Mémoriser
Par le gardien le jeudi 16 février 2006, 00:00 - Singumots - Lien permanent
La poésie du lundi
Mardi je la lis
Mercredi je la dis
Jeudi je l'oublie
Vendredi je la crie
Samedi aussi
Dimanche j'en change
... avec ce commentaire : « De mémoire. Pardon à l'auteur d'avoir oublié son nom ... » D’où l’idée de ce billet.
Quels poèmes connaissez-vous par cœur ? Ou à peu près par cœur ? Disons des poèmes que vous n’auriez qu’à lire deux ou trois fois pour les dire correctement ?
Soyez sincère. Jouez le jeu ! Quelques fautes sont permises, mais pas la navigation dans les eaux profondes du réseau Internet.
Envoyez un vers ou deux, extraits de poèmes pour lesquels vous connaissez un peu plus que ces deux vers. Ajoutez le nom de l’auteur et éventuellement le titre du poème, sans vérifier, sinon nous ne sommes plus dans les faits de mémoire. Sachez également que je ne vérifierai pas vos envois. Remarquez que ces quelques règles vous amènent, certes, à exercer votre mémoire mais surtout à envoyer des vers que vous savez que vous savez !
Du fond de votre mémoire
- Dandylan
Pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes
L'univers est égal à son vaste appétit
Ah ! Que le monde est grand à la clarté des lampes
Aux yeux du souvenir que le monde est petit ...
(Le voyage, Baudelaire)Ô saisons ! Ô chateaux !
Quelle âme est sans défaut !
C'est la mer allée
Avec le soleil...
(Rimbaud)Bonjour Lundi !
Comment va Mardi ?
Et toi, Mercredi ?
Nous irons jeudi
Chercher Vendredi
Pour aller samedi
Dîner chez Dimanche ...
(Anonyme)Hannibal, ayant joué
Tout l'été
Se trouva fort dépourvu
Quand il eut un zéro
En moyenne de compo ...
(DandyFontaine)Il faut essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple ...
(Jacques Prévert) - Faidit
Borné par sa nature, infini dans ses voeux,
L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ...
(Lamartine)J'aurais aimé, ma belle,
T'écrire une chanson
Sur cette mélodie,
Rencontrée une nuit
J'aurais aimé, ma belle,
Rien qu'au point d'Alençon ...
(Jacques Brel, Chanson sans parole) - Gaspard de la nuit
-
O temps ! Suspend ton vol ...
(Lamartine)O rage ! O desespoir ! O vieillesse ennemie !
N'ai je donc tant vécu que pour cette infamie ? ...
(Corneille, Le Cid)S'il est vrai que l'on écrit
Sur le coup de l'inspiration,
il y a des gens à qui les coups ne font rien ...
(Boris Vian ?)Le Démon, dans ma chambre haute,
Ce matin est venu me voir
Et, tachant à me prendre en faute,
Me dit : J'aimerais bien savoir ...
(Baudelaire)Et là, tout n'était qu'ordre et beauté,
luxe, calme et volupté ...
(Baudelaire, L'invitation au voyage)Homme libre, toujours tu chériras la mer ...
(Baudelaire, L'homme et la mer)C'est pas l'homme qui prend la mer...
(Renaud Sechan)Rita, donne moi ton coeur
Rita, donne moi ta main
Rita, donne moi ta sœur ...
(Renaud Sechan, Rita)Les épines, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs. Je ne te crois pas. (Saint-Exupery, Le Petit Prince).
... Le chanteur suspendu à un vol d'oiseaux noirs. (Joë Bousquet)
Et puis y a Frieda
Qu'est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frieda ! ...
(Brel)Les bourgeois
C'est comme les cochons,
Plus ça devient vieux,
Plus ça devient ...
(Brel) - Joël
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
(Vigny)La cigale ayant chanté tous l'été
Se trouva fort dépourvue
Quand l'automne fut venu ...
(La Fontaine)Un jour, sur ses longs pattes, allait on ne sait où,
Un héron au long bec emmanché d'un long cou...
