On retrouve avec un plaisir presque physique, en tout cas sensoriel, quelques unes de ses toiles majeures  : Le Mort (1909) qu'il considérait comme le point de départ de son œuvre, Le Marchand de bestiaux dans sa deuxième version (1912), Le Marchand de journaux (1914), Double portrait au verre de vin (voir l'illustration ci-dessus, 1917-1918), Le violoniste vert (1919-1920)  et surtout (ma préférée) La Noce (1911) :

Chagall-La Noce
Moïshe Zakharovitch Chagalov, dit Marc Chagall.
La Noce

1910. Huile sur toile de lin. Centre Pompidou, Paris.

Un cortège nuptial aux couleurs  dansantes se rend à l'auberge où l'accueille une accorte dame en jaune.  En tête quatre musiciens, suivis des mariés qui échangent un regard, de la famille très unie, des amis à l'imposante stature et d'un symbole des petits métiers de la ville de Vitebsk (Biélorussie) où est né Chagall, le porteur d'eau. En haut les longs rectangles  ont un air de fête. Les grands carrés au centre forment un arrière-plan de maisons  irrégulières. Les triangles au sol pointent vers  les mariés et donnent à la toile sa profondeur. Après l'avoir vendu Chagall racheta ce tableau et le conserva toute sa vie. Un siècle après sa composition, La Noce rachète encore joyeusement notre quotidien.

Autographe de Chagall
Autographe de Chagall
apposé sur son livre Ma vie (Stock, édition de 1957).
Collection particulière du gardien.

En sortant de l'exposition, il est recommandé d'accorder un long moment à la collection permanente du musée de Grenoble, l'un des tous premiers de France, où l'on retrouve comme il se doit de nombreux artistes majeurs (Rubens, Canaletto, Frédéric Bazille, Paul Gauguin, Picasso, Renoir, Fernand Léger, Matisse, etc.) mais aussi des peintres régionaux de  premier plan.