En 1740, pour éloigner Jean-Jacques Rousseau de Chambéry, Madame de Warens lui déniche une place de précepteur à Lyon, rue Saint-Dominique (l'actuelle rue Émile-Zola). Il s’installe chez M. Jean Bonnot de Mably (1696-1761) - frère de l’abbé de Mably, économiste réputé, et du philosophe Condillac - lui-même grand  prévôt de la maréchaussée des provinces du Lyonnais, Forez  et Beaujolais, qui lui confie l'éducation de ses deux fils. Jean-Jacques y  commet un larcin : « Environné de petites choses volables que je ne regardais même pas, je m’avisai de convoiter un certain petit vin blanc d’Arbois très joli, dont quelques verres que par-ci, par-là je buvais à table m’avaient fort affriandé. Il était un peu louche ; je croyais savoir bien coller le vin, je m’en vantai : on me confia celui-là : je le collai et le gâtai, mais aux yeux seulement ; il resta toujours agréable à boire, et l’occasion fit que je m’en accommodai de temps en temps de quelques bouteilles pour boire à mon aise en mon petit particulier  » (Les Confessions, livre VI). M. de Mably ferme les yeux mais Rousseau, se  rendant compte de son insuffisance en qualité de précepteur, le quitte un an plus tard et retourne à Chambéry. « Avec de la patience et du sang-froid, peut-être aurais-je pu réussir ; mais faute de l’une et de l’autre je ne fis rien qui vaille, et mes élèves tournaient très mal. » (Les Confessions, ibid.). Il nous reste de ce séjour un Mémoire présenté à Monsieur de Mably sur l'éducation de M. son fils.