(La Fontaine)Je voudrais pas crever avant d'avoir connu les chiens noirs du Mexique qui dorment sans rêver, les singes nus dévoreurs de tropiques ...
(Boris Vian)Oui, j’ai cru que j’avais un but, monsieur Brul… et je n’avais rien… J’avançais dans un couloir sans commencement, sans fin, à la remorque d’imbéciles, précédant d’autres imbéciles. On roule la vie dans des peaux d’ânes. Comme on met dans des cachets les poudres amères, pour vous les faire avaler sans peine… mais voyez-vous, monsieur Brul, je sais maintenant que j’aurais aimé le goût de la vie ... (Boris Vian)
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola ...
(Aragon) - Joye [le gardien retranscrit
les vers tels qu'ils les a reçus]
"Il pleut dans mon coeur comme il pleut sur la ville
Quelle est cette longueur [sic] qui pénètre [dans] mon coeur ?...
(Verlaine)Le cochon blond
Aime le jambon
Il l'aime jusqu'à
L'indigestion ...
(Lise Duharme)Trois allumettes une à une dans la nuit ...
(Prévert)Il a mis le café dans la tasse
Il a mis le lait dans la tasse de café
Il a mis le sucre dans le café au lait
Avec la petite cuillère il a tourné [...]
Et moi, j'ai pris ma tête dans mes mains
Et j'ai pleuré
(Prévert)La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Ils trouvent ça tout naturel ...
(Prévert)Il, il, il, il, toujours il qui neige et qui pleut" ...
(Prévert)Mignonne, allons voir si la rose
A déjà ses robes de pourpre décloses ...
(Ronsard)Ronsard me célébrait
Du temps que j'étais jeune ...
(Ronsard)Notre père qui est aux cieux
Restez-y ...
(Apollinaire, je pense)Liberté, j'écris ton nom ...
(Eluard)Marye de France
Sy suys de nom ...
(devinez de qui)Baise-moi encor ...
(Louise Labé) - Kazo
Le ciel est, par dessus le toit
Si bleu, si calme
Un arbre, par dessus le toit
Berce sa palme ...
(Verlaine)C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ...
(Rimbaud, Le dormeur du val)Mon enfant, ma sœur
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble ...
(Verlaine - invitation au voyage) [sic, le gardien]Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime ...
( ? - Les passantes -chanté par Brassens)Ma femme est morte, je suis libre.
Je puis donc boire tout mon soûl
Lorsque je rentrais sans un sou
Ses cris me déchiraient la fibre ...
(Baudelaire)Mur ville
Et port
Asile
De mort
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort ...
(Hugo) - Monsieur le président
Monsieur le président
Je viens de recevoir mes papiers militaires
Pour aller à la guerre
Avant mercredi soirMonsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
(Boris Vian) - Mum
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles ...
(Arthur Rimbaud) - TracesÉcrites
La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres ...
(Mallarmé)Qu'aimes-tu donc le mieux, homme énigmatique, dis.
Ton père? Ta mère? Ta sœur ou ton frère? ...
(L'étranger, Baudelaire)Arrête ta mémoire, personne ne viendra te voir ...
(Pierre Reverdy)Salut à celui qui marche
A mes côtés
Au terme du poème.
Il passera
Demain
Debout
Sous le vent ...
(René Char)J'y gagne. A cause de la couleur des blés ... (Le petit prince - Saint-Exupery).
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin ...
(Hugo)Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime
Et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre...
(Verlaine)Ma femme aux épaules de champagne ...
(André Breton)Enfant je ne savais pas lire
Maman était ma bibliothèque
Je lisais maman ...
(Poésie chinoise)Si tu crois xa va xa va xa va
Durer toujours
La saison des za,
Saison des za
Saison des amours
Ce que tu te goures
Fillette, fillette
Ce que tu te goures ...
(Raymond Queneau) - Le gardien
Maître corbeau sur un arbre perché ...
(La Fontaine)Lorsqu'avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéovah ...
(La conscience, Victor Hugo)Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal ...
(Hérédia)Comme je descendais des fleuves impassibles ...
(Le bateau ivre, Rimbaud)Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé ...
