Le conclave commence par une messe au cours de laquelle les participants demandent à l'Esprit Saint de les inspirer. Les cardinaux votent ensuite à bulletin secret, en se servant d'une écriture non reconnaissable pour inscrire le nom de l'un d'entre eux. L'abstention est interdite. A chaque tour sans résultat, les bulletins de vote sont brûlés avec de la paille mouillée et la fumée est alors noire. La paille est sèche et la fumée blanche quand le vote est concluant. On procède à quatre scrutins par jour, jusqu'à ce qu'un pape soit élu à la majorité des deux tiers. Après trois jours sans résultat, le scrutin est suspendu pour une journée de prières et de réflexion, puis sept scrutins sont organisés, et cela par trois fois si nécessaire. En cas de blocage, les cardinaux ont recours, pour finir, à la majorité absolue. Après son élection le nouveau pape entre dans "la chambre des larmes", en compagnie du cardinal camerlingue et du maître des cérémonies liturgiques pour, selon la tradition, y éclater en larmes face à la responsabilité et à l'ampleur de la tâche qui l'attend.

Le nom qu'adoptera le successeur de Jean-Paul II, sera peut-être une indication sur ses futures orientations théologiques et politiques, en tout cas les médias ne manqueront pas de s'en emparer. Son âge, son pays d'origine, son engagement pastoral seront également considérés comme des signes. Avec, au-dessus de leur tête, le doigt de Dieu généreusement mis en valeur par Michel-Ange dans sa fresque La création de l'Homme, nul doute que les cardinaux se sentiront inspirés et choisiront un pape qui, entre modernité et conservatisme, saura prendre le parti du monde.