Assuétude
Par le gardien le mardi 8 novembre 2005, 00:02 - Singumots - Lien permanent
Il faut noter que la dépendance n'est pas liée à l'action des toxiques sur le système nerveux (en particulier le cerveau), mais à la signification que leur attribuent ceux qui les consomment. Sont en jeu la personnalité, les motivations, les expériences antérieures et la souffrance relative à l'environnement social et culturel.
D'ailleurs ces états concernent aussi bien les molécules chimiques (médicaments, drogues, alcool, nicotine, café) que des comportements sociaux, comme le jeu, le travail, Internet, la télévision, la vitesse au volant, les organisations sectaires, le pouvoir …
Commentaires
Merci au garde-mot pour cet éclaircissement quant à la distinction entre assuétude, addiction, dépendance.
Toutefois...
"La dépendance n'est pas liée à l'action des toxiques": propos manquant de nuance, et ici inexact de ce fait. La dépendance strictement liée à l'action cérébrale d'une substance, dite dépendance "physique", est réelle pour les produits psychoactifs (drogues).Néanmoins elle n'explique pas à elle seule la dépendance: sont à prendre en compte la dépendance psychique, comportementale, environnementale (classification et donc appellation variable selon les auteurs). Ce sont effectivement ces autres composantes de la dépendance qui permettent d'élargir le champ des dépendances aux comportements (jeu, achats compulsifs...) au-delà des seules dépendances aux substances psychoactives.
Je suis d'accord. C'est juste une question d'écriture, de définition implicite. Il est certain qu'il ne peut y avoir de dépendance psychologique s'il n'y a pas de dépendance physique.
"Il faut noter que la dépendance n'est pas liée à l'action des toxiques sur le système nerveux (en particulier le cerveau), mais à la signification que leur attribuent ceux qui les consomment."
Cela me semble procéder ici d'une dangereuse ignorance :
il ne suffit pas de la volonté pour se passer d'une drogue, la privation brutale peut conduire au suicide ou au crime. C'est tellement vrai que pour accomplir un sevrage, il peut être indispensable de passer par l'aide d'une molécule différente...
Pas de volontarisme, ni ici, ni ailleurs...
Il n'y a pas de référence à la volonté dans mon billet, ni même de périphrase pouvant servir d'allusion. Je ne vois pas pourquoi vous parlez d'ignorance, il s'agit d'un propos que vous me prêtez. Je vous le rends bien volontiers et vous recommande de relire mon billet et mon commentaire.
Regardez simplement ce que dit Marion :"La dépendance strictement liée à l'action cérébrale d'une substance, dite dépendance "physique", est réelle pour les produits psychoactifs (drogues)" :elle va dans le même sens que moi, en étant plus complète, plus nuancée et moins agressive. Je le suis un peu plus à cause des malades et de leurs familles que les médecins ne préviennent pas assez que l'arrêt de certains traitements peu mener au suicide ou au meurtre par la souffrance physique et mentale que le sevrage provoque.
Ça me paraît tout à fait vrai. Cependant il est juste d'ajouter que la méthadone, le produit de substitution qui empêche ces excès, est une drogue légalement distribuée.