(El Desdichado, Nerval)Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
(Verlaine)De la musique avant toute chose
Et pour cela préfère l'impair ...
(Verlaine)Sans bruit sur le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes
Et glisse ...
(Sully-Prudhomme)[Retrouvez ce billet dans
L'Almanach 2010 du Garde-mots]
Commentaires
Des poésies dans ma mémoire?? Mais il y en a dans tous les tiroirs; des "petits bouts" ou des aphorismes... Enfant, je passais des après midi avec une amie à apprendre des poésies, c'était notre jeu préféré. Parfois nous en inventions, toujours pour rire.
Alllez je joue le jeu et en ce jeudi 16 février à 07:42, je vous propose les 10 premiers extraits qui me viennent sans réflexion préalable (mes plus gros doutes sont dans la disposition graphique et la ponctuation :
1- La chair est triste, Hélas! et j'ai lu tous les livres. (Mallarmé)
2- Qu'aimes-tu donc le mieux, homme énigmatique, dis.
Ton père? ta mère? ta soeur ou ton frère? ( l'étranger, Baudelaire)
3- "Arrête ta mémoire, personne ne viendra te voir" (pierre reverdy)
4- "Salut à celui qui marche
A mes côtés
au terme du poème.
Il passera
demain
debout
sous le vent (rené char)
5- "J'y gange. A cause de la couleur des blés" (le petit prince - st Ex)
6- Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
de venir dans ma chambre un peu chaque matin (hugo)
7- Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
d'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime
et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même
ni tout à fait une autre... (rimbaud? heu... verlaine?)
8-" ma femme aux épaules de champagne" (breton)
9- "Enfant je ne savais pas lire
maman était ma bibliothèque
je lisais maman ( poésie chinoise)
10- "si tu crois xa va xa va xa va
durer toujours
la saison des za ,
saison des za
saison des amours
ce que tu te goures
fillette, fillette
ce que tu te goures" ( R. Quenaud)
07:51 : temps du jeu : 9 minutes
merci pour cette idée, c' était très amusant.
bonne journée
Les débuts de ces poémes se sont imposés à ma mémoire dans ma période de poésie intensive de mes vingt ans !!
Pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes
L'univers est égal à son vaste appétit
Ah ! Que le monde est grand à la clarté des lampes
Aux yeux du souvenir que le monde est petit.
Le voyage. BAUDELAIRE
Ô saisons ! Ô chateaux !
Quelle âme est sans défaut !
C'est la mer allée
Avec le soleil.
RIMBAUD
Plus lointain. Mon père m'avait appris cette ritournelle pour apprendre les jours de la semaine. Cela avait plu à la maîtresse qui en avait gardé l'usage :
Bonjour Lundi !
Comment va Mardi ?
Et toi, Mercredi ?
Nous irons jeudi
Chercher Vendredi
Pour aller samedi
Dîner chez Dimanche.
Et j'ai annoné la Cigale et la Fourmi toute ma vie !
J'en avais même fait un pastiche à l'école (qui là-aussi avait plu au professeur) ! Cela commençait à peu près comme ça :
Hannibal, ayant joué
tout l'été
Se trouva fort dépourvu
Quand il eut un zéro
En moyenne de compo.
La phrase de Prévert qui a marqué ma vie entière :
Il faut essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple.
etc.
A noir,E blanc,I rouge,U vert, O bleu:voyelles,
Arthur Rimbaud (vers honni des cruciverbistes)
C'est intéressant pour les non-francophones !
Tout d'un coup, un tas de bribes reviennent en tête :
"Il pleut dans mon coeur comme il pleut sur la ville
Quelle est cette longueur [sic] qui pénètre [dans] mon coeur ?" (Verlaine)
"Le cochon blond
Aime le jambon
Il l'aime jusqu'à
l'indigestion." -- Lise Duharme
"Trois allumettes une à une dans la nuit..." (Prévert)
"Il a mis le café dans la tasse
Il a mis le lait dans la tasse de café
Il a mis le sucre dans le café au lait
Avec la petite cuillère il a tourné [...]
