Nihilisme
Par le gardien le lundi 26 mars 2007, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Doctrine philosophique selon laquelle rien n'existe. Négation des valeurs, de la culture, du sens de la vie, de la réalité substantielle. Du latin nihil, rien.
Pas à pas
Pas d'état d'âme
seul l'état a droit de cité
Pas de pensée libre
seule la marchandise peut passer
seule la peur à partager
Pas de révolution
seulement circuler
Pas de communauté
seul le marché commun
Pas de partage
seulement la misère à se disputer
Pas d'union
juste des traits en pointillé
Pas d'humanité
juste des choses numérotées
Pas à pas
tout est à refaire
Pas à pas
marcher sur nos fers
David Myriam
Que pensez-vous de ce poème ? En soi, il serait plutôt intéressant ; il recèle une certaine intention. Comment réagissez-vous en apprenant qu'il a été donné comme récitation dans une classe de CM 2 ?? Je peux vous garantir que mon petit fils (10 ans) le sait par cœur mais qu'il ne le comprend pas. Mes tentatives d'explication sont restées vaines. Il ne veut pas en savoir plus ... et on le comprend.
Commentaires
Ce n'est pas évident. Il est clair qu'il est trop elliptique pour être compris, et dans la forme, et dans le fond. Mais il faudrait connaître le contexte. Discuter avec le maître (ou la maîtresse). Quelles étaient ses intentions ? Comment a-t-il été présenté ? Y a-t-il eu discussion ?
Peut-être n'est-ce qu'une graine mise à germer.
En fait, le principal reproche que je lui fais est qu'il n'est pas très bon …
Nihil ex nihilo => rien de rien ... On dirait de l'Édith Piaf ...
Première livraison : adné, amplexicaule, apiculé, apomictique, apprimé, arille, aristé, bacciforme, cladode, condupliqué, conné, cuspide, décombant, décurrent, décussé, émarginé, épicormique, infundibulé, monopodial, mucroné, obconique, onciné, pelté, pennatifide, pérule, phyllode, pinnule, pyroïde, racème, rétus, samare, serrulé, staminode, syncarpe, umbo, etc...
En fait ceci est un commentaire pour le billet Mots rares. Sans consulter mes dictionnaires, je mets en italiques les mots que je connais : adné, amplexicaule, apiculé, apomictique, apprimé, arille, aristé, bacciforme, cladode, condupliqué, conné, cuspide, décombant, décurrent, décussé, émarginé, épicormique, infundibulé, monopodial, mucroné, obconique, onciné, pelté, pennatifide, pérule, phyllode, pinnule, pyroïde, racème, rétus, samare, serrulé, staminode, syncarpe, umbo, etc... Je ne suis pas capable de donner leur définition, mais je crois qu'ils appartiennent tous au domaine de la botanique.
ca me rappelle quand j etais plus jeune je me mettais a penser au néant et je poussais le raisonnement assez loin, avec mon esprit poete du haut de mes 10ans, cela soulevait de grandes quantités de questions...mais maintenant mon esprit "formaté" ne parvient plus a aller aussi loin dans ses délires philosophique...
Tout cela nous a été donné un jour et puis... repris ?
L'âme, la pensée, l'amour, la révolution, la communauté, le partage, l'union, l'humanité....
Un texte pour faire prendre conscience... dans des mains encore innocente ? peut etre... un espoir... pour demain.. peut etre... car beaucoup d'entre nous veulent se libérer de ces fers...
Pas à pas ... l'auteur veut nous libérer avec ses vers...
Bonne journée Cher Horvilleur...
Je fais un peu la même lecture que juliettevipe.
Un terrible constat du monde que nous offrons aux générations futures et un appel pour réveiller pas à pas les consciences.
Un peu délicat malgré tout pour des élèves de CM2. Reste à savoir effectivement comment il a été présenté et commenté en classe...
Seconde livraison : aedéage, alutacé, canaliculé, chordotonal, épisterne, éruciforme, exsertile, fascie, flabellé, funicule, intercotidale, lobigère, métépimères, monoliforme, mutique, prépupal, pygopode, ripicole, scape, scrobe, sécuriforme, sétacé, sternite, testacé, urogomphes et autres insultes faciles...
Mais pourquoi ne mets-tu pas ces mots sous le billet Mots rares ??
