulé (1829-1896) est le fondateur de la chimie organique. En 1865, alors qu'il cherchait à établir la formule développée du benzène dont il ne connaissait que la formule brute (C6H6), il eut, au coin du feu, un accès de somnolence au cours duquel il rêva d'une chaîne d'atomes de carbone se refermant sur elle-même, "comme un serpent se mordant la queue". Cette vision lui permit de comprendre que la molécule du benzène a une structure cyclique : six atomes de carbone disposés en cercle.

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vendredi 4 mai 2007

Coalescence

Adhésion de deux éléments qui se trouvaient jusque là en contact tout en étant séparés. Du latin coalescere, s'unir, lui-même de co, avec, et alescere, se nourrir, d'où l'idée de grandir (cf. "adolescence"). Ce terme est utilisé dans de nombreuses disciplines :

    • Physique/Chimie. Au sein d'une substance colloïdale ou d'une émulsion, réunion de particules en suspension. Le terme s'applique par exemple aux gouttes d'huile dans l'eau lorsqu'elles se rejoignent, ou aux gouttelettes de mercure qui se rassemblent pour n'en faire qu'une seule lorsqu'elles viennent à se toucher.

    • Métallurgie. Concentration, par traitement thermique, des constituants structuraux d'un acier.

    • Biologie. Réunion de tissus voisins. Adhérence, et même soudure, de deux surfaces tissulaires en contact. C'est un processus normal lors de la formation des organes de l'embryon. On l'observe également dans la cicatrisation des plaies mais aussi, de façon pathologique, dans l'adhésion entre elles de certaines muqueuses.

    • Botanique. Soudure normale de deux organes végétaux de nature différente qui se sont développés au contact l'un de l'autre, par exemple un pétale et une étamine.

    • Linguistique. Fusion de deux phonèmes contigus en un seul. Exemple : la diphtongue au a donné o, comme dans le passage du latin aurum au français or.

Synonyme : conglutination (coalescence réalisée au moyen d'une substance visqueuse).

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lundi 15 janvier 2007

Arsenic

Élément métallique friable, de couleur gris acier, qui existe à l'état naturel dans le sol et les roches. Ses principaux minerais, le réalgar (AsS, arsenic rouge) et l'orpiment (As2S3, arsenic jaune) sont connus depuis l'Antiquité. Il fut isolé en tant qu'élément par Albert le Grand vers 1250. Le premier écrit sur sa préparation est signé Paracelse, médecin et alchimiste que l'on peut considérer comme le père de la toxicologie. Jeté dans le feu, il se volatilise sous l’aspect d'une fumée qui répand une forte odeur d'ail. C’est un poison très dangereux. L'exposition chronique à l'arsenic est un facteur de risque de cancer de la peau ou du poumon. Du grec arsenikos, mâle, à cause des propriétés puissantes de l'arsenic. Synonymes anciens : arsoine, mort aux rats.

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Le diable voulait passer par le Garde-mots ...
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Il existait autrefois en Europe, en particulier en Autriche dans la province de Styrie, des mangeurs d'arsenic. Leur but était d'acquérir plus de force physique, une respiration facile lors des courses en montagne, un teint florissant, de meilleures performances sexuelles et une plus grande résistance aux maladies infectieuses. Ils débutaient avec des doses faibles et arrivaient progressivement à tolérer des doses élevées.
[Retrouvez ce billet dans
L'Almanach 2010 du Garde-mots
]

vendredi 24 mars 2006

Phéromones


Signaux chimiques volatiles, analogues aux hormones, transportés par la voie aérienne et qui peuvent, chez les animaux, modifier le comportement social des individus d'une même espèce. On a montré que les phéromones influencent l'accouplement chez les hamsters, la dominance des éléphants mâles, le sevrage chez les rats. La femelle du bombyx est capable d'attirer le mâle situé à plusieurs kilomètres grâce aux phéromones. Elles sont également utilisées pour le marquage d'un territoire, l'alarme, l'orientation, la reconnaissance sociale, le bon fonctionnement du groupe. Elles constituent sans doute la forme la plus ancienne de communication. Étymologie : du grec pherein, transporter et hormon, exciter.

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