Le mot composé "garde-mots" existait bien avant qu'il ne vienne à l'esprit du gardien. Il figure dans le journal d'Edmond de Goncourt (tome IX, page 17) à propos d'Alfred Stevens (1823-1906). Ce peintre belge, très célèbre en son temps et dont l'œuvre de facture classique a été oubliée au profit de celle de ses contemporains impressionnistes, mérite d'être redécouvert. Edmond de Goncourt écrit : "Conversation avec Alfred Stevens, qui est un vrai magasin d'anecdotes, et ce qui est mieux, un extraordinaire garde-mots de toutes les phrases typiques des peintres de sa connaissance, dans le passé et dans le présent, - des phrases qui définissent mieux que vingt pages de critique, un moral, un caractère, un talent "(17 mars 1892). Le propos de Goncourt est, comme à son habitude, un ragot littéraire, historique ou culturel tombé de la bouche de son interlocuteur. J'ai personnellement l'intention d'employer le mot dans un sens plus universel...

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L'Almanach 2010 du Garde-mots
]