Au dela de la signification de ce poême, souvent en second degré, je le trouve beaucoup trop abstrait pour des élèves de CM2 car à moins qu'ils n'aient un niveau très élevé, j'ai peur que cela en décourage beaucoup sur l'utilisation qu'ils peuvent faire de notre belle langue. Dommage. Cela me rappelle lorsqu'une prof de français, en 6ème, nous a fait apprendre par coeur François Villon... j'en ai bavé et n'ai pas du tout apprécié ce poême à sa juste valeur.
On se demande si certains prof ne se font pas plaisir à eux mêmes ou pense toucher les parents à travers les devoirs donnés aux enfants...
Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis. C'est assez inquiétant de constater qu'un gosse (excusez moi les québécois de passage) sache un poème par cœur et ne le comprenne pas. Finalement il a sans doute eu raison de refuser les explications.
Ce poème est moche.
un poème doit faire rêver, s'évader, imaginer un ailleurs; or celui-ci est le reflet de la société actuelle. Pas d'amour, seul la peur à partager ! L'enfant qui entend des horreurs pareilles doit désepérer de tout. Il voit son avenir d'une tristesse...alors qu'à cet âge on est ouvert à la vie, on mord, on croque la vie. Celui qui a eu l'idée de lire ou faire lire un texte de cette nature doit être sévèrement sanctionné.
Je souscris pleinement au sens des derniers commentaires. Qu'il est triste de faire déjà courir des nuages dans le ciel d'un enfant...La liberté pédagogique consiste à s'affranchir de l'air du temps, et pour l'élève, la récompense de l'apprentissage est le fruit de la compréhension et de l'enchantement.
"L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde" - CAMUS.
pourquoi un poème ne pourrait-il pas être le reflet de notre société?
les poètes ont beaucoup rimé sur la mort et la souffrance et pas seulement sur la beauté du monde...
pourquoi un enfant n'apprendrait-il pas qu'on peut ressentir différemment face à une même poésie , un même événement,que le monde est pluriel. Il y a des enseignants qui nous grandissent,d'autres qui nous ennuient, mais ceux-ci nous apprennent aussi à nous abstraire, à faire l'école buissonnière dans nos têtes, à jeter nos fers...
bien sûr, il y a de plus jolis vers...
A quinze ans, ce serait salutaire. Mais à 10 ans ? Le petit n'y a rien compris et a refusé mes commentaires ...
peut-être que l'enfant a tout compris, quand un texte n'a pas de sens, il n'y a qu'une direction sensée: aller jouer!
Bonjour,
Je viens tout juste de sortir de l'enfance: j'ai 15 ans.
J'estime donc que je peux parler avec une connaissance plus "fraîche" que vous sur ce qui concerne cette longue étape; contrairement à ce que vous semblez croire, l'enfance ne fut pas une période féerique où je croyais en tout et où je ne pensais à rien, non.
Petit je voulais devenir grand, je me sentais emprisonné dans une sorte de non-pensée qui m'était insoutenable.
Il y a encore 7 mois je ne savais pas le sens du mot "Nihilisme"... c'est ma prof.de français qui, en lisant mes copies, m'a demandé si j'avais lu Cioran et d'où me venait cette froideur au monde
S'il a suffit à votre génération de lire et d'apprendre du Prévert pour être insoucient, sachez qu'il n'en est pas de même pour nous.
Les générations précédentes ont subis des stigmates dont nous portons encore les traces: l'on nous a éduqué dans une abysse confortable.
Avec le non-recul dont je suis le détenteur, je peux affirmer qu'un dialogue sur cette philosophie dés le plus jeune âge peut être salutaire.
Je vais me permettre une vaine remarque: Ceci n'est pas de la poésie, et ce pour une raison bien simple, la contradiction avec "la fondation de l'être par le langage" décrite dans Hölderlin.
Il n'y a pas de monde, et de création de monde, rien n'est dévoilé: le monde commun nous est montré tel quel. Il s'agit alors de langage commun propre à la sémantique, ce qui n'est en aucun cas compatible avec la poétique, qu'elle quelle soit.
Derrière ce texte, l'être n'est pas, il y a seulement l'image de l'être.
Voilà ce que j'avais à dire.
Un jour, il faudra arrêter de tout prendre pour de la poésie, tout et n'importe quoi.
Jamais je ne vous ai dit que vous étiez insensée. Sans doute votre tête chercheuse fonctionne-t-elle toute seule. En tout cas je vous prie de ne pas me prêter d'intention. Merci d'avance.