Ironie
Par le gardien le samedi 15 juillet 2006, 14:17 - Métamots - Lien permanent
Comme chaque mois, Ydel est l'invité du Garde-mots.
Ironie : figure par laquelle on dit le contraire de ce que l’on veut faire entendre, l'ironie peut se teinter d’humour et/ou de moquerie. Du grec ironïa, de même signification.
Le gardien aime le langage SMS, non
Point d’ironie
Avez-vous remarqué que, dans l'exemple ci-dessus, le point d’interrogation est à l’envers ? Il s'agit, en fait, du point d’ironie. Ce signe de ponctuation a été proposé par l'écrivain français Alcanter de Brahm (1868-1942) dans son ouvrage L'ostensoir des ironies paru en1899.C'est, en quelque sorte, un émoticon ("smiley") avant la lettre [:-D]. Il indique que la phrase doit être prise dans le sens contraire de son sens apparent. Il n'a jamais été vraiment utilisé car, habituellement, le contexte est largement suffisant pour que le lecteur puisse dégager lui-même l’ironie. Une autre raison est que le point d'ironie n'a pas, comme le point d'interrogation ou le point d'exclamation, la valeur de retranscription d'une intonation particulière exprimée oralement. Comme il n’informe pas sur le paraverbal, on peut considérer que le point d’ironie est redondant.
Un dernier mot…
Ne pas confondre le point d'ironie et la pointe d’ironie. Sur le plan philosophique, par exemple, l’ironie socratique consiste à feindre l’ignorance pour mieux faire ressentir celle de l’interlocuteur. Point d'ironie en ce propos.L'Almanach 2010 du Garde-mots]
Commentaires
Merci Alain,
A 60 ans le Ronnie c'est rosse.
Ironie est fille d'humour et de moquerie. Hyperbole, Litote, Parodie et Pastiche sont ses cousins cousines. Pamphlet et Satire font partie de la famille.
J'avais découvert ce point d'ironie dans un (très) vieux Larousse en 2 vol. qui traînait dans un grenier. A l'époque (j'étais tout jeune) ce point là m'avait bien plus et j'ai même dû l'utiliser dans mes correspondances d'ado...
On peut, parait-il, utiliser le caractère arabe ؟ (lisible seulement si on possède la police de caractères correspondante) grâce à Unicode!
Certes, mais le propre de l'ironiste n'est-il pas d'évoluer constamment dans le deuxième degré avec un certain plaisir? Ce climat d'incertitude permet d'évaluer son interlocuteur avec discrétion; alors pourquoi le prévenir avec un signe de ponctuation particulier? S'il n'a pas saisi, toute la faute repose sur lui...
>...mais le propre de l'ironiste n'est-il pas d'évoluer constamment dans le deuxième degré...
Sans doute, mais plaisir egoïste; et combien de quiproquos provoqués !
Combien de fois ai-je entendu:
Il ne faut évidemment pas prévenir qu'on ironise, ni même qu'on fait de l'humour. Il y a un second degré tout à fait particulier (et agréable) à sentir que personne n'a remarqué telle ou telle plaisanterie lâchée sur un ton sérieux.
Un peu comme la contrepèterie, l'idéal c'est le ménage à trois:
Celui qui fait, celui qui comprend et le naïf de service !
"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes."
Le dernier écrit de monsieur Calet.
C'est, sans ironie, le plus beau des carmes.
(Et deux oreillers pour bien le caler)