Et moi, j'ai pris ma tête dans mes mains
Et j'ai pleuré." (Prévert)
"La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Ils trouvent ça tout naturel..." (Prévert)
"Maître corbeau sur un arbre perché..." (je connais le tout)
(Lafontaine)
"Il, il, il, il, toujours il qui neige et qui pleut" ... (Prévert)
"Mignonne, allons voir si la rose
A déjà ses robes de pourpre décloses" et
"Ronsard me célébrait
Du temps que j'étais jeune." (Ronsard)
"Notre père qui est aux cieux
Restez-y" (Apollinaire, je pense)
"Liberté, j'écris ton nom" -- Eluard
"Marye de France
Sy suys de nom..." (devinez de qui)
"Baise-moi encor'" -- Louise Labé
Ah, c'est chic ! Merci !
Dandylan, merci pour "la mer allée avec le soleil". Généralement les gens écrivent "la mer en allée avec le soleil", ce qui n'est ni rimbaldien ni beau.
Joye : il y a des petites erreurs dans tes textes. Je ne corrige pas puisque le billet est sur la mémorisation, mais je l'annonce dans le corps du texte puisque je les ai repérées. Je ne voudrais pas qu'on croie que je valide ... Ça reste intéressant, surtout du fait que le français n'est pas ta langue maternelle si je comprends bien. Ça prouve que tu as joué le jeu. Bravo et merci.
Borné par sa nature, infini dans ses voeux,
L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.
(Lamartine)
Chanson sans parole (Jacques Brel)
J'aurais aimé, ma belle,
T'écrire une chanson
Sur cette mélodie,
Rencontrée une nuit
J'aurais aimé, ma belle,
Rien qu'au point d'Alençon
T'écrire un long poème
T'écrire un long "Je t'aime"
Je t'aurais dit "amour"
Je t'aurais dit "toujours"
Mais de mille façons,
Mais par mille détours
Je t'aurais dit "partons"
Je t'aurais dit "brûlons"
Brûlons de jour en jour
De saison en saison
Mais le temps que s'allume
L'idée sur le papier
Les temps de prendr'une plume
Le temps de la tailler
Mais le temps de me dire
"Comment vais-je l'écrire ?"
Et le temps est venu
Où tu ne m'aimais plus.
En effet, le frnaçais n'est pas ma langue maternelle (c'est exprès, les erreurs dans ta réponse ?).
J'ai cru avoir dit dans mon message que je citais de ma mémoire fautive et juste des bribes.
"[Tu es] tout excusé /Tout le monde peut se tromper" (Prévert)
J'ai retrouvé plus tard les deux poémes que j'ai additionnés !!
:-)
Cela prouve bien que je n'ai pas triché !!
Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défaut ?
Ô saisons, ô châteaux,
J'ai fait la magique étude
Du bonheur que nul n'élude.
et bien sûr :
Elle est retrouvée
Quoi ? L'éternité
c'est la mer mélée
Au soleil
:-)
Par ailleurs je n'affiche pas deux fois les mêmes textes, c'est le premier reçu qui reste ...
Joye : non, les erreurs, c 'est parce que je ne me suis pas relu. Je les ai donc corrigées puisqu'il ne s'agit pas de poésie. En revanche, si j'en ai commis dans les vers que je cite sous l'intitulé "le gardien", je ne les corrigeai pas !
Dan, je ne corrigerai pas ton premier envoi car, dans ma mémoire, c'est bien "la mer allée avec le soleil ..."
Non, non, ne corrige surtout pas... puisque c'est une autre version du même poème !!
"Notre père qui est aux cieux
Restez-y" (Apollinaire, je pense)
Restez-y et nous nous resterons sur terre"
J'aurais volontiers attibué ce texte à Boris Vian; sans certitude.
Joye et Traces : je suis à peu près certain que "Notre père qui êtes aux cieux/ Restez-y", c'est de Prévert.
Alors...
" O temps ! Suspend ton vol ..."
" Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé." Lamartine
" Une seule lettre vous manque, et tout est épeuplé." Le Chat de Gelluck (sur les timbres du mois dernier je crois)
" O rage ! O desespoir ! O vieillesse ennemie !
N'ai je donc tant vécu que pour cette infamie ?
