Le célèbre paradoxe d'Achille et la tortue (Zénon d'Élée) est une aporie:

Achille ne peut jamais rattraper la tortue après laquelle il court. En effet quand il a parcouru la distance qui le sépare de la tortue, celle-ci a avancé et il doit poursuivre son effort. Quand Achille a parcouru la nouvelle distance la tortue a encore progressé, et ainsi de suite. La distance entre Achille et la tortue se raccourcit à chaque fois mais n'est jamais nulle.

Aristote s’étonnait déjà de ce paradoxe : "Le plus lent à la course ne sera jamais rattrapé par le plus rapide car celui qui poursuit doit toujours commencer par atteindre le point d’où est parti le fuyard, de sorte que le plus lent a toujours quelque avance." (Physique, VI).

Le gardien, qui connaît mieux les vertus de l'encaustique que celles de la philosophie, ose ajouter: n'est-ce pas, en fait, après les paradoxes que nous ne cessons de courir ? Sophie, sa fidèle tortue, ajoute, tout en digérant sa feuille de salade: en tout cas il restera toujours une distance à parcourir, celle qui sépare la vérité humaine de la vérité universelle. [mot cité par foudi]


[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]