Une Libération
La "une" de Libération du lundi 13 juin 2005 se contentait d'un titre laconique, "MERCI". On imagine l'équipe rédactionnelle planchant fébrilement pour sortir ce simple mot. Commun et surprenant, banal, presque ésotérique, il prend toute sa dimension dans le contexte de la libération de Florence Aubenas et Hussein Hanoun. A qui ce merci est-il destiné ? Au gouvernement français ou aux geôliers? Aux deux, bien évidemment. Seulement voilà, il y a un deuxième sens (le premier, en fait, sur le plan historique): "grâce", et c'est le seul qui soit acceptable lorsqu'on fait référence à des ravisseurs. Merci, Serge July, de servir si dignement la langue française.