Mai 1990. En traversant un petit village du Yucatan, au Mexique, nous apercevons une église baroque. Des enfants jouent sur le parvis. A notre approche, sans un mot, croisant à peine nos regards, ils ouvrent le portail. L'église est déserte: pas d'autel, pas de banc, pas d'orgue, et bien sûr aucun pratiquant. Déserte ? Pas tout à fait: des centaines de pigeons y ont trouvé refuge, et avec eux d'abondantes déjections. Le spectacle est incroyable, mais il ne nous a pas encore tout donné. Trésor inattendu, un retable de bois rehaussé à la feuille d'or, et qui recouvre entièrement le mur du fond, émerge peu à peu de l'ombre.

Les excréments et l'or: une association dont les psychanalystes sont friands, et qui prend en ce lieu, une résonance nouvelle. Nous ne sommes plus des touristes à la recherche de l'image inédite mais les descendants des conquistadors. Avons-nous entrevu l'Eldorado ?

[mot demandé par Yves]