Labyrinthe
Par le gardien le lundi 19 juin 2006, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Depuis l'Antiquité, le labyrinthe symbolise le voyage initiatique, le cheminement, le pèlerinage, le dépouillement, la réparation. Le but, culturel ou spirituel selon les sensibilités, est d'atteindre le centre mais, pour cela, il faut parfois accepter de s'en éloigner alors qu'on croit en être proche.
Mon plus récent labyrinthe : la maison de Dalí à Cadaqués, visitée jeudi dernier 15 juin 2006.
Les pinceaux du Maître
(photo du gardien)
Port Lligat. Pénétrer dans l'intimité du Maître, c'est apprendre en un éclair de silence à réduire la distance de soi à soi. Ici l'ego est mis a mal, surtout lorsqu'il entre en résonance avec l'écho de la salle ovale, ou quand la mer vous offre le privilège de se montrer nue à travers le cadre du temps.
"Notre maison", dit Dalí, "a grandi exactement comme une véritable structure biologique, par bourgeons cellulaires. Une nouvelle cellule, une chambre correspondait à chaque nouvel élan de notre vie."
Solitude et paix, fantaisie et miracle instruisent notre ciel intérieur. L'Univers s'entrouvre car les objets accumulés parlent le langage de l'éternité. Et voici l'atelier, le centre du labyrinthe, passage obligé de l'imaginaire. Le saint du saint, le royaume. Le lieu de toutes les instances, des dérives apocalyptiques et de la métamorphose du cygne en crime parfait, meurtre de la couleur sur la toile blanche et de la raison sous les assauts répétés de la lumière. C'est l'endroit où votre dépouille, ivre et muette, vous abandonne.
Que reste-t-il de ce supplice ? L'ombre du savoir et le savoir de l'ombre, en son espèce et son espace. Un voyage, une épreuve, une renaissance. En sortant de la casa Dalí vous devenez, par surprise, l'artiste inspiré de vos illusions. Vous êtes plus dalinien que jamais ou perdu pour le plus grand nombre.
[Pour en savoir plus sur la maison du maître, cliquez ici.
Vous pouvez aussi avoir envie de lire la
biographie de Salvador Dalí.]
Commentaires
Le labyrinthe... un mot plein de charme, de mystères... il a toujours fasciné les écrivains, les poètes, mais son impact ne s'est pas arrêté là. Il a envahi les domaines scientifiques, surtout la médecine et l'anatomie plus précisément... ça me fait rire quand j'entends les médecins parler des labyrinthes osseux et membraneux dans l'oreille interne...
Chaque vie , la vie de chaque être humain est un labyrinthe qu'il faut parcourir pas à pas et jour après jour ...
Un passage amical dans ce "labyrinthe" de mots ...
Cela me rappelle que le mot pour français "maze" (anglais) est "la dédale" (pour "Dedalus" sans doute aucun). "Labyrinth(e)", par contre, vit intact dans les deux langues
Oui, sauf qu'il s'agit d'un mot masculin : "un dédale". Il fait référence au labyrinthe de Crète, construit par Dédale, où Thésée pour affronter le Minotaure, réussit à ne pas se perdre grâce au fil d'Ariane.
Merci (j'avais pourtant vérifié dans le Petit Robert avant de répondre au captcha...soupirs).
a mi me gusta salvador !!
et si vous passez à figueras, (1 heure de port lligat) prenez le temps d'aller diner chez duran, son restau préféré là bas, en forme de labyrinthe aussi de visiter ...
visiteur, dans le labyrinthe des mémoires
as-tu perçu l'odeur ancienne de la thérébentine
quand la couleur devient essence-ciel...
est-ce-que cette ouverture sur la mer était, pour Dali, source d'inspiration, ou une respiration pour reprendre pied dans la réalité?
Foth, ce sera pour la prochaine fois. Figueras c'était la semaine dernière. J'ai vu le Teatro Museu Dali mais pas le restaurant. Dans ce musée il y a la tombe de Dali ...
Vulcania. Sans doute une inspiration. La mer est partout dans cette maison, du moins dans la partie qui lui fait face. Dali voyait la mer de son atelier mais aussi de son lit. Il avait fait placer un miroir à un certain endroit pour pouvoir assister au lever du soleil. C'était sa seule maison. Quand il n'était pas à Cadaqués il vivait à l'hôtel. A Paris, c'était l'hôtel Meurice ...
Un filet de voie,une source,
Un fil de soie dans le bois giboyeux,
Un fil-à fil,de voix en voix,
Dans le décours en enfilades de l'ombre tutélaire
Fil de soie ourlé d'une aiguille patiente,
Ainsi s'ouvre à d'autres lieux
Le parcours imaginaire,
Du visiteur de mystères.
Si j' ose ajouter un commentaire, on a jeté mon commentaire...
Là, jouté, j' suis comme en terre !
Ainsi retiens-je la leçon du Garde-mots: comment taire un ajouté.
L' envie sur ces pages de surfer s' en est allée...
C' est pourquoi je nage outré - rien.
PS au Minotaure: Je plaisante évidemment.
En parlant de "réseau", cela ne signifie-t' il pas "piège"?
le fait de se perdre dans ce labyrinthe est a mon avis la meilleure solution pour se retrouver dans sa vie
le fait de se perdre nous montr que bien souvent, l'on ne l'étai pa auparaven
C'est aussi mon avis.
Lol , me voilà au coeur d'un labyrinthe et je vais en ressortir avec une adresse de restaurant : le Duran ! ( je passe souvent à Figueras et j'aime beaucoup Dali )
C'est tout à fait exact. Depuis ma visite chez lui je lis progressivement toutes les biographies de Dalí. je peux te confirmer que ses amis allaient à l'hôtel.
C'est super