Génération « pourquoi ? »

Cette génération n’a pas connu le monde sans informatique. Elle est très à l’aise avec les nouvelles technologies, le Web 2.0, les réseaux sociaux. Les séries télévisées font partie de son éducation et même de sa culture. Le chômage des parents et leur divorce sont, pour elle, des notions familières.

Les jeunes de la génération Y (13 millions de personnes en France), aiment avant tout à profiter de la vie, c’est ce qu’on appelle l’hédonisme, qui risque de leur donner une mentalité d’enfants gâtés et peut-être une identité virtuelle. Ils sont mus par un sentiment communautaire et un fort individualisme, et fonctionnent sur le principe de la tribu. Pour eux, le travail n’est pas une valeur incontournable mais un moyen d’arriver à leurs fins, en particulier de s’offrir des loisirs. Ils préfèrent la qualité de vie au sens de leur mission. Très désinvoltes face à la hiérarchie, ils ne considèrent pas l'autorité comme une source de compétence, mais comme un tuteur de développement personnel. Ils ont besoin d’être convaincus de l’intérêt d’une tâche pour l’exécuter et recherchent des résultats rapides.

Ils sont exigeants quant aux conditions de travail et n’aiment pas les horaires atypiques. Ils sont gérables à condition qu’on s’adapte à eux, sinon ils changent facilement d’emploi. Ils estiment que c’est à l’entreprise de se démarquer des autres si elle veut attirer les demandeurs d’emploi compétents. En anglais la lettre Y se prononce comme « why », de ce fait  certains emploient l’expression « why generation » ( « génération pourquoi ? »).

Tout ce qui précède est tiré de réflexions émises par les chefs d’entreprise, directeurs des relations humaines et spécialistes du recrutement. Ils étudient actuellement, à longueur de séminaire, comment intégrer cette génération plutôt que la rejeter. Certes le problème est moins aigu  pour eux en période de chômage que de plein emploi.

Génération cannabYs

Il n’est pas politiquement correct d'ajouter - mais je le fais malgré tout - que cette analyse ne tient pas compte de l’effet cannabis, pourtant central, en tout cas phénomène de société (40 % de la population en consomme ou en a déjà consommé). La démotivation qui constitue son action principale pourrait expliquer en partie le mode de fonctionnement de la génération Y, laquelle arrive progressivement aux affaires.