...
...que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers...
... "
le monologue du père de Rodrigue (Don Diegue ?), Le Cid, Corneille
" S'il est vrai que l'on écrit
Sur le coup de l'inspiration,
il y a des gens à qui les coups ne font rien. "
Approximativement. Boris Vian.
" ... la vie est amère lorsqu'il n'y a pas de sucre au fond."
Boris Vian. Conte de fées à l'usage des moyennes personnes.
"Les femmes seraient merveilleuses si tu pouvais tomber dans leur bras sans tomber entre leurs mains."
Corto Maltese, à propos de Bouche Dorée.
" Le Démon, dans ma chambre haute,
Ce matin est venu me voir
Et, tachant à me prendre en faute,
Me dit : 'J'aimerais bien savoir,
De toutes les belles choses
Qui composent son corps charmant,
De tous les objets noirs ou roses
Dont est fait son enchantement,
Quel est le plus doux ? ' -O mon ame,
Tu répondis à l'Abhorré :
'Puisqu'en elle tout est dictame,
Rien ne peut être préféré.
Lorsque tout me ravit, j'ignore
Si quelque chose me séduit.
Elle éblouit comme l'Aurore
Et console comme la Nuit,
Et l'harmonie est trop exquise
Qui gouverne tout son beau corps
Pour que l'impuissante analyse
En note les nombreux accords.
O métamorphose mystique
De tout mes sens fondu en un,
Son haleine fait la musique
Comme sa voix fait le parfum.' "
Baudelaire. 'Toute Entière' laborieusement retranscrit ici.
" Et là, tout n'était qu'ordre et beauté,
luxe, calme et volupté. "
Baudelaire. 'L'invitation au voyage'... non ?
" Le piano, comme l'argent, n'est agréable qu'à celui qui en touche. "
Erik Satie.
" La statistique a démontré que la mortalité chez les militaires augmente sensiblement en temps de guerre. "
Alphonse Allais.
Mais on s'éloigne de la poésie là...
Et je crois que c'est tout pour aujourd'hui.
Et aussi...
" Jamais les océans n'oublieront mon prénom. "
Renaud Sechan. 'C'est pas l'homme qui prend la mer...'
" Homme libre, toujours tu chériras la mer. "
Baudelaire. L'homme et la mer.
" Rita, chanson d'amour.
Rita, donne moi ton coeur
Rita, donne moi ta main
Rita, donne moi ta soeur
Rita ah ah ah ah ah ah
Nous partons demain. "
Renaud Sechan. ' Rita '.
Et puis là, je rentre chez moi.
Le ciel est, par dessus le toit
si bleu, si calme
Un arbre, par dessus le toit
berce sa palme...
(Verlaine - ?)
C'est un trou de verdure, où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent...
(Rimbaud - le dormeur du val)
Je veux dédier ce poème
à toutes les femmes qu'on aime ...
( ? - les passantes -chanté par Brassens)
Mon enfant, ma sœur
songe à la douceur
d'aller là-bas vivre ensemble...
(Verlaine - invitation au voyage)
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C'est terrible; me voilà pris d'une irrésistible envie de relire tout ce qui refait surface et me revient en vrac!
Je vous laisse donc pour ce soir...
rires
oui Prévert, ça me revient. Reggiani et Vian l'ont chanté
Une fois de plus...Je suis épaté!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!....oups.............................plus d'encre.
Gaspard de la nuit, j'aime trop Baudelaire pour ne pas rétablir le vers tel qu'il est:
Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté ...
Kazo :
Mon enfant, ma sœur
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble ...
... c'est de Baudelaire.
J'en connais trop en fait...
Il me semble, Garde, que dans le poëme la dernière fois que ces mots sont dit, c'est au passé. Mais je n'ai pas vérifié, ça n'aurait pas été du jeu. Enfin, comme je n'aurais pas internet ce week end, je regarderais quand même, vu que je ne pourrais plus vous écrire.
Mais, reprenons...
"...
Les épines c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs.
Je ne te crois pas...
...
Et tu crois, toi, que les fleurs...
