Jéhovah. Translittération [1] du tétragramme [2] YHWH qui figure 6823 fois dans la bible hébraïque[3]. Il fut révélé à Moïse sur le mont Sinaï pendant la vision du Buisson ardent (Exode, III, 14-15) comme étant le nom propre de Dieu :

14 Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël. Celui qui s'appelle « Je suis » m'a envoyé vers vous.

15 Dieu dit encore à Moïse: Tu parleras ainsi aux enfants d'Israël. L'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'envoie vers vous. Voilà mon nom pour l'éternité, voilà mon nom de génération en génération.

Depuis l’époque de la captivité à Babylone le tétragramme est considéré par les juifs comme sacré. Il ne doit pas être prononcé mais remplacé par Adonaï, Seigneur, ou Elohim, Dieu. Dans certaines traductions il est rendu par Yahweh ou Yahvé, dans d’autres par Jéhovah. Traditionnellement l’hébreu ne comporte que des consonnes. Cependant, du VIIe au Xe siècle, des voyelles (ou « signes diacritiques ») furent ajoutés dans les écrits pour les commodités de la lecture. Sous les consonnes du tétragramme (Yod, Hé, Waw, Hé, soit YHWH dans la graphie courante) on plaça les voyelles du mot Adonaï : le lecteur pouvait ainsi, tout en lisant YHWH, prononcer « Adonaï ». Une erreur de compréhension de cette pratique a fait naître dans les langues non hébraïques le terme artificiel  « Jéhovah » car certains prononçaient comme si consonnes et voyelles appartenaient au même mot. Il s’agit donc d’un barbarisme qui ne saurait avoir une existence religieuse véritable.

Le premier à utiliser le mot « Jéhovah » fut le moine dominicain catalan Ramón Martí (Raymundus Martini, 1220 - 1285) dans son livre Pugio fidei adversus Mauros and Judaeos (Le poignard de la foi contre les musulmans et les juifs, 1278), dans lequel il attaque violemment les non-chrétiens. Depuis Pierre-Robert Olivétan (1506-1538), qui fut le premier à traduire la Bible en français sur la base des textes hébreu et grec (1535), on  traduit le tétragramme par « L'Éternel ».
[Mot demandé par Cribas]

1. Transcription signe par signe d’un système d’écriture dans un autre.
2. Assemblage de quatre lettres. Du grec tetra, quatre et gramma, caractère d’écriture.
3. La Torah, ou, chez les chrétiens, l'Ancien Testament.