Mais non ! Je ne crois rien ! J'ai dit ça comme ça ! J'ai à m'occuper de choses sérieuses.
De choses sérieuses ? Tu parles comme eux."
J'arrête là, je vais me mettre à pleurer (parce que ce passage m'échappe et il ne devrait pas, lui je vais aller le relire). Vous aurez, je l'espère, reconnu Le Petit Prince.
"...
Le chanteur suspendu à un vol d'oiseaux noirs"
Le dernier vers d'un poëme de Joë Bousquet
"...
Et puis y a Frieda
qu'est belle comme un soleil
et qui m'aime pareil
que moi j'aime Frieda !
...
Mais ces parents y veulent pas
y disent que chuis tout juste bon
à égorger les chats
j'ai jamais tué de chat
ou alors y a longtemps
ou y sentait pas bon
enfin y veulent pas..."
Ces gens-là. Jacques Brel.
"Le plat pays qui est le notre." Brel
"...
T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur...
...
J'ai voulu voir Hambourg et on a vu la mer
J'ai voulu voir ta soeur et on a vu ta mère
comme toujours...
...
Vierzon
..."
Brel toujours, mais c'était plutôt mal rangés dans mes tiroirs internes.
"Dans le port d'Amsterdam
y a des marins qui chantent
la tristesse (?) qui les hante
...
Dans le port d'Amsterdam
y a des marins qui boivent,
qui boivent et reboivent,
et qui reboivent encore.
Ils boivent à la santé
des putains d'Amsterdam,
d'Hambourg et d'ailleurs.
Enfin ils boivent aux dames.
...
... se lèvent en rotant
... le nez au ciel
... se mouchent dans les étoiles
et ils pissent comme je pleure
sur les femmes infidèles."
Brel.
"Les bourgeois
c'est comme les cochons,
plus ça devient vieux,
plus ça devient ..."
Brel.
"le poëte est comme...
... et se rit de l'archer
... isolé sur le sol(?)...
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher."
J'attends votre correction Garde (il y en a la place).
L'albatros. Baudelaire.
C'est quelque peu ironique que je ne sache rien de mémoire de Louis Bertrand...
"... l'amour, cette flèche si bien lancée dans le vide."
Amélie Nothomb. 'Biographie de la fin'
Et puis c'est tout... Bon week end !!
En lisant tous les commentaires, Gaspard De La Nuit m'évoque:
Je suis venu, pauvre orphelin
riche de mes seuls yeux tranquilles
vers les hommes des grandes villes.
Ils ne m'ont pas trouvé malin...
...Priez pour le pauvre Gaspard.
(Verlaine ? Rimbaud ? Baudelaire? je mélange un peu!)
Par contre un Baudelaire certifié (j'espère):
Ma femme est morte, je suis libre.
Je puis donc boire tout mon soûl
Lorsque je rentrais sans un sou
ses cris me déchiraient la fibre...
Le premier semble être de Rimbaud ...
Je ne sais pas trop comment le prendre. Vous ne me trouvez pas malin ?
En tout cas, il y en a de plus à plaindre que moi, alors ne perdez pas trop de temps à prier pour moi.
Gaspard, il ne faut pas prendre une référence littéraire pour une remarque personnelle. Je suis sûr que Kazo n'y est pour rien. C'est le jeu de la mémoire ...
Du coup, rompant avec la règle, je suis aller chercher le poème :
Je suis venu, calme orphelin
(Gaspard Hauser chante :)
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m'ont pas trouvé malin.
A vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d'amoureuses flammes
M'a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m'ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l'étant guère,
J'ai voulu mourir à la guerre :
La mort n'a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu'est-ce que je fais en ce monde ?
O vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard !
Kaspar Hauser (1812-1833). Enfant sauvage trouvé en 1828 à Nuremberg. Il fut assassiné cinq ans plus tard. A ce jour on ne connaît toujours pas sa véritable identité. Werner Herzog a réalisé en 1973 un film à son sujet, L'Enigme de Kaspar Hauser.
No souçaille.
Je connais ce poëme, je l'avais chanté au coin du feu de camp étant jeune éclaireur (oui, on s'est un peu moqué de moi), mais je ne savais pas que ça venait de Verlaine (du coup l'adaptation chantée doit venir de Léo Ferré, non ? je vérifierais). J'imagine que kazo a été inspiré par le prénom, ou peut être par les trous béant dans ma mémoire, ou encore parce qu'à lui aussi il lui manquait les trois quarts du poëme.
De même, je ne savais pas que ce poëme faisait référence à Kaspar Hauser. Si je me souviens bien (c'est bien le mot mémoriser, non ? pourquoi ne se souvenir que des poëmes ?) il a fait son apparition un beau matin sur une place de Nürnberg. Il ne parlait pas, nul ne savait d'où il venait, et tout semblait indiqué qu'il avait été élevé et plutot maltraité dans une cave sans aucun contact avec l'extérieur. Il portait sur lui deux vieilles lettres faisant référence à un officier de cavalerie (son père ?), mais ne donnant pas beaucoup plus de précision que ça. Ca avait fait grand bruit, parce qu'à l'époque l'idée que l'homme nait bon et est perverti par la société était à la mode (Rousseau, etc...). Alors un enfant sauvage permettait de vérifier cette théorie. Il a été recueilli, je ne sais plus par qui, le maire ou un curé, mais cinq plus tard on la retrouvé un matin poignardé dans le jardin de la personne qui l'avait recueilli. L'assassin étai il la même personne que celle qui l'avait séquestré depuis son enfance ? L'énigme est toujours irresolue, et il y a peu de chance qu'on connaisse un jour la vérité.
monsieur le president
je vien de recevr mes papier militair
pr partir a la guerre
avt mercredi sr
monsieur le president
je ne suis pas sur terre pr tué des pauvr gens
c'est pas pr vs faché il faut que je vs dise
ma decision est prise je m'ebvais deserté
depuis ke je sui né
j'ai vu mourir mon pere
ect .........
J'adoooore trooooooo
est il possible de me faire quelque commentaire sur BARBARA DE PREVERT
crdt merci
De mémoire:
Rappelle toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour là
(...)
Mais quelle connerie la guerre ...
Commentaire : en comptant ceci (que je n'affiche pas puisque c'est moi qui le cite sur votre suggestion) il y a ici 7 extraits de Prévert. Bien sûr il ne saurait être question d'attibuer à ce billet la moindre valeur statistique. Cependant il nous permet de sentir combien Prévert est un poète populaire.
Quant à la chanson de Boris Vian "Monsieur le président" elle était interdite d'antenne dans les années 50 car c'était l'époque de la guerre d'Algérie. Je l'écoutais sur mon "tourne-disque".
3Le mardi 21 février 2006, 16:19 par Le garde-mot/
Quant à la chanson de Boris Vian "Monsieur le président" elle était interdite d'antenne dans les années 50 car c'était l'époque de la guerre d'Algérie. Je l'écoutais sur mon "tourne-disque".
petite rectification, cette chanson date de 1954 Boris Vian après Dien Bien Phu à la fin de la guerre d'Indochine
Merci de la précision. Ma mémoire me fait des faux.
je SÉlyRE, je sais copier, l'éphéméride date et j'en suis le gardien.J'aime les fêtes, les anniversaires,
ceux sont des jours ou je peux déranger sans me faire gronder,
j'évite les anniversaires de mariage. J'essaie de ne pas être hors sujet, d'être discret si jamais ça gêner. ON N'A PAS TOUS LES JOURS VINGT ANS.
Il est né lui aussi un 14 mai.
Et maintenant taquin que je suis: Que le Maitre invite la Maitresse de maison, je ferais de même chez moi , à chacun sa Petite Fleur, nous ne changerons pas de cavalière.
Ma cavalière depuis 50 ans te remercie.
J'ai un jumeau astral : Bertrand Blier est né le même jour que moi (de la même année, bien entendu).
la Vigie veille.
Bertrand Blier est de Mars, il relève de la constellation des Poissons.
Tu as raison. Bon, je ne sais plus lire : j'arrête le Garde-mots.
Merci, Ver00. C'était une blague, bien entendu.
Merci de vos remerciements.